James Darmesteter

érudit du judaïsme et linguiste français

James Darmesteter est un érudit du judaïsme, du zoroastrisme et de l'Avesta, et un linguiste français du XIXe siècle, spécialiste du vieux-perse (Château-Salins, le - Maisons-Laffitte, le ). Il a été professeur au Collège de France et à l'École pratique des hautes études.

James Darmesteter
Biographie
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Mary Duclaux (à partir de )Voir et modifier les données sur Wikidata
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Directeur de thèse
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Prix Bordin ()Voir et modifier les données sur Wikidata
Archives conservées par
Vue de la sépulture.

Il est le frère cadet du linguiste Arsène Darmesteter.

Éléments biographiques modifier

James Darmesteter naît dans une famille juive installée en Lorraine depuis le milieu du XVIIIe siècle et dont les ancêtres sont originaires du ghetto de Darmstadt.

Calmann, le père, et Cerf, le grand-père, sont relieurs et libraires ; l’un des grands-oncles Darmesteter figurait parmi les savants de la cour du tsar de Russie. La mère, Rosalie née Brandeis, est issue d’une famille juive polonaise qui compte des soldats, des savants et des rabbins en nombre.

La famille compte, outre James, deux fils, Arsène et Achille qui meurt en bas âge. À la mort du grand-père, toute la famille déménage en 1852 à Paris, dans le quartier du Marais. Le travail est rare et bien des privations se font sentir ; une sœur, Sarah, meurt apparemment peu après sa naissance, et James lui-même gardera une constitution chétive ainsi qu’une santé fragile qui le font comparer par certains au poète Giacomo Leopardi.

Il est élève au lycée Condorcet[1]. Plus tard, il étudie le sanskrit sous la direction de Hauvette-Besnault, l’un des derniers élèves d'Eugène Burnouf, et la grammaire comparée auprès de Michel Bréal, à l'École pratique des hautes études. À la suite de ses nombreux travaux sur la mythologie zoroastrienne et le persan, il est choisi pour succéder à Renan au Secrétariat de la Société asiatique en 1882. Nommé professeur au Collège de France en 1885, il effectue un an plus tard un voyage en Inde à la suite duquel il fait paraître une traduction de chansons afghanes ainsi qu’un essai sur la langue et la littérature afghanes. Il devient directeur d'études à l’École pratique des hautes études en 1892.

Marié avec la poétesse anglaise Agnes Mary Francis Robinson en 1888, il la laisse veuve après six ans de mariage, en 1894.

Œuvres modifier

Les principales contributions de James Darmesteter à la science portent sur l'Avesta, livre saint du zoroastrisme. Sa traduction anglaise de l’ouvrage, préparée en collaboration avec L. H. Mills, paraît dans la série des Sacred Books of the East (en) (vol. 4, 23 et 31, 1883-1887), édités par l'orientaliste et linguiste anglo-allemand Max Müller. Darmesteter réalise également une traduction française en trois volumes du Zend-Avesta (1892-1893). Dans le commentaire historique de cette traduction, il estime que la première section des manuscrits conservés de l'Avesta remonte au Ier siècle avant notre ère, tandis que les suivantes lui seraient postérieures de deux siècles.

  • Haurvatât et Ameretât : essai sur la mythologie de l'Avesta (1875)
  • Ormazd et Ahriman : leurs origines et leur histoire (1877)
  • La Légende d'Alexandre chez les Parses [sic] (1878)
  • Chants populaires des Afghans (1880)
  • Coup d'œil sur l'histoire du peuple juif, brochure, Librairie nouvelle, Paris, 1881.
  • Essais orientaux (1883) (Contient une nouvelle édition du Coup d'œil sur l'histoire du peuple juif, consultable sur Wikisource.)
- Prix Bordin de l’Académie française 1884
  • Études iraniennes 2 Vol. (1883)
  • Le Mahdi, depuis les origines de l'Islam jusqu'à nos jours (1885)
  • Les Origines de la poésie persane (1887), réédition Sulliver (1995)
  • Lettres sur l'Inde. À la frontière afghane (1887)
  • La Légende divine (1890)
  • Les Prophètes d'Israël (1892) [lire en ligne (page consultée le 2 avril 2023)]
  • Zend-Avesta, ouvrage de Zoroastre (1892-1893) Tome premier seconde partie [1]

Hommage modifier

Une rue du 13e arrondissement de Paris et une rue de Château-Salins portent le nom de Darmesteter, en hommage aux travaux d'Arsène et de James Darmesteter.

La bibliothèque de l'Institut d'études iranienne fondé en 1951, aujourd'hui Centre de recherche sur le monde iranien (UMR 8041) porte son nom car les ouvrages rassemblés par James Darmesteter ont constitué le premier noyau de sa collection[2]. Elle est aujourd'hui déposée et consultable à la BULAC[3].

Notes et références modifier

  1. Pierre Albertini, « Les juifs du lycée Condorcet dans la tourmente », Vingtième Siècle : Revue d'histoire, n°92, 2006/4, p. 81-100.
  2. Gilbert Lazard, Ève Feuillebois-Pierunek (dir.) et Yann Richard (dir.), Louis Massignon et l'Iran, Paris, Louvain, Sterling, Peeters, , « Histoire de l’Institut d’études iraniennes », p. 7-11
  3. « Domaine persan », sur bulac.fr, (Bibliothèque universitaire des langues et civilisations) (consulté le )

Voir aussi modifier

Bibliographie modifier

  • Aurélie Darbour, James Darmesteter (1849-1894). Un prophète de la République, Mémoire de maîtrise, Université de Toulouse-le-Mirail, 1999, 82 p.
  • Bernard Carra de Vaux Saint-Cyr, « Joseph Salvador et James Darmesteter. Conférence », Revue des études juives, vol. 30, no 79,‎ , p. 23-64 (lire en ligne [PDF])
  • Michel Bréal et Edgard Blochet, « James Darmesteler », École pratique des hautes études, Section des sciences historiques et philologiques,‎ , p. 17-40 (lire en ligne [PDF])
  • Jean Réville, « JAMES DARMESTETER », Revue de l'histoire des religions, Vol. 30 (), pp., vol. 30,‎ , p. 205-212 (lire en ligne   [PDF])
  • (en) Isidore Singer, et Mary Robinson Darmesteter Duclaux, « DARMESTETER, JAMES », sur jewishencyclopedia.com, Jewish Encyclopedia, 1984 (?) (consulté le )

Liens externes modifier

Sur les autres projets Wikimedia :

  • Trente-quatre contributions de James Darmesteter, de 1877 à 1895, accessibles en ligne sur persee.fr [lire en ligne (page consultée le 2 avril 2023)]