Jean-David Blanc

Entrepreneur français
Jean-David Blanc
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Jean-David Blanc, né le à Neuilly-sur-Seine, est un entrepreneur, business angel, producteur de cinéma, écrivain et musicien de jazz français, fondateur d'AlloCiné et de Molotov. Il est le treizième entrepreneur préféré des Français selon le classement 2022 établi par Forbes.

Né au sein d'une famille de musiciens (son père est le violoniste Serge Blanc), il s'intéresse tôt à l'informatique, un domaine alors naissant en France. Il crée à l'adolescence des jeux vidéo pour l'Apple II et vend ses services de programmation. À 15 ans, il co-fonde le bulletin board system Futura, avant de lancer sa première société, Crystal Technologies. Au moment de passer son baccalauréat, il est déjà à la tête d'une entreprise comptant une quinzaine de salariés.

Sa carrière prend véritablement son envol avec la création d'AlloCiné, un service d’information cinématographique par téléphone puis sur Internet, alors qu’il a 22 ans. Après avoir vendu AlloCiné, il lance Molotov en 2016, un service de distribution en ligne de chaînes de télévision, qui connaît également un succès rapide avant d'être acquis par fuboTV en 2021. Parallèlement, Jean-David Blanc est un business angel influent, investissant dans de nombreuses start-ups, notamment Meetic, Stripe et Square, Inc. Il est également engagé dans des activités artistiques et littéraires. En 2012, suite à un accident de paramoteur, il écrit son premier livre, Trois jours au Népal, aux éditions Robert Laffont.

Biographie modifier

Enfance et début de carrière modifier

Jean-David Blanc naît le à Neuilly-sur-Seine, dans une famille de musiciens : son père est le violoniste prodige Serge Blanc entré à l'âge de 10 ans au Conservatoire national supérieur de musique et de danse de Paris, et sa mère est professeur de musique[1]. Son frère cadet, Emmanuel Blanc, est altiste à l'Orchestre national de France[2]. S'il se destine d'abord à des études de médecine pour devenir chirurgien, il s'intéresse très tôt à l'informatique, domaine alors naissant en France[2].

Sur le chemin de l'école, il passe régulièrement devant une boutique d'ordinateurs Tandy qui vient d'ouvrir[1]. Son propriétaire lui fait découvrir le TRS-80, un ordinateur personnel et son manuel de programmation en Basic[1]. Il se sert alors de ces compétences nouvellement acquises pour gagner de l'argent de poche en vendant ses services à des professionnels[1]. À l'âge de 13 ans, il crée des jeux vidéo pour l'ordinateur personnel Apple II, notamment Hold up, qui fut édité par Infogrames, et publie des articles dans des revues informatiques[3],[4].

Carrière entrepreneuriale modifier

À 15 ans, Jean-David Blanc crée avec Jean-Marc Royer le bulletin board system Futura, une cité imaginaire avec des forums de discussion et des lieux de rencontre virtuels comme une mairie, un bureau de poste ou une gendarmerie[5]. Il fonde sa première société de services informatiques, Crystal Technologies, et présente le premier service d'information électronique pour Minitel, « Marlboro Racing Service », l'année suivante[2]. À 17 ans, il crée Concerto Télématique, une entreprise qui fournit des services interactifs Minitel et téléphoniques à des grandes marques comme Marlboro, Nissan ou Coca-Cola[6]. À 18 ans, ses parents lui rappellent qu'il doit tout de même passer son baccalauréat scientifique, ce qu'il fera alors que son entreprise compte déjà une quinzaine de salariés[1].

Création d'AlloCiné modifier

À l'âge de 22 ans lui vient l'idée d'AlloCiné, un service d’information pour le cinéma par téléphone entièrement automatisé, qui permet d'obtenir gratuitement les horaires des films dans tous les cinémas parisiens[3]. Les programmes des salles ne se consultent alors que sur place ou dans les pages de guides culturels comme L'Officiel des spectacles ou Pariscope[4]. Jean-David Blanc et son cofondateur, Patrick Holzman, obtiennent un numéro non surtaxé facilement mémorisable, le 40 30 20 10, qui fera le succès du service[4].

En 1995, AlloCiné invente la réservation de billet à l’avance, puis multiplie les canaux de distribution de ses informations : bornes interactives, Minitel, PalmPilot, puis Internet en 1997[4]. Après avoir passé dix ans à la tête d'AlloCiné en tant que PDG, il revend l'entreprise en 2001 à Vivendi-Universal[4]. L'ambition de l'entreprise dirigée par Jean-Marie Messier est alors de développer un service mondial et de faire d'AlloCiné sa pierre angulaire, mais Jean-David Blanc quitte le groupe après son implosion[2].

Création de Molotov modifier

En il lance, notamment avec Pierre Lescure, fondateur de Canal+, un nouveau service en ligne de distribution de chaînes de télévision dénommé Molotov[7]. L'objectif est alors de proposer l'accès aux chaînes et à leur replay sans autre matériel qu'un accès à Internet, donc sans box ni antenne hertzienne[8]. Il lève pour cela 35 millions d'euros[9]. La société se rémunère en proposant des options d'enregistrement des programmes et des bouquets de chaînes payantes[7].

À son lancement, le service est considéré par l'industrie comme le futur de la télévision, innovant par son interface et sa facilité de navigation dans les programmes de télévision[10]. Molotov atteint le million d'utilisateurs en huit mois[11]. L'entreprise est rachetée en novembre 2021 pour 164,3 millions d’euros par fuboTV, un service américain de vidéo à la demande par abonnement, qui ambitionne d'en faire son hub européen[12],[13]. Jean-David Blanc reste en poste et en devient le chief strategy officer[13]. Molotov revendique alors plus de treize millions d’utilisateurs, dont 250 000 payants[12].

Business angel modifier

Considéré comme l’un des parrains du web français, au même titre que Marc Simoncini, Jacques-Antoine Granjon ou Xavier Niel avec qui il fait régulièrement des investissements communs, Jean-David Blanc est devenu un business angel très actif, consultant et conseiller stratégique pour des groupes et des sociétés de capital risques, en lien avec Internet et les nouvelles technologies en France et à travers le monde[14]. Il est, entre autres, l'un des premiers investisseurs de Meetic, le pionnier français des sites de rencontres, fondé par Marc Simoncini[3]. Il a également investi dans plusieurs dizaines de start-ups, comme le service de paiement Stripe, Square, Inc. lancée par Jack Dorsey, le fondateur de Twitter[15], Coursera, Wemoms (plus tard rachetée par Voodoo), le service de livraison Stuart (racheté par La Poste)[16], Purchasely ou Sunday, la solution de paiement de la restauration.

Il se classe en 2022 et 2023 dans le top 20 des entrepreneurs préférés des Français, établi par le magazine Forbes[6].

Activités artistiques et vie privée modifier

Jean-David Blanc est musicien depuis son plus jeune âge[5]. Il a travaillé avec son père le violoniste Serge Blanc et a étudié l'harmonie avec le pédagogue Robert Kaddouch, ainsi que le piano jazz à l'American School of Modern Music à Paris[5]. Dans le cinéma, il a travaillé avec des acteurs et des réalisateurs sur différents films. Il a notamment collaboré avec Bruno Monsaingeon au tournage du film consacré au récital du Trio de Tchaïkovski par Yehudi Menuhin à Moscou. Il participe au film Hasards ou Coïncidences de Claude Lelouch en 1998[5]. En 2005, il produit le film Cavalcade, avec Marion Cotillard et Bérénice Bejo, adapté du livre autobiographique du même nom de Bruno de Stabenrath[5].

En 2012, il écrit son premier livre, Trois jours au Népal, aux éditions Robert Laffont[17]. Il y relate l'expérience qu’il a vécue en 2011, lorsqu'il se retrouve piégé dans les montagnes du Népal à la suite d'un accident de paramoteur[3]. Dans l'impossibilité de prévenir les secours, il passera trois jours à descendre seul l'Himalaya pour rejoindre la vallée et retrouver la civilisation[3].

Jean-David Blanc a été en couple avec la réalisatrice et productrice française Sarah Lelouch, avec laquelle il a une fille, Rebecca Blanc-Lelouch, née le , puis avec l'actrice australienne Melissa George avec qui il a eu deux enfants, Raphaël, né le et Solal, né le [18]. Cette relation se termine en 2016 alors que Melissa George l'accuse de violences conjugales[18]. Jean-David Blanc, qui a toujours contesté ces accusations, est déclaré innocent et définitivement relaxé le 5 février 2021[19]. Melissa George est quant à elle condamnée, entre autres, pour usage de fausse attestation en justice[20], violences conjugales[21] et diffamation[22].

Notes et références modifier

  1. a b c d et e Emmanuel Paquette, « Jean-David Blanc, co-créateur d'AlloCiné, veut inventer la télé de demain », L'Express,‎ (lire en ligne  , consulté le )
  2. a b c et d Marie-Pierre Planchon, « Jean-David Blanc », Radio France,‎ (lire en ligne  , consulté le )
  3. a b c d et e Cécilia Gabizon, « Jean-David Blanc, le survivant de l'Himalaya », Le Figaro,‎ (lire en ligne  , consulté le )
  4. a b c d et e Fred Haffner, « Allociné, Molotov, WeMoms... les business éclectiques de Jean-David Blanc », Capital,‎ (lire en ligne  , consulté le )
  5. a b c d et e « Biographie de Jean-David Blanc », sur Evene (consulté le )
  6. a et b « Classement top 20 des entrepreneurs préférés des Français », Forbes,‎ (lire en ligne  , consulté le )
  7. a et b « TV sur Internet – Molotov fonctionnera dans toute l'UE », L'Essentiel,‎ (lire en ligne  , consulté le )
  8. « Molotov, l'agrégateur de chaînes qui veut supplanter les box TV », Ouest-France,‎ (lire en ligne  , consulté le )
  9. Christophe Bys, « Molotov enrichit son cocktail et lève 25 millions d'euros », L'Usine digitale,‎ (lire en ligne  , consulté le )
  10. (en) Romain Dillet, « Molotov is defining the future of TV », TechCrunch,‎ (lire en ligne  , consulté le )
  11. « Le service de télévision Molotov atteint le million d’inscrits », Les Échos,‎ (lire en ligne  , consulté le )
  12. a et b « La plateforme Molotov sommée de cesser la diffusion des chaînes du groupe M6 », Ouest-France,‎ (lire en ligne  , consulté le )
  13. a et b Amélie Charnay, « Grâce à son rachat par l’Américain fuboTV, Molotov espère conquérir l’Europe », 01net,‎ (lire en ligne  , consulté le )
  14. François Thierry, « Où investissent les parrains du Web français », Le Journal du net,‎ (lire en ligne  , consulté le )
  15. (en) Owen Thomas, « Even At A Party, Square CEO Jack Dorsey Is Working », Business Insider,‎ (lire en ligne  , consulté le )
  16. Sylvain Arnulf, « Stuart, la pépite française qui ubérise la livraison express », L'Usine digitale,‎ (lire en ligne  , consulté le )
  17. Jean-David Blanc, Trois jours au Népal, Paris, Robert Laffont, , 159 p. (ISBN 978-2-221-13329-3)
  18. a et b Sophie des Déserts, « Jean-David Blanc et Melissa George, de la comédie romantique à la tragédie hollywoodienne », Vanity Fair,‎ (lire en ligne  , consulté le )
  19. Cour d’appel de Paris, dossier Jean-David Blanc c. Melissa George, , 17/03915
  20. Tribunal correctionnel de Paris, dossier Jean-David Blanc c. Melissa George, , partie 17136000563
  21. Tribunal correctionnel de Paris, dossier Jean-David Blanc c. Melissa George, , partie 16253000089
  22. Tribunal correctionnel de Paris, dossier Jean-David Blanc c. Melissa George, , 18/06523

Liens externes modifier