Jacob Delafon

entreprise française

Jacob Delafon était une entreprise spécialisée dans la conception et la fabrication de sanitaires, créée en 1889 et rachetée par la société Kohler France en 1986[1].

Jacob Delafon
Kohler France
logo de Jacob Delafon

Création 1889
Dates clés 1984 : immatriculation de la société actuelle
Fondateurs Émile Jacob et Maurice Delafon
Forme juridique SASU Société par actions simplifiée à associé unique
Siège social Saint Denis
Drapeau de la France France
Direction Sophie Martin
Activité Fabrication d'autres meubles et industries connexes de l'ameublement (code 3109B)
Société mère Kohler USA
Effectif 660 en 2018
SIREN 330-339-144
Site web www.jacobdelafon.fr

Chiffre d'affaires 163 626 900 €' en 2017
Résultat net 3 339 700 (perte en 2017)

En 2003, la raison sociale de Jacob Delafon devient Kohler France, et Jacob Delafon en est une des marques commerciales[2].

En 2021, le groupe se sépare de ses dernières usines françaises et concentre sa production de sanitaires sur son site de Tanger (Maroc)[3],[4].

Histoire de Jacob Delafon modifier

L'entreprise Jacob Delafon est fondée en 1889 par le coopérateur[5] Émile Jacob (1850-1919) et le négociant parisien Jean Alfred « Maurice » Delafon (1856-1933)[6], qui anticipent le développement de l'hygiène et de l'hydrothérapie. Ils créent alors une usine à Pouilly-sur-Saône en Côte-d'Or et entreprennent la fabrication de sanitaires en grès émaillé. Le groupe Jacob-Delafon possédait une autre usine à Navilly en Saône-et-Loire, fondée en 1873, pour la fabrication des tuiles mécaniques. Celle-ci sera secondée en 1882, par une deuxième tuilerie au hameau du Chapot à Ciel, en Saône-et-Loire.

Le développement de la fabrication des appareils sanitaires les amène à faire l'acquisition, en 1898, d'une usine à Damparis, village de la région de Dole dans le Jura connu pour son « marbre de Belvoye », un calcaire graveleux à mollusques de couleur beige rosé. Ce « granit-porcelaine » vaut rapidement à la société Jacob, Delafon et Compagnie une notoriété mondiale.

En 1912 Émile Jacob rachète la faïencerie Roux de Villers-les-Pots en Côte-d'Or qu'il dirige alors pour y fabriquer des appareils sanitaires en porcelaine (en particulier tous modèles de lavabos en granit-porcelaine) et y un installe en 1914 un impressionnant four tunnel de 110 mètres pour cuire le granit-porcelaine. La proximité de la Saône et de la gare d'Auxonne favorisent cette implantation. On y fabriquait en outre de grandes terrines en grès pour les poudreries et des briques de silice pour la construction des fours à acier[7],[8]. Napoléon Bonaparte, lorsqu'il était sous-lieutenant à l'école d'artillerie d'Auxonne, fréquentait déjà le lieu de cette ancienne faïencerie de Villers-les-Pots, de 1788 à 1791, dont il dessina les jardins.

L'entreprise Jacob, Delafon et Compagnie est rachetée par la Société générale de fonderie en 1938.

Depuis le rachat des activités sanitaires de ce groupe en 1986, la marque Jacob Delafon appartient au groupe américain Kohler Company dont elle devient sa filiale française Kohler France[9].

Le Design modifier

Jacob Delafon possède un bureau de design parisien composé de cinq designers, qui travaillent sur l'ensemble des éléments de la salle de bains (robinetterie, céramique, meuble, bain et douche) et définissent des collections complètes.

Les implantations modifier

Le groupe Kohler possédait quatre usines de production en France, dont deux dans le Jura :

  • céramique Jacob Delafon à Damparis (Jura);
  • meubles Sanijura à Champagnole (Jura) ;
  • baignoires acrylique et balnéo à Troyes (Aube) et centre technique ;
  • ligne d'assemblage de robinetterie à Reims (Marne).

En septembre 2020, le groupe Kohler décide de se séparer de deux usines françaises : Reims (29 salariés) et Damparis (151 salariés)[4],[11] : cette dernière ferme en août 2021. Le site de Damparis est racheté par la PME française Groupe Kramer, qui y implante une nouvelle filiale, la Jurassienne de céramique française, inaugurée en décembre[Quand ?].

Depuis 1980, Jacob Delafon est installé à Tanger (Maroc) ; en 2019, l'usine tangéroise comptait environ 500 salariés[3]. La marque Jacob Delafon reste, comme Sanijura, la propriété de Kohler, qui produit désormais tous ses sanitaires au Maroc[12],[13].

Références modifier

  1. « Le groupe | Jacob Delafon France », sur www.jacobdelafon.com (consulté le )
  2. « Jacob Delafon | Jacob Delafon Maroc », sur www.jacobdelafon.ma (consulté le )
  3. a et b « Jacob Delafon poursuit le développement de son unité tangéroise : Une usine marocaine aux racines françaises », sur Aujourd'hui le Maroc (consulté le )
  4. a et b Aline Leclerc, « Chez Jacob Delafon, l’amertume des salariés face au risque de disparition d’un savoir-faire », sur www.lemonde.fr, (consulté le )
  5. « Pouilly-sur-Saône », sur Glanon, mon petit coin de paradis (consulté le )
  6. Jean Alfred "Maurice" Delafon sur geneanet.
  7. Jean Rosen, Faienceries françaises du Grand Est - inventaire Bourgogne Champagne Ardennes. XIVe – XIXe siècle, CNRS - Dijon, ECTHS - Editions du Comité des Travaux historiques et scientifiques, , 592 p. (ISBN 2-7355-0449-2), page 104 à 106.
  8. « Napoleon Bonaparte à Villers les Pots chez son ami le capitaine Borthon Talmay », sur napoleon-villers-les-pots.wifeo.com (consulté le )
  9. « Le groupe | Jacob Delafon France », sur www.jacobdelafon.com (consulté le )
  10. Le Figaro Modes, vol. 28, (lire en ligne), p. 24, disponible sur Gallica
  11. « Jura. Jacob Delafon : le groupe Kohler ferme l’usine de Damparis », sur www.leprogres.fr (consulté le )
  12. « « C’est hallucinant, quand on regarde où on était il y a un an… » : nouveau départ « made in France » pour l’ex-Jacob Delafon », Le Monde.fr,‎ (lire en ligne, consulté le )
  13. Selon SbDPro, seuls « quatre sites de production de céramique sanitaire sont encore en activité en France : la micro usine France Design Céramique de Desvres, ex usine Herbeau (Winckelmans), dans le Pas-de-Calais, celle de Duravit à Bischwiller, dans le Bas-Rhin, celle de Villeroy & Boch à Valence d’Agen, dans le Tarn-et-Garonne, et celle de Geberit à Limoges, en Haute-Vienne. » 8 septembre 2020, lire en ligne (consulté le 10 décembre 2021)

Liens externes modifier

Sur les autres projets Wikimedia :