Ispansi

film de Carlos Iglesias, sorti en 2011

Ispansi est un film espagnol réalisé par Carlos Iglesias, sorti en 2010.

Ispansi

Réalisation Carlos Iglesias
Scénario Carlos Iglesias
Acteurs principaux
Sociétés de production Maestranza Films
Saga-Productions
Télévision suisse romande
Un Franco 14 Pesetas
Pays de production Drapeau de l'Espagne Espagne
Genre Drame, historique, guerre
Durée 115 minutes
Sortie 2010

Pour plus de détails, voir Fiche technique et Distribution.

Synopsis modifier

Ce film est dédié "A ceux qui ne sont jamais revenus".

Le .

"Avant que le temps n'efface mes souvenirs, j'ai voulu les partager avec tous ceux qui viendront après".

Le vieil homme qui prononce ces paroles n'a pas pris le soin pour s'asseoir, comme de coutume, d'enlever la neige qui recouvre le siège : la fin du film qui n'est pas dévoilée dans ce synopsis, permet d'en comprendre la raison.

Résumé

En , parmi des millions de personnes qui fuient devant les troupes allemandes qui ont envahi l'URSS, on compte environ 3000 enfants espagnols et 500 adultes accompagnateurs. Ils se trouvent là car le gouvernement républicain en avait envoyé 30000 dans différents pays d'Europe et au Mexique pour leur épargner les horreurs de la Guerre d'Espagne. Les enfants pris en charge par l'administration soviétique et protégés jusqu'alors des conflits doivent à nouveau fuir des villes comme Léningrad, Moscou, Kiev et aller vers l'Est, loin du front, dans l'Oural.

Le film illustre l'odyssée d'un groupe de ces jeunes espagnols et de leurs accompagnateurs.Le pays est immense et l'hiver très rude. Les conditions de transport sont précaires: les trains subissent des retards considérables car les convois de matériel et de troupes sont prioritaires; lorsqu'il n'y a plus de train le trajet se fait en camion, lorsqu'il n'y a plus de camions on se déplace en télègue, lorsqu'il n'y a plus de télègue on progresse à pied dans la neige. La nourriture manque et parfois les enfants chapardent ou volent ce qui n'est pas sans danger, ou les accompagnateurs échangent des vêtements contre de la nourriture pour ne pas mourir de faim. Il faut aussi se protéger du froid et parfois faire du troc pour passer la nuit à l'abri dans les dépendances d'une ferme car les températures sont si basses qu'elles seraient fatales pour des enfants et des adultes sous-alimentés et parfois malades. De plus l'agresseur est sans pitié : des avions mitraillent les convois et des parachutistes allemands lancés derrière les lignes russes font des "cartons" sur les fuyards. Il y a bien un court moment de répit dans un village des Allemands de la Volga qui les laissent s'installer car ils ont reçu l'ordre d'évacuer leur territoire dans les vingt-quatre heures. Néanmoins, malgré toutes ces épreuves la plupart parvient à Oufa.

Mais ce film n'est pas un documentaire et pour nous faire partager les émotions, les réflexions complexes des personnages dans ce contexte historique particulier, Carlos Iglesias a imaginé d'introduire dans le groupe une femme d'origine aristocratique, Beatriz, qui ayant eu hors mariage, un enfant, Javier, a caché son fils dans un orphelinat où grandissent des enfants de parents républicains morts pendant la guerre civile. Sa maman lui rend régulièrement visite et lorsque la famille apprend que Beatriz a eu un bébé hors mariage, son père, Bernardino Rodriguez del Olmo, la chasse du foyer. Quand Javier est envoyé en Russie, sa mère s'étant emparé des papiers d'identité de sa femme de ménage Paula tuée lors du Siège de Madrid, elle rejoint les enfants en partance pour l'URSS. Ainsi, Paula, tel est son nom dorénavant, se retrouve auprès d'Alvaro, un commissaire politique du Parti communiste espagnol qui conduit le groupe vers l'est de la Russie pour échapper à la guerre. Lorsqu'on découvre ses origines on la surveille d'autant plus qu'Alvaro est très attiré par elle ce qui, de plus, suscite des jalousies. Il fait aussi preuve d'indulgence car il n'oublie pas qu'un lieutenant de la Division Bleue (Seconde Guerre mondiale) a pris beaucoup de risques pour lui sauver la vie et sauver la vie de ses camarades près de Léningrad. Mais Laura aime les enfants et son dévouement, sa beauté font oublier ses origines au commissaire politique et malgré les oppositions, les contradictions, les différences exprimées, cela se termine par un mariage avec lune de miel dans un pavillon de chasse dans l'Oural.

La guerre terminée Staline autorise les Espagnols à rentrer au pays.

S'il semble facile de revenir, ces immigrants d'URSS, enfants de républicains, sont des suspects et l'objet de tracasseries de la part de l'administration franquiste. Laura retrouve son frère Jorge un membre de la Phalange espagnole qui aime plus les principes que les personnes, sa mère qui ne communique plus. Elle ne retrouve pas son père qui est mort de chagrin. Paula Beatriz essaie de réintégrer son ancien milieu mais ce qu'elle a vécu la rend étrangère à cette haute société chamarrée et frivole malgré son rôle dirigeant.

L'épilogue est à découvrir.

Fiche technique modifier

Distribution modifier

De plus soixante-dix enfants suisses ont participé au tournage.

Distinctions modifier

Récompenses modifier

  • 2010 : Festival de cinéma latino-américain de Huelva du 13 au , prix du public.
  • 2014 : Distinction honorifique accordée par le festival international pour la diversité "Andoenredando" à Torre Pacheco en Murcie. (Engagement social pour son travail, notamment lié à l'émigration espagnole).

Nominations modifier

  • 2011 : Prix de l'Union des acteurs, Esther Regina, meilleure révélation féminine.

Sélections modifier

Autour du film modifier

  • Eloisa Vargas qui joue le rôle de Piedad est à la ville l'épouse de Carlos Iglesias.
  • Sur le boîtier de DVD distribué en France le titre est «ISPДИSI» avec cinq lettres de l'alphabet latin et deux lettres de l'alphabet cyrillique. Il ne s'agit pas de la traduction de «ESPAÑOLES» en russe mais d'un calligramme reflétant le contexte russe et espagnol de l'histoire. «ESPAÑOLES» aurait été traduit en russe par «ИСПАНСКИЙ».
  • Le scénario rédigé par Carlos Iglesias s'appuie sur trente-sept témoignages de survivants sur les 3000 enfants qui avaient été envoyés en URSS
  • Le site du dépôt de Saint-Sulpice (Neuchâtel) et diverses machines apparaissent lors de scènes tournées entre le 16 et le . Pour plus de détails se référer à Vapeur Val-de-Travers.
  • Ce film a été en partie tourné dans le district des Franches-Montagnes. On y reconnaît l'étang de la Gruère.
  • Le Canton du Jura où il a été tourné a versé une aide de 200 000 francs si l'on en croit le bulletin de la RTS le à 12 h.
  • José de Felipe Arnaiz dirige la chorale des enfants
  • La quasi-totalité des renseignements figurant sur cette page a été puisée dans le DVD du film.

Liens externes modifier