Jean-Nicolas Rossignon

Bourgmestre d'Arlon, gouverneur de la province de Luxembourg ad interim, et notaire

Jean-Nicolas Rossignon, né en , et décédé en , est un notaire, bourgmestre d'Arlon, en Belgique.

Jean-Nicolas Rossignon
Fonctions
Gouverneur de la Province de Luxembourg
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Bourgmestre d’Arlon
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Biographie
Naissance
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Distinctions

Jean-Nicolas Rossignon a succédé à la fonction de bourgmestre d'Arlon à Antoine Résibois en 1828, encore sous le régime hollandais. Au moment de l'indépendance de la Belgique en 1830, Jean-Nicolas Rossignon fait partie de la députation des états provinciaux du Luxembourg[1], et il est reconduit dans ses fonctions de bourgmestre.

Durant son maïorat, le bourgmestre Rossignon voit sa ville accueillir le siège provisoire de la province grand-duché de Luxembourg, le deux territoires n'étant finalement séparés qu'en 1839. Dès lors, Arlon, va se développer très rapidement par l'afflux rapide de nombreux fonctionnaires venus pour officier dans les institutions provinciales.

Durant cette période trouble post-révolutionnaire, la province grand-duché de Luxembourg compte deux gouverneurs. L'un est acquis à la cause de la révolution belge, et installé par le gouvernement belge : Jean-Baptiste Thorn. L'autre est demeuré fidèle au roi des Pays-Bas, et tient toujours la place forte de Luxembourg : Jean-Georges Willmar. Si ce dernier meurt en 1831, les prétentions du roi des Pays-Bas sur l'ensemble du Luxembourg restent vives, et il subsiste toujours un parti orangiste qui lui est dévoué. Or, le 17 avril 1832, le gouverneur Thorn fut capturé par des orangistes et emprisonné à Luxembourg comme criminel[2]. Dès ce moment, Jean-Nicolas Rossignon assuma la fonction de gouverneur ad interim de la province de Luxembourg, jusqu'à ce que le gouverneur légitime Thorn soit libéré, à la faveur de tractations au plus haut niveau. Au moment de lui décerner le titre de chevalier de l'ordre de Léopold, le roi Léopold Ier remercie Jean-Nicolas Rossignon d'avoir assuré l'interim de la fonction de gouverneur.

Jean-Nicolas Rossignon n'a eu de cesse, durant tout son maïorat, de défendre le choix d'Arlon pour établir définitivement le siège de l'administration provinciale du Luxembourg, face aux ambitions d'autres localités luxembourgeoises. Toutefois, les moyens de la petite bourgade sont limités, et le bourgmestre Rossignon doit trouver des nouvelles ressources. En 1836, il vote de nouvelles taxes communales, qui sont finalement remplacées par un impôt sur le revenu. Une commission est nommée pour évaluer la fortune des habitants et dresser un tableau des impositions. Ces mesures sont très impopulaires, au point qu'une émeute éclate le 15 août 1837. Les vitres des habitations des bourgmestre et échevins sont fracturées, et les gendarmes doivent charger la foule. Le bourgmestre finit par faire voter l'abolition des mesures controversées, puis démissionne avec certains de ses conseillers[3].

Les archives du notaire Jean-Nicolas Rossignon sont conservées aux Archives de l'État, à Arlon.

Références modifier

  1. Pasinomie : collection des lois, décrets, arrêtés et règlement généraux qui peuvent être invoqués en Belgique, Bruxelles, Administration centrale de la pasicrisie, de la pasinomie, et du journal de l'enregistrement, (lire en ligne), p. 741
  2. Charles Terlinden, « Thorn Jean-Baptiste (1783-1841) », sur www.unionisme.be (consulté le )
  3. Jean-Marie Triffaux, Combats pour la langue dans le pays d'Arlon aux XIXe et XXe siècle ; une minorité oubliée ?, Arlon, Institut archéologique du Luxembourg, , 480 p., p. 70