Jean-Joseph Charlier

révolutionnaire belge

Jean-Joseph Charlier
Jean-Joseph Charlier
La Jambe de Bois, lithographie de Jean-Baptiste Madou, 1830.

Surnom Jambe de Bois
Naissance
Liège,
Drapeau de la principauté de Liège Principauté de Liège[note 1]
Décès (à 91 ans)
Liège,
Drapeau de la Belgique Belgique
Origine Drapeau de la principauté de Liège Principauté de Liège[note 1]
Allégeance Drapeau de l'Empire français Empire français,
Drapeau de la Belgique Royaume de Belgique
Arme infanterie
artillerie
Grade capitaine
Années de service 18131831
Conflits Guerres napoléoniennes,
révolution belge
Faits d'armes Révolution belge (journées de septembre 1830)
Distinctions Ordre de Léopold,
Croix de fer,
médaille de Sainte-Hélène
(1857)
Autres fonctions tisserand

Jean-Joseph Charlier dit Jambe de Bois ou encore Charlier Jambe de Bois, né le à Liège où il meurt le (à 91 ans), est surtout connu pour son action décisive lors des combats de septembre 1830 autour du parc de Bruxelles pendant la révolution belge.

Biographie modifier

Guerres napoléoniennes modifier

La seule chose qui est certaine sur cette période de la vie de Jean-Joseph Charlier est qu'il est incorporé, comme soldat, au 4e bataillon de la 1re compagnie du 69e régiment de ligne en 1813 et qu'il participe entre 1813 et 1814 à la campagne d'Allemagne avec la division Souham du 3e corps d'armée.

Après l'évacuation, par l'armée française, de la forteresse de Mayence le , les sources historiques secondaires deviennent moins fiables car parfois contradictoires à propos de Charlier. D'après l'historien Yves Moerman, il perd la jambe droite dans la bataille de Waterloo[note 2] tandis que le registre de l'état civil et militaire de l'armée du ministère de la Guerre indique dans la colonne des états de services « déserté le 5 mai 1814, blessure : néant »[1],[note 3].

Révolution belge modifier

Jean-Joseph Charlier répond directement à l'appel à l’insurrection du de Charles Rogier. Il se joint à la troupe de 250 Liégeois qui part, le [2], prêter main-forte aux insurgés bruxellois après avoir été à l'origine de l'enlèvement de deux canonsMarie-Louise et Willem — abandonnés par l'armée néerlandaise dans la caserne des Écoliers[note 4] en Outremeuse. La colonne des Liégeois parvient à Bruxelles le et s'empare des armes entreposées dans l'hôtel de ville. Le 12, Jean-Joseph, treize de ses camarades, Marie-Louise et Willem sont incorporés dans l'artillerie des révolutionnaires.

Le , les troupes néerlandaises entrent péniblement dans Bruxelles par la rue de Flandre et sont définitivement arrêtées dans le parc de Bruxelles par la barricade installée entre la place de Lorraine et le parc. C'est sur cette barricade que Jean-Joseph et Willem ont pris position. Bien que n'étant pas artilleur - c'est le général français Anne François Mellinet qui commande l'artillerie -, son rôle dans la future victoire est prépondérant ; déplaçant Willem à plusieurs reprises, il tire tantôt vers le parc, tantôt vers la place de Lorraine par laquelle les Néerlandais tentent de prendre la barricade à revers. Les combats durent du 23 à la nuit du pendant laquelle l'armée néerlandaise, profitant de l'obscurité évacue le parc et la ville laissant derrière elle 520 morts, 830 blessés et 450 prisonniers.

Rentré à Liège, il est nommé, par décret du Gouvernement provisoire capitaine d'artillerie en retraite en .

Bien qu'à la retraite, il aide le lieutenant général Daisne à établir la défense de Liège dans le secteur du plateau d'Ans lors de la campagne des Dix-Jours de 1831.

Son action décisive lors des journées de septembre inspire un chansonnier dont l'histoire n'a pas retenu le nom :

Il partit ce matin de Liège
à cheval sur un canon.
Partout la foule qui l'assiège
lui dit : bonhomme où vas-tu donc ?
Je vais chasser à la canaille
et vaincre ou mourir pour nos droits.
Tant qu'il y aura de la mitraille
on verra la jambe de bois.

— inconnu, La Jambe de Bois

Vie privée modifier

Fils de Mathieu Charlier et de Gertrude Josèphe Navarre, Jean-Joseph nait le dans le quartier Sainte-Walburge à Liège.

Avant son enrôlement dans la Grande Armée, il exerce le métier de tisserand. Il épouse, en premières noces, Anne-Marie Henriette Victoire Winand († en 1846) avec qui il a deux fils, dont Hippolyte Alexandre, une fille et, en secondes noces, Jeanne Capel.

Il meurt, quelques jours avant son 92e anniversaire, le dans sa maison du no 10 de la rue Sainte-Walburge à Liège mais n'est déclaré comme tel que le 1er avril à l'administration communale.

Polémique post mortem modifier

Lorsqu'en 1878, l'église Sainte-Walburge est reconstruite, le cimetière qui l’entourait depuis le début du XVIIe siècle est déménagé au nouveau cimetière de Sainte-Walburge. Cependant, la tombe de la famille Charlier n'est pas transférée malgré les protestations de la famille qui réclame une nouvelle sépulture pour le valeureux canonnier à la jambe de bois. « Le capitaine Charlier n’a pas besoin de tombeau, car son nom restera gravé à jamais dans l’histoire » est la réponse des officiels communaux à cette requête.

Distinctions et honneurs modifier

Mémoire modifier

Notes et références modifier

Notes modifier

  1. a et b Né durant la seconde restauration de l'ancien régime (1793-1795), Jean-Joseph Charlier est donc bien né en Principauté de liège.
  2. Yves Moerman admet cependant que « d’autres sources parlent d’Allemagne en 1813, voir en France en 1814 ».
  3. Sa « désertion » est actée pour la date du lendemain de l'évacuation de la forteresse de Mayence par l'armée française.
  4. La caserne des Écoliers est l'actuelle école supérieure des arts Saint-Luc

Références modifier

  1. « Jean Joseph Charlier, document état de service », sur Médaille de Sainte-Hélène (consulté le )
  2. Jean Stengers, op. cit., p. 185.

Voir aussi modifier

Bibliographie modifier

Articles connexes modifier

Liens externes modifier