Isaac Papin

théologien français

Isaac Papin, né le à Blois et mort le à Paris, est un théologien français, d'abord protestant, converti ensuite au catholicisme.

Isaac Papin
Biographie
Naissance
Décès
Voir et modifier les données sur Wikidata (à 52 ans)
ParisVoir et modifier les données sur Wikidata
Formation
Activité
Parentèle
Denis Papin (cousin germain)
Claude Pajon (oncle)
Nicolas Papin (d) (oncle)Voir et modifier les données sur Wikidata

Biographie modifier

Isaac Papin est le fils d'Isaac Papin, sieur des Coudrets, receveur général du domaine du comté de Blois, et de Madeleine Pajon. Cousin germain de Denis Papin et neveu de Nicolas Papin, il suit des études de théologie réformée et de philosophie à l'académie de Genève (1676-1679)[1], puis poursuit sa formation auprès de son oncle Claude Pajon, pasteur d'Orléans de 1679 à 1682. Il est précepteur des filles de William Popple à Bordeaux en 1684-1685, année durant laquelle il entretient une correspondance avec Jean Le Clerc, théologien protestant genevois réfugié à Amsterdam[1].

Il quitte la France en 1685, peu après la révocation de l'édit de Nantes et s'installe d'abord à Londres, où il est ordonné pasteur anglican[1], puis en 1687, en Hollande, où il publie deux recueils de textes avec l'aide de Pierre Bayle[2]. Il est nommé pasteur assistant à l'église wallonne de Leeuwarden en 1687, mais n'y reste que quelques semaines, confronté à l'opposition de Pierre Jurieu à l'égard des thèses pajonistes prônées par Papin, et quitte les Provinces-Unies. Il est ensuite pasteur à Altona, localité proche de Hambourg, où il fait la connaissance d'Anne Viard, huguenote réfugiée, originaire de Châlons-en-Champagne qu'il épouse à Hambourg le [1]. Toujours en difficulté du fait de l'opposition de Pierre Jurieu à l'égard de ses thèses théologiques, il quitte Altona et devient le premier pasteur stagiaire de l'église réformée de Gdansk en 1688, mais il n'est pas prolongé à l'issue de sa période d'essai, Jurieu ayant obtenu la condamnation de son ouvrage La Foy réduite[1].

Aux prises avec des difficultés professionnelles, il est également, dès cette époque, en train de se convertir au catholicisme, et entretient en 1689 une correspondance disparue avec Bossuet[1]. Papin et son épouse regagnent la France en passant par l'Angleterre puis arrivent à Calais en , d'où ils se rendent à Paris en , date à laquelle le couple se convertit au catholicisme, auprès de Bossuet, à l'Oratoire du Louvre, le . Ils habitent ensuite à Blois. Papin réédite plusieurs écrits, notamment en réponse à Pierre Jurieu, qui lui reproche sa conversion au catholicisme. Il fréquente les cercles jansénistes[1]. Il meurt prématurément alors qu'il séjourne à Paris pour l'édition de ses livres.

Publications modifier

  • Essais de théologie sur la providence et la grâce, où l'on tâche de délivrer Mr Jurieu de toutes les difficultés accablantes qu'il rencontre dans son système (1687)
  • La Foi réduite à ses véritables principes et renfermée dans ses justes bornes (1687)
  • La vanite des sciences, ou, Reflexions d'un philosophe chretien: sur le veritable bonheur (1688)
  • La tolérance des protestans et l'autorité de l'Église, ou Réponse au libelle de M. Jurieu (1692)
  • Premières réflexions sur la religion par lesquelles il fut convaincu de la nécessité de rentrer dans l'église catholique (1713)
  • Les deux voies opposées en matière de religion: l'examen particulier et l'autorité (1714)
  • Recueil des ouvrages composés par feu M. Papin en faveur de la religion (1723)

Notes et références modifier

  1. a b c d e f et g Thomas Guillemin, « Isaac Papin (1657-1709). Itinéraire d’un humaniste réformé, de l’École de Saumur au jansénisme », Études théologiques et religieuses, vol. 92, no 4,‎ , p. 827-836 (lire en ligne, consulté le ).
  2. Roger Zuber, « Papiers de jeunesse d'Isaac Papin », Bulletin de la Société de l'histoire du protestantisme français, vol. 120,‎ , p. 107-143 (lire en ligne, consulté le ).

Voir aussi modifier

Bibliographie modifier

  • Jules-H. Vérin, Isaac Papin (1657-1709), 2006
  • Louis Moréri, Claude Pierre Goujet, Étienne François Drouet, Le Grand dictionnaire historique, ou le Mélange curieux se l'Histoire sacrée et profane, 1759
  • Thomas Guillemin, « Isaac Papin (1657-1709). Itinéraire d’un humaniste réformé, de l’École de Saumur au jansénisme », Études théologiques et religieuses, 2017/4, p. 827-836 [lire en ligne]
  • Maria Cristina Pitassi, « L'écho des discussions métaphysiques dans la correspondance entre Isaac Papin et Jean le Clerc (1684-1685) », Revue de théologie et de philosophie, 1982, no 114, p. 259-275
  • Roger Zuber :
    • « Spinozisme et tolérance chez le jeune Papin », Dix-Huitième Siècle, 1972, no 4, p. 217-222
    • « Papiers de jeunesse d'Isaac Papin », Bulletin de la Société de l'histoire du protestantisme français, 1974, no 1, p. 107-143.

Liens extérieurs modifier