Histoire de l'Afrique de l'Ouest

L’histoire de l'Afrique de l'Ouest commence avec les premières installations humaines autour de 12 000 av. J.-C. Elle peut être divisée en cinq périodes majeures :

  1. Sa préhistoire, durant laquelle les premiers hommes se sont installés, l'agriculture s'est développée, et les premiers contacts eurent lieu avec les civilisations méditerranéennes au nord.
  2. Les empires qui consolident le commerce et développent des États centralisés.
  3. Les royaumes faisant le commerce d'esclaves et les invasions coloniales durant les XVIIIe et XIXe siècles.
  4. La période coloniale, durant laquelle la France et la Grande-Bretagne contrôlent presque l'intégralité de la région.
  5. L'ère suivant l'indépendance, durant laquelle les nations actuelles se sont formées.
Frontières approximatives de l'Afrique de l'Ouest

Préhistoire modifier

Les empires et royaumes modifier

 
Carte générale des États africains précoloniaux.

Seuls les grands royaumes et empires marquent l'histoire, autant en Afrique qu'ailleurs. Au départ, parmi les divers groupes ethniques, existent surtout des multitudes de bandes, tribus et chefferies (à la façon ou non des chefs coutumiers) en relation de rivalité, complémentarité ou assistance entre elles (langues, cultures, mythes, techniques, marchés, territoires). Existent également des clans, castes, sociétés lignagères. Viennent ensuite des regroupements en petits royaumes, facilement guerriers : principauté, imamat, émirat, parfois en fédération ou confédération, souvent en vassalité. Il en reste des particularismes locaux et des formes variables d'appartenance (qui s'ajoute à l'identité nationale courante).

Empire du Ghana (300c-1240c) modifier

Royaume du Kanem (700c-1380/1893/1900) modifier

Empire du Mali (1230c-1600/1610/1670) modifier

Empire du Djolof (1350-1549) modifier

Empire songhaï (1464-1591) modifier

Les royaumes mossi (1050c-1896/présent) modifier

Royaumes haoussa (?-1804/1807) modifier

Royaume du Bénin (1180c-1897) modifier

Royaume d'Oyo (1300c-1896/présent) modifier

Royaume du Dahomey (1645-1900) modifier

Empire kong (1690-1898, Wattara) modifier

Royaume bambara de Ségou (1712-1861, Bamana) modifier

Empire du Macina (1818-1862) modifier

Empire toucouleur (1848/1852-1893) modifier

Empire wassoulou (1878-1898) modifier

Imamat du Fouta-Djalon (1725-1896) modifier

Imamat de Fouta-Toro (1776-1859) modifier

Empire de Sokoto (1804-1903, califat/sultanat) modifier

Émirat du Liptako (1809-1897) modifier

Commerce d'esclaves et colonisation modifier

Le commerce des esclaves existe depuis très longtemps, dans le monde, même en Afrique avant la colonisation et la vente d'esclaves aux Européens (traites négrières,traite orientale)[1]. L'Afrique de l'ouest a été une plaque tournante dans ce commerce, d'abord entre entités étatiques régionales (chefferies, royaumes, etc.). Au XVe siècle déjà, les Portugais connaissent les côtes africaines. Les Européens apportent des produits tels que des fusils pour les échanger avec les chefs traditionnels africains, contre or, ivoire, esclaves.

Le royaume du Dahomey (Abomey) prospère en partie grâce au commerce des esclaves (1740-1880)[2]. Dans le Grand-Popo la dynastie Adze Gbokpoe (?) fournit des esclaves, par le site de Grand-Popo, selon des relations commerciales avec l'Europe bien établies au XVIIe siècle, avant Porto-Novo. Les maisons régnantes de l'Empire ashanti annexent des terres environnantes par des guerres, ce qui favorise des flux continus de prisonniers de guerre réduits en esclavage[3]. Les africains produisent alors en abondance des produits du palmier à huile destinés à la vente aux commerçants européens. Le commerce des esclaves est longtemps une activité qui nécessite des forces spirituelles (?) et physiques, ce qui réserve cette activité aux guerriers et aux prêtres vaudou (religions traditionnelles africaines).

Après l'indépendance modifier

À la suite de la Seconde Guerre mondiale, les protestations face à la domination européenne grandissent en Afrique de l'Ouest, de façon notable au Ghana avec le mouvement pan-africain de Kwame Nkrumah (1909-1972). Le Ghana devient le premier pays subsaharien à accéder à l'indépendance en 1957, suivi par la Guinée sous l'impulsion de Sekou Touré (1922-1984) l'année suivante[4]. Parmi les dix-sept nations qui accèdent à l'indépendance en 1960, l'année de l'Afrique (en), neuf font partie des pays de l'Afrique occidentale[4]. De nombreux pères fondateurs des nations de l'Afrique de l'Ouest, comme Nkrumah, Touré, Senghor (1906-2001), Modibo Keïta (1915-1977), Sylvanus Olympio (1902-1963), Félix Houphouët-Boigny (1905-1993), Siaka Stevens (1905-1988) et Abubakar Tafawa Balewa (1912-1966) consolident leur pouvoir durant les années soixante en dégradant les institutions démocratiques et de la société civile[5].

Après une décennie de protestation, de révoltes et d'affrontements, l'Afrique française occidentale vote pour son autonomie lors d'un référendum en 1958, divisant les pays comme ils le sont actuellement ; les colonies britanniques accèdent à l'indépendance durant la décennie qui suit. En 1973, La Guinée-Bissau proclame son indépendance vis-à-vis de la métropole portugaise, et est reconnue internationalement durant la révolution des Œillets en 1974 au Portugal.

L'histoire politique de l'Afrique de l'Ouest est caractérisée par le socialisme africain. Senghor, Nkrumah, Touré embrassent tous les idées du socialisme africain, tandis que Houphouët-Boigny et le libérien William Tubman (1895-1971) restent suspicieux vis-à-vis de cette idéologie[5]. 1983 voit la montée du socialiste Thomas Sankara (1949-1987), souvent appelé le « Che Guevara d'Afrique », au pouvoir au Burkina Faso[6]

Depuis l'indépendance, l'Afrique de l'Ouest a souffert des mêmes problèmes que le reste du continent africain, particulièrement des dictatures, de la corruption politique et des coups d'État militaires. À l'heure de sa mort en 2005 par exemple, le togolais Étienne Eyadéma (1935-2005) faisait partie des dictateurs ayant régné le plus longtemps. Les conflits internationaux n'ont pas été nombreux, la guerre de la Bande d'Agacher entre le Mali et le Burkina Faso, presque sans victime, étant une rare exception.

Guerres civiles modifier

La région a toutefois connu un certain nombre de guerres civiles sanglantes, notamment la guerre du Biafra (1967-1970), deux guerres civiles au Liberia, en 1989 et en 1999, une décennie de combats au Sierra Leone de 1991 à 2002, une rébellion touarègue au Niger et au Mali dans le début des années 1990, la guerre civile de Guinée-Bissau de 1998-1999 et un récent conflit en Côte d'Ivoire qui commença de 2002 à 2007 puis de 2010 à 2011.

Population modifier

Les estimations de la démographie de l'Afrique (dans son ensemble), prospectives comme rétrospectives, sont problématiques. Un chiffrage approximatif (en millions d'individus) donne :

  • 1000 : 33
  • 1500 : 46
  • 1900 : 100
  • 1950 : 227
  • 1960 : 284
  • 1970 : 365
  • 1980 : 481
  • 1990 : 638
  • 2000 : 818
  • 2010 : 1 055
  • 2020 : 1 360

Articles connexes modifier

Source modifier

Notes modifier

  1. Alban Dignat, « Des origines au XXe siècle : L'esclavage en Afrique », sur herodote.net, (consulté le )
  2. Joël-Armel Nandjui, « Les échos du passé: Le royaume d’Abomey », sur lafriquedesidees.org, (consulté le )
  3. Jean-Yves Grenier, « Tableau noir de l’esclavage en Afrique », sur liberation.fr, (consulté le )
  4. a et b (en) « 1960-2010: 50 years of ‘African independences’ », sur onafrica, (consulté le )
  5. a et b (en) Adekeye Adebajo, Building Peace in West Africa : Liberia, Sierra Leone, and Guinea-Bissau, Lynne Rienner Publishers, , 192 p. (ISBN 978-1-58826-077-2, lire en ligne), p. 23–24.
  6. (en) Peter Dörrie, « 25 Years On: The Mixed Legacy of Burkina Faso’s Thomas Sankara, Socialist Soldier »(Archive.orgWikiwixArchive.isGoogleQue faire ?), sur Think Africa Press, (consulté le )

Références modifier

  • (en) Basil Davidson, Africa in History. New York: Simon & Schuster, 1995. (ISBN 0-684-82667-4)
  • (en) Paul E.H. Hair Avelino Teixeira da Mota, Jesuit Documents, 1989
  • (en) Paul E.H. Hair (Ed.), Francisco de Lemos Coelho, Description of the Coast of Guinea (1684), 1985