Jean-Baptiste Marie de Piquet

homme politique et bibliophile français

Jean-Baptiste Marie de Piquet, marquis de Méjanes et seigneur d'Albaron et de Saint-Vincen, est un bibliophile français, né le à Arles[1], mort le à Paris[2].

Jean-Baptiste Marie de Piquet, marquis de Méjanes
Jean-Baptiste Marie de Piquet par François-Jacques Dequevauviller en 1820
Biographie
Naissance
Décès
Activité
signature de Jean-Baptiste Marie de Piquet
Signature du Marquis de Méjanes en 1750

Biographie modifier

Né d'un père à la conduite héroïque au temps de la Peste (en récompense de laquelle sa terre de Méjanes fut érigée en marquisat en 1723), il en hérita en 1748[3].

Étudiant au Collège Louis-le-Grand, on y remarqua très tôt son goût pour la lecture et son amour des livres, à l'achat desquels il consacra toute sa vie une grande partie de ses revenus.

En 1759[3], il épousa Marie Gabrielle de Massilian, lui imposant une vie relativement austère et économe en dépit de sa fortune. Il aura l'occasion, sur son lit de mort, de regretter cet état en écrivant à son épouse, le  : « [Je] vous demande encore pardon, si je n'ai pas contribué à votre félicité, autant que j'aurai voulu pendant le temps que nous avons été unis ensemble[4] ».

Premier consul d'Arles pour les années 1761 et 1774, député en Cour de sa ville à deux reprises[5], il fut premier consul d'Aix et procureur du pays de Provence en 1777-1778. Il s'employa avec zèle à améliorer le sort de ses concitoyens[6], et vécut ses trois dernières années à Paris, où le retinrent les affaires de Provence. Il avait la réputation d'être un homme intelligent, intègre, simple, et modeste[7].

Par son testament de 1786[8], il légua aux États de Provence sa bibliothèque, composée de 60 000 à 80 000 volumes, à la condition qu'elle fût mise à disposition du public dans la ville d'Aix ; il y ajouta un legs de 5 000 livres en rentes pour augmenter le nombre d'ouvrages. Ce legs est à l'origine de la bibliothèque municipale d'Aix (bibliothèque Méjanes).

Le marquis de Méjanes mourut sans postérité, son fils Joseph Marie Marc Antoine de Piquet étant décédé par accident le , à l'âge de 6 mois et demi[9]. Son légataire universel fut son neveu, le marquis de Lagoy[8].

Notes et références modifier

  1. Paroisse Saint Julien
  2. Paroisse Saint Roch.
  3. a et b « Le marquis de Méjanes, arlésien "éclairé" du XVIIIe siècle », Anne-Marie Nida, in Crau, Alpilles, Camargue. Histoire et archéologie, Groupe archéologique arlésien, Arles, 1997, p. 195-8.
  4. Lettre manuscrite à son épouse, bibl. Méjanes, Aix-en-Provence. Citée in Crau, Alpilles, Camargue, ibid..
  5. En 1766 pour une affaire fiscale, et en 1784.
  6. Il contribua notamment à l'établissement d'une Société d'agriculture à Arles, et à la constitution de celle d'Aix, qui ne survécut pas à la Révolution.
  7. Lettre de Jean Marie du Lau, archevêque d'Arles, du 6 octobre 1786, et Discours de Monseigneur de Boisgelin, archevêque d'Aix, le 14 décembre 1786.
  8. a et b Testament du 26 mai 1786 et codicille du 18 septembre suivant, reçus par maître Rouen, notaire à Paris.
  9. Arles, paroisse Notre-Dame-la-Principale, registre des sépultures.

Bibliographie modifier

  • Jean-Marc Châtelain, Un cabinet d'amateur à la fin du XVIIIe siècle : le marquis de Méjanes bibliophile, Aix-en-Provence, Cité du livre, Paris, Association internationale de bibliophilie, 2006. (ISBN 2-910166-48-1) br
  • E. Rouard, Notice sur la bibliothèque d'Aix, dite de Méjanes, 1831, pages 122-139.
  • Philippe Ferrand. "Le marquis de Méjanes(1729˗1786)", juillet 2010,
  • Paul Masson (sous la direction de), Encyclopédie départementale des Bouches-du-Rhône, tome 4, volume 2, Marseille, Archives départementales des Bouches-du-Rhône, 17 volumes parus de 1913 à 1937, p. 339-331.
  • Archives municipales d'Arles, et aux Archives départementales des Bouches-du-Rhône
  • Généalogie de la Maison de Piquet, par le Baron Du Roure, 1907, pages 17-19
  • Nobiliaire d'Arles, par l'abbé Bonnemant

Liens externes modifier