Jean-Frédéric II de Saxe

aristocrate allemand

Jean-Frédéric II de Saxe
Illustration.
Jean-Frédéric II de Saxe, portrait par Lucas Cranach le Jeune (vers 1580).
Titre
Duc de Saxe et landgrave de Thuringe

(12 ans, 9 mois et 9 jours)
Prédécesseur Jean-Frédéric Ier
Successeur Jean-Guillaume
Biographie
Dynastie Maison de Wettin
Date de naissance
Lieu de naissance Torgau (Saxe)
Date de décès (à 66 ans)
Lieu de décès Steyr (Autriche)
Père Jean-Frédéric Ier de Saxe
Mère Sibylle de Clèves
Conjoint Agnès de Hesse
Élisabeth du Palatinat
Enfants Jean-Ernest
Jean-Casimir

Jean-Frédéric II, né le à Torgau et mort le en prison à Steyr, est un prince de la maison de Wettin, fils de l'électeur Jean-Frédéric Ier de Saxe et de Sibylle de Clèves. Issu de la branche ernestine des Wettin, il est souverain du duché de Saxe — son père ayant été privé de la dignité électorale en 1547) de 1554 jusqu'à sa destitution en 1566.

Famille modifier

Jean-Frédéric II est le fils ainé d'électeur Jean-Frédéric Ier de Saxe (1503-1554) et de Sibylle (1512-1554), fille du duc Jean III de Clèves. Son père, l'un des grands protecteurs de Luther et de la Réforme protestante, est le dernier électeur de Saxe de la branche ernestine des Wettin, régnant de 1532 jusqu'à la perte de la dignité électorale en 1547. À la suite de la capitulation de Wittemberg, il régne seulement sur le duché ernestin de Saxe en Thuringe jusqu'à sa mort.

Règne modifier

 
Jean-Frédéric II et ses frères, tableau de Lucas Cranach le Jeune (1555).

Après la défaite de la ligue de Smalkalde à la bataille de Muehlberg et l'emprisonnement de leur père, Jean-Frédéric II, âgé de dix-huit ans, et ses frères cadets Jean-Guillaume (1530-1573) et Jean-Frédéric III (1538-1565) doivent se retirer dans les pays ernestins. Finalement, ils se soumettent à l'empereur Charles Quint et, après la mort de Jean-Frédéric Ier en 1554, obtiennent le duché saxon en fief d'Empire.

Au début, ils règnent conjointement ; à la suite du décès de Jean-Frédéric III, ses frères ainés conviennent d'un partage de leurs territoires et Jean-Frédéric II déplace sa résidence à Gotha. Pendant un certain temps, il est officiellement au service du roi Henri II de France qui le soutient financièrement.

L'espoir de récupérer l'électorat de Saxe finit par lui être fatal. Il s'allie au chevalier franconien Wilhelm von Grumbach (de) qui, proscrit en raison d'infraction contre la paix perpétuelle dans une querelle avec le prince-évêque Melchior Zobel von Giebelstadt, s'est réfugié après de lui. Lorsque le duc échafaudait des plans pour une collaboration, la diète d'Augsbourg le somme de livrer Grumbach (), puis devant son refus, il est lui-même proscrit le par l'empereur Maximilien II.

Le , l'électeur Auguste de Saxe, chargé d'exécuter la sentence, le fait assiéger dans son château de Gotha où il s'est enfermé avec ses partisans. Ils capitulent le . Grumbach et le chancelier de Jean-Frédéric sont écartelés le . Jean-Frédéric est fait prisonnier par son cousin Auguste à Dresde. Transféré à Vienne, il est condamné par l'empereur Maximilien II de Habsbourg à la prison à vie et enfermé au château de Wiener Neustadt le . À partir de 1572, son épouse Élisabeth du Palatinat (1540-1594) y vit avec lui ; elle essaie d'obtenir la liberté de son mari pendant plus de 20 ans, mais sans succès.

 
L'épitaphe à la mémoire de Jean-Frédéric II dans l'église Saint-Maurice de Cobourg.

Les séquelles de la Longue Guerre contre l'Empire ottoman obligent les Habsbourg à transférer Jean-Frédéric II au château de Steyr, où il meurt le [1]. Par un acte de partage conclu à Erfurt le , le duché ernestin est divisé pour restituer le duché de Saxe-Cobourg-Eisenach aux fils de Jean-Frédéric II, Jean-Casimir et Jean-Ernest.

Mariage et descendance modifier

Le à Weimar, Jean-Frédéric II épouse Agnès, fille du landgrave Philippe Ier de Hesse et veuve de l'électeur Maurice de Saxe, qui est cependant décédée subitement le . Veuf, il épouse le à Weimar Élisabeth (1540-1594), fille de l'électeur Frédéric III du Palatinat. Deux enfants sont issus de cette union :

Notes et références modifier

  1. J. Pflug, Correspondance, BRILL, (ISBN 9789004068766, présentation en ligne)

Articles connexes modifier