Jean-Pierre Néel

prêtre-missionnaire catholique

Jean-Pierre Néel, né le au hameau de Soleymieux, dans la commune de Sainte-Catherine-sous-Riverie (Rhône) et mort le dans la province de Guizhou (Kouy-tchéou à l'époque) en Chine, est un prêtre-missionnaire catholique. Il a été béatifié le par le pape Pie X et canonisé le par le pape Jean-Paul II, parmi 120 chrétiens morts en Chine entre les XVIIe et XXe siècles.

Jean-Pierre Néel
Image illustrative de l’article Jean-Pierre Néel
Saint, martyr
Naissance
à Sainte-Catherine (Rhône), royaume de France (monarchie de Juillet)
Décès (à 29 ans) 
Chine impériale (dans la province du Guizhou), dynastie Qing
Nationalité Français
Béatification  Rome
par Pie X
Canonisation  Rome
par Jean-Paul II
Vénéré par l'Église catholique romaine
Fête 18 février

Biographie modifier

Jean-Pierre Néel commence ses études au petit séminaire de Montbrison, les continue dans celui de L'Argentière, et entre laïque au séminaire des Missions étrangères de Paris, le . Ordonné prêtre le , il part le suivant pour le Kouy-Tchéou [1]. Le , il s'embarque à Canton avec quelques missionnaires pour se rendre dans sa mission. Arrivés à Chao-tcheou, ils se heurtent aux rebelles qui battaient le pays et doivent rebrousser chemin. Une seconde tentative rencontre plus de succès. Il arrive le à Kouy-yang (Guiyang, 26° 34' N 106° 40' E, capitale de la province de Guizhou), et se met aussitôt à apprendre la langue. L'année suivante, il administre une vingtaine de petites chrétientés, dont Tchuen-tsay-pin et Tchou-tchang-pong.

 
Porte de Kai-Tchéou. C'est près de cette porte que J.-P. Néel fut décapité, vers l'endroit où se tient M. Chaffanjon (photo 1907, chanoine Jean Vuaillat, ancien curé de Sainte-Catherine).

Au commencement de 1862, il travaille à fonder une nouvelle station à Kia-cha-long, dans la sous-préfecture de Kai, quand, le 18 février, sur l'ordre du général Tien, grand ennemi des chrétiens, il est saisi par les rebelles, avec les néophytes Jean Tchang, Jean Tchen et Martin Ou. Emmenés aussitôt à Kai Tchéou[2], ils comparaissent devant le sous-préfet Tai Lou-tche. L'interrogatoire est bref et brutal. Quelques minutes plus tard, le missionnaire et ses compagnons, dépouillés de leurs vêtements, sont conduits en dehors de la ville, non loin de la porte de l'Ouest. Arrivé au lieu du supplice, Néel s'agenouille, et d'un coup de sabre le bourreau lui tranche la tête. C'était le , le jour même de son arrestation, vers sept heures du soir. Son corps est en partie dévoré par les loups ; sa tête, exposée sur les murs de Kai Tchéou, est, quelques jours plus tard, enlevée par des chrétiens et portée au vicaire apostolique Faurie, qui la dépose dans le caveau funéraire d'Albrand. En 1868, elle est transférée au séminaire de Lou-tsong-kouan[3].

Postérité modifier

Le , Léon XIII signe le décret pour l'introduction de la cause de béatification du martyr, et, le , Pie X donne le bref de sa béatification, dont les solennités sont célébrées à Saint-Pierre de Rome le 2 mai suivant. Il est canonisé le par le pape Jean-Paul II, parmi 120 chrétiens morts en Chine entre les XVIIe et XXe siècles[4]. Sa mémoire est fêtée aux Missions étrangères de Paris ainsi que dans le diocèse de Lyon[5] où il est le saint patron de la paroisse de Mornant (69440) près de son village natal. La Salle des Martyrs, au séminaire des Missions étrangères de Paris, rue du Bac, possède des cheveux, une vertèbre du cou de Jean-Pierre Néel, et quelques objets lui ayant appartenu[6]. Une petite chapelle et une école privée catholique[7] lui sont dédiées à Soleymieux.

Notes et références modifier

  1. 贵州省 Guizhou, province de Chine. Dans la transcription EFEO - cf Romanisation de l'EFEO - Kouy et Tchéou de l'époque s'écrivent aujourd'hui Gui et Zhou en transcription pinyin, d'où l'écriture actuelle : Guizhou
  2. En transcription EFEO, Kaizhou en transcription Wade-Giles au Canada et GB, aujourd'hui 开 阳县, pinyin : Kāiyáng 27° 3' 30" N, 106° 58' E, près de 500 000 habitants, dont une artère principale porte encore le nom de d'avenue Kaizhou
  3. Notice biographique de Jean Pierre Néel, n° 733, Archives des Missions étrangères de Paris. Consultée le 22-10-2012.
  4. Les 120 martyrs de Chine sur le site du Vatican.
  5. Mémoire de saint Jean Pierre Néel, 19 février, Diocèse de Lyon. Consulté le 22 octobre 2012.
  6. Notice biographique de Jean Pierre Néel, n° 733, Archives des Missions étrangère de Paris. Consultée le 22 octobre 2012.
  7. « » Ecole privée Saint Jean-Pierre Néel », sur mairie-saintecatherine.fr (consulté le )

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