Hongzhi Zhengjue

moine bouddhiste chinois

Hongzhi Zhengjue ( chinois : 宏智正覺 ; pinyin : Hóngzhì Zhēngjué ; Wade : Hung-chih Cheng-chueh, japonais: 宏智正覺 (Wanshi Shōgaku?)), aussi parfois appelé Tiantong Zhengjue (1091–1157)[1], [2], était un moine bouddhiste chan chinois ayant écrit et compilé plusieurs textes passés à la postérité. La conception de Hongzhi de l'illumination silencieuse est d'une importance particulière pour les écoles chinoises caodong du chan et japonaises sōtō du zen[1]. Par ailleurs, cent kôans de Hongzhi Zhengjue ont été compilés au XIIIe siècle dans un ouvrage intitulé Livre de l'équanimité.

Hongzhi Zhengjue
Description de l'image Tiantong_Hongzhi_Zhengjue_Zen.jpg.

Vie modifier

Selon Taigen Dan Leighton[3], Hongzhi est né dans une famille du nom de Li, à Xizhou dans l'actuelle province du Shanxi. Il quitte la maison familiale à l'âge de onze ans pour devenir moine, étudiant auprès de plusieurs maîtres de l'école Caodong, dont Kumu Facheng, et Yuanwu Keqin, auteur de la célèbre collection de kōan nommée le Recueil de la falaise bleue.

En 1129, Hongzhi commença à enseigner au monastère de Jingde sur le mont Tiantong, où il resta pendant près de trente ans, jusqu'à peu de temps avant sa mort en 1157. Il descendit alors dans les vallées pour faire ses adieux à ses élèves.

Il fut le prédécesseur de deux générations de Rujing, le maître chinois de Dôgen, fondateur de l'école sôtô, et fut surnommé « grand-père de Rujing »[4].

Écrits modifier

Le texte principal associé à Hongzhi est un recueil d'une centaine de kōans appelé le Livre de l'équanimité[5]. Ce livre a été publié après sa mort par Wansong Xingxiu (en) (1166-1246) à la demande du gouverneur Yelü Chucai (1190-1244) du Khitan, et publié pour la première fois en 1224, enrichi des commentaires de Wansong. Ce livre est considéré comme l'un des textes clés de l'école Caodong du bouddhisme zen, et il constitue une preuve que l'école sôtô a aussi utilisé les kôans dans la formation des moines[6].

Hongzhi est souvent associé à l'école zen dite de l'Illumination Silencieuse « 黙照禅 (Mokushō Zen?) »[7].

Les deux figures que Dōgen cite le plus fréquemment dans son œuvre sont Rujing et Hongzhi dans ses œuvres plus que toute autre figure du zen, cherchant ainsi à créer un sentiment d'affiliation avec un courant chinois particulier dans le but d'étendre son mouvement au Japon[4].

Notes et références modifier

  1. a et b « thezensite:The Bright Field of Spirit: The Life and Teachings of Chan Master Hongzhi », sur www.thezensite.com (consulté le )
  2. (en-US) ADZG, « Hongzhi, Dogen and the Background of Shikantaza », sur Ancient Dragon Zen Gate, (consulté le )
  3. Taigen Daniel Leighton, Cultivating the Empty Field. The Silent Illumination of Zen Master Hongzhi, Tuttle Pub, (ISBN 978-0-804-83240-3)
  4. a et b (en) Steven Heine (Ed.), « Dōgen, Zen Master, Zen Disciple : Transmitter or Transgressor? », dans Steven Heine, Dale S. Wright (Eds.), Zen masters, Oxford, Oxford University Press, , xix, 291 p. (ISBN 978-0-195-36764-5), p. 117 - 146 (v. p. 119)
  5. Thomas F. Cleary, Book of serenity : one hundred Zen dialogues, Shambhala, (ISBN 1-59030-249-4 et 978-1-59030-249-1, OCLC 58452997, lire en ligne)
  6. Robert E. Buswell Jr. et Donald S. Lopez Jr., The Princeton Dictionary of Buddhism, Princeton, Princeton University Press, , xxxii, 1265 (ISBN 978-1-400-84805-8, lire en ligne), p. 197
  7. Etienne Moku Sho Zeisler, Mokushoka : le chant de l'illumination silencieuse, Daruma, , 309 p. (ISBN 978-2-901-84417-4, OCLC 463670694, lire en ligne)

Voir aussi modifier

Bibliographie modifier

  • (en) Cultivating the Empty Field. The Silent Illumination of Zen Master Hongzhi (Translated, edited with an introduction by Taigen Daniel Leighton), Tuttle Pub, , 140 p. (ISBN 978-0-804-83240-3)
  • Conseils pour la pratique, traduction du Chant de l'illumination silencieuse par Vincent Keisen Vuillemin, traduction en français à partir de la traduction en anglais de D. Leighton. [lire en ligne (page consultée le 4 décembre 2022)]
  • (en) Sheng-Yen (traduction et commentaires), The Method of No-Method : The Chan Practice of Silent Illumination, Boston, Shambala, , 144 p. (ISBN 978-1-590-30575-1, lire en ligne)