Henri de Talleyrand-Périgord

Henri de Talleyrand-Périgord, comte de Chalais, né en 1599 et mort le à Nantes, est un gentilhomme français qui est maître de la garde-robe du roi sous Louis XIII.

Henri de Talleyrand-Périgord
Portrait.
Titres de noblesse
Comte
Gentilhomme
Biographie
Naissance
Décès
Famille
Père
Daniel de Talleyrand (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Mère
Jeanne Françoise de Lasseran-Massencomme (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Conjoint
Autres informations
Conflit

Lors de l'été 1626, il se laisse entraîner par la duchesse de Chevreuse dans la première des nombreuses conspirations que Richelieu eut à réprimer, et qui prit le nom du malheureux : « la conspiration de Chalais ».

Biographie modifier

Origines et famille modifier

Le comte de Chalais est un fils cadet de Daniel de Talleyrand-Périgord, prince de Chalais, et de Françoise de Montluc, fille du maréchal de Monluc. Le , il épouse Charlotte de Castille, veuve de Charles Chabot, union dont naquit une fille :

  • Philippe-Charlotte de Talleyrand-Périgord[1], morte religieuse en 1692

Débuts modifier

Henri de Talleyrand-Périgord est envoyé à l'âge de huit ans à la cour du roi par sa mère, où il devient page. Par la suite, elle lui achète la coûteuse charge de maître de la garde-robe. Talleyrand-Périgord sert aussi dans les troupes royales et participe au siège de Montauban en 1621, contre la rébellion huguenote installée dans cette ville. En 1623, duelliste talentueux, pour s'attirer les faveurs de la duchesse de Chevreuse, il tue un de ses adversaires, Pontgibault, qui n'est autre que le neveu du maréchal de Schomberg. Il est libéré après avoir été jugé, grâce au soutien du duc d'Anjou[2].

La conspiration de Chalais modifier

Cette conspiration naît du projet de mariage qu'ont formé Louis XIII et Richelieu entre Monsieur (Gaston de France), frère du roi, et Mademoiselle de Montpensier. Gaston, poussé par son gouverneur le maréchal d'Ornano, ne veut pour rien au monde épouser cette riche héritière, et un parti de l'« aversion au mariage » s'est réuni autour de lui.

Marie de Rohan, duchesse de Chevreuse, grande conspiratrice, et d'autres princes, s'associent ainsi au propre frère du roi pour intriguer contre l'autorité grandissante de Richelieu. Il s'agit dans cette période de transition de regagner un pouvoir féodal au détriment du mouvement de centralisation royale amorcé par Henri IV.

À l'été 1626, la duchesse s'attache les services du comte de Chalais, gentilhomme jusque-là apprécié de Louis XIII. Le but avoué est l'assassinat de Richelieu, et, peut-être, la destitution de Louis au profit de Gaston. Mais tous ces princes, comme le comte lui-même, sont d'un caractère versatile. Le secret est éventé à cause de querelles privées, et Richelieu sévit avec l'appui de Louis XIII. Pour sauver sa situation personnelle, Gaston confesse tout de suite sa faute et livre tous ses complices. Chalais est arrêté ainsi que le maréchal d'Ornano et ses frères, ainsi que César et Alexandre de Vendôme, demi-frères du roi et de Gaston. Seul conjuré à ne pas jouir d'un prestige familial qui vaille immunité, il est jugé à Nantes, dans le couvent des Cordeliers, et condamné à la décapitation sur la place du Bouffay. Par une louable solidarité, ses anciens complices dissuadent le bourreau de faire son office. Malheureusement, c'est alors un condamné à mort gracié pour l'occasion qui se charge de la besogne, un savetier inexpérimenté muni d'une épée d'apparat et d'une doloire de tonnelier, hache à manche court. Il massacre Chalais plus qu'il ne l'exécute. Au vingtième coup de hache, Chalais est encore vivant ; on en compte en tout 29[3]. Jean-Baptiste d'Ornano et Alexandre de Vendôme meurent tous deux en prison, l'un dès , l'autre en .

La leçon de l'Histoire modifier

À l'issue de cette crise emblématique de l'époque, Richelieu gagne en autorité, et Gaston, passagèrement réconcilié avec son frère, se marie et devient duc d'Orléans - titre assorti de très importants revenus. La politique française devient proprement monarchique au détriment de la noblesse.

Références modifier

  1. Précis historique sur les comtes de Périgord et les branches qui en descendent, Saint-Allais, 1836
  2. Mémoires du duc de Rohan, Henri de Rohan, Foucault, 1822, p. 288.
  3. Joëlle Chevé, « La mort du comte de Chalais », Historia, no 808,‎ (lire en ligne).

Voir aussi modifier

Bibliographie modifier

  • Pierre Chotard, L'affaire Chalais, culture politique et raison d'État, Mémoire de Maîtrise d'Histoire, Université de Nantes, 1999
  • Pièces du procès de Henri de Tallerand, Comte de Chalais, Décapité en 1626, Londres, 1781
  • Louis Grégoire, Chalais, ou, Une conspiration sous Richelieu, 1855

Articles connexes modifier

Liens externes modifier