Hugues-Renaud de Bar

comte de Tonnerre et de Bar-sur-Seine, puis évêque de Langres de 1065 à 1085.

Hugues de Bar-sur-Seine ou Hugues-Renaud de Bar-sur-Seine ou Reynard de Bar-sur-Seine (mort le ) est un religieux français de la fin du XIe siècle qui fut comte de Tonnerre et de Bar-sur-Seine puis évêque de Langres de 1065 jusqu'à sa mort. Il est le fils de Milon III, comte de Tonnerre, et d'Azeka, comtesse de Bar-sur-Seine. Il est également le cousin de son prédécesseur Harduin de Tonnerre[1].

Hugues-Renaud de Bar-sur-Seine
Biographie
Ordination sacerdotale
Décès
Évêque de l'Église catholique
Évêque de Langres

Biographie modifier

Comte de Tonnerre modifier

À la mort de son père Milon III, Hugues-Renaud hérite alors du comté de Tonnerre tandis qu'il semble que sa mère, Azeka, conserve le comté de Bar-sur-Seine.

Hugues-Renaud cédera par la suite le comté de Tonnerre à sa cousine Ermengarde de Tonnerre, épouse de Guillaume Ier de Nevers, déjà comte de Nevers et d'Auxerre[2].

Comte de Bar-sur-Seine modifier

À la mort de mère, Azeka, Hugues-Renaud hérite alors du comté de Bar-sur-Seine.

Il le cédera très peu de temps après à sa sœur Eustachie de Tonnerre et à son mari Gautier Ier de Brienne (qu'il nomme son héritier), déjà comte de Brienne[3].

Évêques de Langres modifier

Alors qu'il était comte de Tonnerre et de Bar-sur-Seine, Hugues-Renaud avait déjà entamé une carrière ecclésiastique et était chanoine puis archidiacre à Langres.

En 1065, il remplace son cousin Harduin de Tonnerre, qui vient de décéder, à la tête de l'évêché de Langres.

Savant et lettré, il écrivit sur la présence réelle et traduisit de grec en latin la vie de Saint-Mammès

En 1066, il sert de médiateur entre le duc de Bourgogne Robert Ier et l'abbé de Saint-Bénigne de Dijon au sujet de la possession d'un faubourg de Dijon.

En 1068, il devient bienfaiteur de l'Abbaye Saint-Michel de Tonnerre et lui donne l'église Saint-Colombe de Tonnerre.

En 1068, il fait réparer l'église de Bar-sur-Seine, fondée par ses ancêtres et alors très endommagée, la place sous le vocable de la Sainte-Trinité et la confie à l'Abbaye Saint-Michel de Tonnerre, et l’érigea en prieuré après lui avoir fait différentes donations, dont deux moulins sur la Seine. Il aurait également fait ériger de nouvelles fortifications autour de Bar-sur-Seine.

En 1069, il a un différend avec l'abbaye de Pothières, qui était située dans son diocèse et dont il avait la garde en tant que comte de Tonnerre, mais qui relevait du Saint-Siège. Comme ses prédécesseurs, il avait essayé à plusieurs reprises de la soumettre à son autorité, mais en vain. Il se présente alors devant l'abbaye à la tête d'une petite armée, en défonce les portes, la pille puis la brûle ainsi que le village attenant. Le pape Alexandre II emploie alors les censures contre lui, et Hugues-Renaud en éprouve une grande peine. L'abbé de Pothières intercède alors en sa faveur et l'évêque repentant obtient alors sa grâce. Il est donc permis de supposer que les carnages commis ont dépassé les intentions de l'évêque. Il fera par la suite de grandes largesses à cette abbaye.

En 1070, il est emprisonné dans la tour de Noyon par le roi des Francs Philippe Ier pour avoir soutenu avec trop de vigueur les intérêts de ses neveux. Pendant cette période, il aurait composé l'hymne Gloria laus, même si cette œuvre est plus généralement attribuée à Théodulf, évêque d'Orléans.

En 1072, il donne à l'Abbaye de Montier-en-Der, du consentement de son héritier Gautier Ier de Brienne, son fief de Pothemout.

Vers 1075, il fait par dévotion le voyage de Constantinople où il rencontre l'empereur byzantin qui lui donne, à la suite de divers services rendus, un bras de saint Mammès, qu'il rapportera à la cathédrale de Langres.

En 1075, il aide Saint-Robert à fonder l'abbaye de Molesme et lui fait diverses libéralités.

En 1077, à la demande du pape Grégoire VII, il participe au concile d'Autun où son archidiacre Gébuin est élu archevêque de Lyon. Lors du même concile, il obtient qu'un un certain Jarenton, prieur de la Chaise-Dieu, devienne abbé de l’abbaye Saint-Bénigne de Dijon. En 1080, il se trouve aussi aux conciles de Meaux et de Saintes, et tient un synode à Langres où il fait une donation à l'abbaye de Bèze.

En 1080, à la mort de son beau-frère Gautier Ier de Brienne, il administre alors les comtés de Brienne et de Bar-sur-Seine pour ses neveux Érard Ier de Brienne et Milon de Brienne, trop jeunes pour gouverner.

Sources modifier

  • l'abbé Mathieu, Abrégé chronologique de l'histoire des évêques de Langres, 1844.
  • L'abbé Roussel, Le diocèse de Langres : histoire et statistique, 1875.

Notes et références modifier

  1. Foundation for Medieval Genealogy.
  2. L'Art de vérifier les dates des faits historiques, des chartes, des chroniques et autres anciens monuments.
  3. Lucien Coutant, Histoire de la ville et de l'ancien comté de Bar-sur-Seine.