Jacques Iverny

peintre français

Jacques Iverny, Yverni ou Iverni (actif à partir de 1410, mort probablement en 1438) est un peintre français, originaire d'Avignon ou du centre de la France.

Jacques Iverny
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Biographie modifier

Jacques Iverny[n 1] est recensé de 1410 à 1438 à Avignon. Il exécute en 1411 et 1412 la peinture de deux étendards. En 1413, il est l'auteur d'un retable (disparu depuis) pour la Cathédrale Saint-Sauveur d'Aix-en-Provence, commandé par Pierre d’Acigné, sénéchal de Provence. Il peint une sainte Geneviève pour François de Nyons, abbé de Sainte-Geneviève de Paris. En 1750, Jean-Raymond de Véras[n 2] décrit cette œuvre (depuis disparue) comme comportant une signature : Jacobus Yverni me pinxit. En 1422, il travaille pour quatre verrières de la Cathédrale Notre-Dame-et-Saint-Véran de Cavaillon. En 1434, il engage un apprenti, Guillaume Barthélemy, qui sera, en 1438, promis à la veuve d’Yverni. Le triptyque signé Jacobus Yverni de [Av]inione pixcit, conservé à la Galerie Sabauda de Turin peut être daté de 1430. Il porte les blasons de la famille piémontaise des marquis de Ceva. De la même époque lui est attribué l'Annonciation conservée à la Galerie nationale d'Irlande[2],[3] ainsi que les fresques du narthex de la Cathédrale Notre-Dame-des-Doms d'Avignon et une Annonciation du musée Grobet-Labadié de Marseille. On lui a parfois attribué des fresques du château de La Manta (it) (Manta, près de Saluces, au Piémont) données plutôt au Maestro del Castello della Manta[2].

Eileen Kane lui attribue le Retable de Thouzon[4].

Œuvres modifier

  • La Vierge et l'Enfant avec St Étienne et Ste Lucie, triptyque, tempera sur panneau, 161×191 cm., Galerie Sabauda, Turin
  • L'Annonciation, tempera sur panneau, 151×193 cm., Galerie nationale d'Irlande, Dublin
  • Le Baptême du Christ, fresque, Cathédrale Notre-Dame-des-Doms, Avignon

La Vierge et l'Enfant avec St Étienne et Ste Lucie modifier

Le triptyque, à la tempera et à l'or, représente une Vierge allaitante (Madonna lactans) qui allaite l'enfant Jésus. La Vierge assise sur un trône surmonté d'anges, tient l'enfant allaité par les jambes, le bébé touche le sein droit de la mère en l'amenant à sa bouche. La Madone est accompagnée de deux martyrs : à sa gauche Sainte Lucie, qui porte deux yeux dans un bassin et à sa droite Saint Étienne, avec une pierre sur la tête, symbole de sa lapidation. Il s'agit d'un triptyque à deux registres : le registre supérieur, beaucoup plus grand, comporte les trois panneaux, le registre inférieur, le scabellon montre, dans la partie centrale, la sortie du tombeau du Christ[5], entouré de Saint Pierre et de Saint Paul[6].

L'Annonciation modifier

À gauche, les donateurs : un chanoine vêtu d'un surplis et d'une l’aumusse, présenté par Saint Étienne et une veuve en deuil. L'ange de l'annonciation se trouve sous Dieu le Père, représenté dans un cercle de nuages noirs[7], d'où émanent vers la figure de Marie la colombe du Saint-Esprit et une minuscule figure de l'Enfant Christ. Un vase contenant un lys blanc, symbole de sa virginité et de sa pureté spirituelle, est situé au centre de la composition. Marie, à droite, sous un dais, incline la tête en signe d'acceptation et désigne les mots : Magnifiat anima mea Dominium inscrits sur les pages de son livre[8].

Bibliographie modifier

  • Daisy Bartoli, Iverni, son œuvre et sa place dans l’art du XVe siècle, thèse dirigée par Louis Grodecki, Université des lettres et sciences humaines de Paris-Sorbonne, 1973
  • Daisy Bartoli, « Iverni », L'Information d'histoire de l'art, vol. 14, 1969, p. 92-93 [lire en ligne]
  • Michel Laclotte, Dominique Thiébaut, L’École d’Avignon, Tours, Flammarion, 1983 [lire en ligne]
  • Mireia Castaño[n 3], « Jacques Yverny », Réseaux économiques et foyers artistiques au XVe siècle, Université de Genève
  • Eileen Kane, « Jacques Yverni of Avignon », Burlington Magazine, 129 (1987), p. 491–498 JSTOR:883097
  • Eileen Kane, « Le retable de Thouzon », Revue du Louvre et des musées de France, no 4,‎ , p. 239-249[9]
  • Eileen Kane, « Jacques Yverni, peintre-verrier à la cathédrale de Cavaillon », Mémoires de l'Académie de Vaucluse, n° S.8, t. 5, 1996, p. 49-54 — comprend le contrat du 29 janvier 1422 entre maître Philippot Borrée, barbier, et maître Jacques Yverni, peintre, pour l'exécution de 4 vitraux pour la cathédrale de Cavaillon
  • Eileen Kane, « The Avignon Annunciation », Brian P. Kennedy, Art is My Life: A Tribute to James White, National Gallery of Ireland, 1991, p. 85 sqq
  • Jean Raymond de Véras, Recueil des épitaphes et inscriptions qui sont dans les églises d’Avignon avec un abbrégé de la fondation desdites églises, 1750, Avignon, Bibliothèque municipale, ms. 1738, fol. 51.
  • Lionello Venturi, « Courrier d'Italie », La Renaissance de l'art français et des industries de luxe, 1919 lire en ligne sur Gallica
  • Henri Requin, Documents inédits sur les peintres, peintres-verriers et enlumineurs d'Avignon au quinzième siècle, Plon, 1889 [lire en ligne]
  • Patrick M. de Winter, « Iverni [Yverni], Jacques », Grove Art Online [lire en ligne]

Notes et références modifier

Notes modifier

  1. son nom écrit Iverny, Iverni, Yverni, Yveraci, s'est transformé en Yvériac, Divériac, de Véras, Devéria
  2. Jean-Raymond de Véras ou Devéras, chanoine de la collégiale de St-Pierre d'Avignon, mort dans cette ville le 4 septembre 1785[1]
  3. https://www.unige.ch/lettres/armus/unites/istar/cher/chercheurs/mireia-castano/

Références modifier

  1. bibliotheques-calvet.org/
  2. a et b Mireia Castaño, « Jacques Yverny », Réseaux économiques et foyers artistiques au XVe siècle, Université de Genève
  3. Notice de l'œuvre
  4. Kane.
  5. « Donne (in nero), L'Iverny: il tardogotico in Galleria sabauda », Il Torinese, 30 avril 2019
  6. Louis Dimier, « Les primitifs français », Gazette des beaux-arts : courrier européen de l'art et de la curiosité, juillet 1937, p. 225 lire en ligne sur Gallica
  7. « Les donateurs de l'Annonciation », Artifex in opere, 16 juillet 2019
  8. (en) « The Annunciation », sur nationalgallery.ie (consulté le ).
  9. Dominique Didier, « Le retable de Thouzon », Bulletin Monumental, vol. 135, no 2,‎ , p. 169–170 (lire en ligne, consulté le )

Liens externes modifier

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