Il était un petit navire

chanson française traditionnelle

Il était un petit navire ou La courte paille est, à l'origine, un chant de marins (chant de détente, chant de gaillard d'avant) qui traite de l'anthropophagie de nécessité, arrangé en chanson vaudevillesque au milieu du XIXe siècle, et évoluant au XXe en chanson enfantine[1].

Illustration du début du XXe siècle.

Sur un air gai, « Il était un petit navire » raconte l'histoire d'un jeune matelot qui, après un tirage à la courte paille, doit être mangé par l'équipage d'un petit navire qui n'a plus de vivres. Les matelots réfléchissent à la sauce et à la manière de le préparer (fricassé, frit). Après une prière du mousse à la Vierge Marie sa patronne, des milliers de petits poissons sautent dans le navire, sauvant l'enfant au dernier moment.

Historique modifier

Les paroles traditionnelles « Il était un petit navire, ma lon lon la, dessus la mer s'en est allé » ont été transformées en « Il était un petit navire qui n'avait ja-ja-jamais navigué » dans Méridien, comédie-vaudeville en un acte, sur un livret de Clairville, et une musique arrangée par Édouard Montaubry[2]. Le refrain « Ohé ! Ohé ! Matelot, Matelot navigue sur les flots » fut ajouté à la fin du XIXe siècle.

Paroles complètes de la chanson modifier

Fichier audio
Il était un petit navire
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Version chantée.
 
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1.
Il était un petit navire (bis)
Qui n'avait ja- ja- jamais navigué (bis)
Ohé ! Ohé !
Refrain
Ohé ! Ohé ! Matelot, Matelot navigue sur les flots
Ohé ! Ohé ! Matelot, Matelot navigue sur les flots
2.
Il partit pour un long voyage (bis)
Sur la mer Mé- Mé- Méditerranée (bis)
Ohé ! Ohé !
Au refrain
3.
Au bout de cinq à six semaines, (bis)
Les vivres vin- vin- vinrent à manquer (bis)
Ohé ! Ohé !
Au refrain
4.
On tira à la courte paille, (bis)
Pour savoir qui, qui, qui serait mangé, (bis)
Ohé ! Ohé !
Au refrain
5.
Le sort tomba sur le plus jeune, (bis)
Le mousse qui, qui, qui s'mit à pleurer (bis)
Ohé ! Ohé !
Au refrain
6.
On cherche alors à quelle sauce, (bis)
Le pauvre enfant, -fant, -fant sera mangé, (bis)
Ohé ! Ohé !
Au refrain
7.
L'un voulait qu'on le mît à frire, (bis)
L'autre voulait, -lait, -lait le fricasser, (bis)
Ohé ! Ohé !
Au refrain
8.
Pendant qu'ainsi l'on délibère, (bis)
Il monte en haut, haut, haut du grand hunier (bis)
Ohé ! Ohé !
Au refrain
9.
Il fait au ciel une prière (bis)
Interrogeant, -geant, -geant l'immensité, (bis)
Ohé ! Ohé !
Au refrain
10.
Mais regardant la mer entière, (bis)
Il vit des flots, flots, flots de tous côtés, (bis)
Ohé ! Ohé !
Au refrain
11.
Ô Sainte Vierge, ô ma patronne, (bis)
Cria le pau- pau- pauvre infortuné, (bis)
Ohé ! Ohé !
Au refrain
12.
Si j'ai péché, vite pardonne, (bis)
Je ne veux pas, pas, pas être mangé, (bis)
Ohé ! Ohé !
Au refrain
13.
Au même instant un grand miracle, (bis)
Pour l'enfant fut, fut, fut réalisé, (bis)
Ohé ! Ohé !
Au refrain
14.
Des p'tits poissons, dans le navire, (bis)
Sautèrent par, par, par plusieurs milliers, (bis)
Ohé ! Ohé !
Au refrain
15.
On les prit, on les mit à frire, (bis)
Le jeune mou- mou- mousse fut sauvé, (bis)
Ohé ! Ohé !
Au refrain
16.
Si cette histoire vous amuse, (bis)
Nous allons la, la, la recommencer, (bis)
Ohé ! Ohé !
Au refrain

Musique modifier

 

Utilisations modifier

Adaptations modifier

Beaucoup de paroles ont été écrites sur cet air : politiques (Il était un petit ministre…), paillardes (Il est cocu le chef de gare[3]), jusqu'à l'utilisation dans des bandes dessinées (Il était une petite galère[4] ou Il était un petit… hic! fakiiiiir[5]). En Allemagne, la chanson est aussi connue sous le titre War einst ein kleines Segelschiffchen[6]. Kate et Anna McGarrigle ont adapté cette chanson en lui ajoutant le refrain suivant : « Ma mie dort sous les vagues pour toute l'éternité ».

Bande originale modifier

Ce chant est régulièrement utilisé dans des œuvres, comme dans le film Pirates de Roman Polanski, où il est chanté par un des personnages, et dans le film La Grande Illusion de Jean Renoir, où il est joué au pipeau pour faire diversion pendant une évasion.

Notes et références modifier

  1. Florilège de la Chanson française de Jean-Claude Klein, Bordas.
  2. La première représentation eut lieu le 17 août 1852, au Théâtre du Vaudeville à Paris
  3. Alphonse (18-1922) Compositeur Gramet, « Il est content le chef de gare. Chanson à refrain. Paroles de Crozière et Maader », sur Gallica, (consulté le )
  4. Astérix gladiateur.
  5. Astérix chez Rahazade.
  6. Voir là

Voir aussi modifier

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Articles connexes modifier

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