Innocent-Adrien-Maurice de Roquefeuil

Aristocrate et officier français

Innocent-Adrien-Maurice, marquis de Roquefeuil, né le 12 mai 1752 et tué au combat en 1796 près d’Augsbourg est un officier issu de la famille de Roquefeuil Blanquefort, une ancienne famille noble du Rouergue. Il était colonel du régiment de son nom dans l'armée des émigrés. Il fut tué à la tête de ce régiment par les troupes révolutionnaires du général Moreau à la bataille d'Ober Kammlach.

Innocent-Adrien-Maurice de Roquefeuil
Marquis de Roquefeuil
Naissance
au Château de Kéroué
Décès (à 44 ans)
près d'Augsbourg
Origine Français
Allégeance Drapeau du royaume de France Royaume de France
Badge de l'Armée des princes Armée des princes
Arme Pavillon de la marine royale française Marine royale française
Infanterie
Grade Colonel
Années de service 1762 – 1796
Commandement Régiment de Roquefeuil
Régiment du Médoc
Conflits Guerres de la Révolution française
Distinctions Chevalier de l'ordre royal et militaire de Saint-Louis
Famille Famille de Roquefeuil-Blanquefort

Emblème

Famille modifier

Innocent-Adrien-Maurice est issu d'une famille de marins. Il est le fils unique d'Aymar-Joseph, vice amiral de France et de Gabrielle de Kergus héritière d'une riche famille de Bretagne[1]. Il est également le petit fils de Jacques Aymar de Roquefeuil, lieutenant général des armées navales[2].

Il épouse Paule-Suzanne de Lalande de Calan avec qui il passe une partie de sa vie à Paris[1].

Après la mort de son mari, la marquise de Roquefeuil renonce à sa fortune pour suivre Adélaïde et Victoire, filles de Louis XV dans leur exil[3].

Carrière modifier

Marine Royale modifier

Garde marine en 1762, Innocent-Adrien-Maurice est nommé enseigne de vaisseau en 1768. En avril 1772 il est lieutenant en second du régiment du Havre[4],[5],[6].

En 1772 il quitte la marine royale pour rejoindre l'infanterie

Infanterie modifier

Nommé capitaine en avril 1773, il rejoint le régiment de Noailles dragons[4],[1]. Pourvu d'une compagnie, il sert sous le commandement du colonel Jean de Noailles puis du colonel Philippe-Louis de Noailles.

En 1780, il assiste le marquis de La Fare en qualité de mestre de camp en second du régiment Royal Piémont[4].

En 1788, il est mentionné colonel du régiment provincial d'artillerie de Besançon[4].

Le 27 avril 1788 il est promu colonel du régiment du Médoc qu'il dirigera jusqu'à la Révolution, avant d'émigrer[1],[7].

Régiment de Roquefeuil modifier

Le 17 juin 1795, par décision du prince de Condé, le marquis de Roquefeuil lève un régiment noble dont il prend le commandement en qualité de colonel[5]. À sa mort, le régiment passera sous les ordres de Lascaris-Vintimille.

Ce cadre est alors composé d'un état major de 29 hommes représenté par le colonel de Roquefeuil, le lieutenant-colonel de Carbonnié et le major de Bouan de Chef du Bos. La couleur distinctive rouge est choisie pour compléter l'uniforme blanc porté par les troupes de Condé[8].

Le drapeau du corps d'infanterie est aujourd'hui conservé au château de Chantilly avec ceux des régiments de Damas, Bardonnenche et de Montesson également créés le même jour.

Bataille d'Ober-Kammlach modifier

Le , les troupes royalistes et autrichiennes se retirent vers le Danube et viennent se positionner dans la région de Memmingen ; face à l'avancée du général républicain Moreau, l'armée autrichienne se replie de 12 lieues supplémentaires. Le , les troupes royalistes, isolées organisent un conseil de guerre. Le chevalier de Villebresme écrit : « il fut décidé qu'au lieu de reculer nous attaquerions les républicains si nous ne pouvions espérer vaincre un ennemi dix fois plus nombreux, nous avions au moins la certitude de faire payer cher notre retraite et de montrer aux Autrichiens comment se battent des Français ». Ordre fut donné d'attaquer les positions républicaines d'Ober-Kammlach[9],[10].

Le , à une heure du matin l'assaut est donné avec ordre de ne pas tirer un seul coup de fusil pour ne pas donner l'alerte. Les premiers postes furent capturés mais rapidement l'alerte fut donnée et les républicains se retirèrent dans un bois. Au moment où les soldats royalistes prenaient le dessus, des renforts républicains vinrent en renfort encercler les assaillants. Ordre de retraite fut donné aux soldats royalistes mais certains, dont le marquis de Roquefeuil, refusèrent l'ordre et furent tués ou capturés. Innocent-Adrien-Maurice fut blessé par une balle à la mâchoire puis capturé[5],[9],[10].

Transféré à l'hôpital d'Augsbourg pour y être soigné, il meurt le [5]

Bibliographie modifier

  1. a b c et d Antonio Bartolomeo Bruni, Un inventaire sous la terreur: état des instruments de musique relevé chez les émigrés et condamnés, G. Chamerot, (lire en ligne)
  2. Biographie universelle, ancienne et moderne, etc, Michaud, (lire en ligne)
  3. Charles (1781-1857) Auteur du texte Brifaut, Souvenirs d'un académicien sur la Revolution, le premier Empire et la Restauration / Ch. Brifaut ; avec introd. et notes du docteur Cabanes et suivis de la correspondance de l'auteur, 1920-1921 (lire en ligne)
  4. a b c et d Alexandre Mazas, Histoire de l'ordre royal et militaire de Saint-Louis depuis son institution en 1693 jusqu'en 1830: Terminée par Théodore Anne, Didot, Dentu, (lire en ligne)
  5. a b c et d Julien Daget, Les troupes de la marine 1774-1816, Paris, Université Paris-IV, (lire en ligne), p. 196
  6. Théodore César Muret, Histoire de l'armée de Condé, Au Bureau de la mode, Chez Dentu, (lire en ligne)
  7. Nicolas (1773-1842) Auteur du texte Viton de Saint-Allais, Nobiliaire universel de France, ou Recueil général des généalogies historiques des maisons nobles de ce royaume. T. 3, 1 / par M. de Saint-Allais,... ; avec le concours de MM. de Courcelles, l'abbé de l'Espines, de Saint-Pons,...[et al.], 1872-1878 (lire en ligne)
  8. Vicomte Grouvel, Les corps de troupe de l'émigration française, La Sabretache, p. 291 - 304
  9. a et b Maurice de Villebresme, Souvenirs du chevalier de Villebresme : mousquetaire de la garde du roi, 1772-1816., (lire en ligne)
  10. a et b Victoires, conquetes, desastres, revers et guerres civiles des Francais, de 1792 a 1815, par une societe de militaires et de gens de lettres. Tome premier [-dernier]: 6, (lire en ligne)