Jean-Baptiste Gélineau

médecin français
Jean-Baptiste Gélineau
Jean-Baptiste-Édouard Gélineau
Biographie
Naissance
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Argelès-GazostVoir et modifier les données sur Wikidata
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Distinction

Jean-Baptiste Edouard Gélineau, né à Blaye le , décédé à Argelès-Gazost le est un médecin neurologue français. Sa vie fut riche d'activités diverses.

Sa carrière modifier

Sa jeunesse dans la marine modifier

Il étudie la médecine à l'École de médecine navale de Rochefort et participe, encore jeune étudiant, à la lutte contre l'épidémie de choléra de La Rochelle (septembre 1849). En 1849 il est nommé interne de l'Hôpital Naval de Rochefort et en 1850 chirurgien de troisième classe dans la Marine et affecté dans les colonies françaises de l'Océan Indien, La Réunion d'abord, puis Mayotte et les autres îles de l'archipel des Comores. De cette épisode il publiera bien plus tard (en 1905) un « Souvenirs de l'Île de la Réunion », dans lequel il décrit la société coloniale et l'abolition de l'esclavage. On y trouve notamment la description d'Élise, une beauté créole présentée comme la maîtresse d'un jeune officier de marine, qui mit au monde un enfant mort prématurément. Cette histoire est vraisemblablement inspirée d'un épisode autobiographique.

De retour à Rochefort en août 1854, il est nommé chirurgien de 2e classe, puis affecté, en janvier 1855, sur la corvette l'Embuscade qui effectue une mission de 3,5 ans autour de l'Amérique du Sud et jusqu'à Hawaï. Il est de retour en 1858.

En 1858, il soutient à la faculté de Montpellier une thèse de doctorat intitulée « Aperçu Médical de I'Île de Mayotte », qui reprend les observations récoltées durant son séjour d'un an dans cette île.

Il démissionne de la marine en 1860.

Retour en métropole modifier

Il s'installe en 1862 à Aigrefeuille d'Aunis (Charente inférieure) où il exerce comme médecin de campagne.

Son dévouement dans la lutte contre les épidémies au moment de la guerre de 1870 lui vaudra la Légion d'honneur tardivement en 1900.

En 1871 il met sur le marché les « pilules du Docteur Gélineau », à base de bromure et d'arsenic, comme traitement de l'épilepsie.

Il s’installe à Paris probablement début 1878 et se spécialise ensuite dans les maladies nerveuses.

Gélineau fut actif dans divers domaines connexes la médecine. Il fut le créateur de la Société Française des Eaux Minérales exploitant les sources Perles à Vals. En 1881, il fonde la Prévoyance médicale, la première mutuelle de retraite pour les médecins. Il est secrétaire de la Société contre l'abus du tabac (autour de 1894).

Il est l'auteur de 19 livres de nombreuses articles et communications dans les journaux médicaux et grand-public; en particulier il rédige 239 "causeries médicales" pour l'Observateur Français" (organe de la papauté, à l'égal d'Observatore Romano en Italie). Une moitié sont un feuilletonnage de ses livres de médecine destinés au grand public.

Il est membre de la Société des archives historique du Saintonge et de l'Aunis et publie plusieurs livres sur l'histoire de Blaye.

Le syndrome de Gélineau modifier

En 1880, il décrit le syndrome qui porte son nom, en introduisant le terme de « narcolepsie » (littéralement : attaques de sommeil) en 1880[1], un phénomène qui avait cependant été décrit trois ans plus tôt par Westphal[2]. Le « syndrome de Gélineau », qui consiste en l'association somnolence diurne + narcolepsie + cataplexie + hallucinations hypnagogiques a été désigné par certains auteurs comme maladie de Gélineau-Redlich, et par d’autres comme « maladie d’Adie » car William J. Adie y consacra sa thèse et un important article paru dans la revue Brain en 1926[3]. C’est Löwenfeld qui introduisit en 1902 le terme de cataplexie[4].

Ses dernières années modifier

Devenu sourd, il se retire à Blaye vers 1899 où il a fait construire un "château" et créer un domaine viticole (Chateau Sainte-Luce-La-Tour) . La qualité de son vins de Bordeaux lui valut plusieurs médailles d'or aux expositions d'Anvers et de Paris.

Gélineau meurt le à Argelès-Gazost, dans les Pyrénées.

Distinctions modifier

Décorations modifier

Appartenance à des sociétés savantes modifier

Gélineau était membre notamment de la Société de Médecine, de la Société d'Hypnologie, et de la Société Française d'Hygiène.

Œuvres modifier

  • « Un des sièges de Blaye (1580), Blaye, Brunette, , 70 p. (lire en ligne)»
  • « Etudes médicales sur l’île de Mayotte » (1854)
  • « Histoire de Blaye » (1885)
  • « Maladies et hygiène des gens nerveux » (1893)
  • « Phobies » (1896)
  • « Hygiène de l’oreille et des sourds » (1898)
  • « Epilepsies » (1901)
  • « Histoire du bagne » (1903)
  • « Penseurs et savants, leurs maladies, leur hygiène » (1904)
  • « Souvenirs de l’île de La Réunion » (1905), réédition, le Corridor bleu, 2014.

Références modifier

  1. Gélineau J. De la narcolepsie. Gazette des hôpitaux civils et militaires.1880 ; 53 : 626-628 et 54 : 635-637
  2. Westphal C. Eigenthümliche mit Einschläfen verbundene Anfälle. Arch. Psychiat 1877 ; 7: 631-635
  3. Adie WJ. Idiopathic narcolepsy. Brain 1926 ; 49 : 257-306)
  4. Löwenfeld L. Über Narkolepsie. Munch. Med. Wochenschr 1902 ; 49 : 1041-1045

Lien externe modifier