Henri Cogan

acteur français
Henri Cogan
Nom de naissance Henri Eizikam - Henri Kagan
Naissance
10e arrondissement de Paris
Nationalité Drapeau de la France Française
Décès (à 89 ans)
Boulogne-Billancourt
Profession Acteur, cascadeur, catcheur

Henri KaganEizikman dit Henri Cogan, né le dans le 10e arrondissement de Paris[1] et mort le à Boulogne-Billancourt, est un acteur et cascadeur français.

Biographie modifier

Né Henri Eizikman, Henri Cogan est reconnu officiellement en par sa mère, Esther Eizikman (1889-1944), puis en par son père, David Kagan (1892-1959), et enfin légitimé par le mariage de ses parents, tous deux originaires de Russie, en février 1931. Aîné d’une fratrie de cinq enfants, après avoir habité un temps dans le quartier de la Goutte-d’Or, il emménage avec sa famille dans le quartier de la Villette où son père a ouvert un petit atelier de confection. Très tôt, il se passionne pour le sport. Il aimerait bien devenir boxeur, mais ses parents s’y opposent. Il se tourne alors vers la lutte gréco-romaine. À seize ans, il décroche déjà ses premiers titres en championnat.

La montée de l’antisémitisme et l’invasion de la France par les troupes allemandes en 1940 empêchent Henri Cogan d’exercer officiellement son métier d’éducateur sportif et de kinésithérapeute, mais poursuit malgré tout la lutte à haut niveau. Pendant l’occupation, il échappe de peu à une rafle, un de ses frères, une sœur et sa mère sont déportés et ne reviendront jamais des camps. Interdit de pratiquer son sport, il est obligé d’accepter toutes sortes de petits boulots. Avec un autre jeune lutteur émigré italien nommé Lino Ventura, il se fait discret pour échapper au STO (Service du Travail Obligatoire). Pendant la Seconde Guerre mondiale, aux côtés de Jean Gabin, il est un engagé de la 2e DB du général Leclerc, et participe à toutes les campagnes de la division (notamment Koufra, Tripolitaine, libération de Paris, de Strasbourg). C'est pendant ses années de garnison et de vie militaire qu'il découvre la savate, et la lutte gréco-romaine, ce qui va plus tard influencer son envie de devenir lutteur lui-même après son retour à la vie civile en 1945. De même, conduisant des véhicules, en particulier la Jeep, il va être incité à découvrir l'univers des cascadeurs, et des cascades. À la Libération, Henri Cogan abandonne la lutte pour se lancer dans le catch, sport très en vogue à l’époque. Il devient rapidement champion de France et, avec son ami Lino Ventura, il participe à de nombreuses tournées à travers le pays mais aussi en Europe.

C'est au cours d'un combat de catch avec Lino Ventura, en au Cirque d'Hiver lors d'un championnat d'Europe, qu'Henri Cogan casse involontairement la jambe de son adversaire en le projetant dans des chaises métalliques, ce qui force ce dernier à abandonner sa carrière de lutteur, un malheur pour le catch mais une heureuse nouvelle pour le cinéma qui va faire de Lino Ventura une de ses plus grandes vedettes.

Henri Cogan fait lui aussi son arrivée dans le milieu cinématographique au début des années 1950, d’abord comme cascadeur et conseiller pour les bagarres dans un bon nombre de films policiers et d’action. Sa bonne gueule virile et son physique d’athlète sont ensuite vite mis à contribution pour jouer les faire-valoir dans plus de soixante productions pour le grand et le petit écran jusqu’à la fin des années 1980. On le voit beaucoup dans des rôles de truands ou de bagarreurs comme dans Les Chiffonniers d'Emmaüs (1955) de Robert Darène, Toute la ville accuse (1956) avec Jean Marais, Lemmy pour les dames (1962) avec Eddie Constantine ou Le Pacha (1968) avec Jean Gabin. Il apparaît dans des films en costumes dirigés par Bernard Borderie tels que : Les Trois Mousquetaires (1961) avec Mylène Demongeot, Le Chevalier de Pardaillan (1962) avec Gérard Barray et Merveilleuse Angélique (1965) avec Michèle Mercier. Il travaille aussi en Allemagne, en Italie et en Angleterre, mais c’est sous la direction de son ami Georges Lautner qui l’emploie dans treize de ses films qu’il joue ses rôles les plus mémorables, notamment dans Les Tontons flingueurs, en 1963, où il partage l’affiche avec Lino Ventura, Francis Blanche, Bernard Blier et Jean Lefebvre. C'est à cette occasion, treize ans après leur dernier combat sur le ring que dans une scène où ils doivent simuler une bagarre, Lino Ventura lui donne un violent coup de poing à la mâchoire qui le jette à terre. Devant sa surprise, Ventura lui dit : « Ça, c'est pour ma jambe ![2] »

Viendront ensuite Il était une fois un flic (1971) avec Michel Constantin et Mireille Darc et Joyeuses Pâques (1984) avec Jean-Paul Belmondo et Sophie Marceau. Il termine sa carrière en coordonnant les cascades sur L'Invité surprise (1989) avec Éric Blanc et Victor Lanoux.

Il a très souvent joué aux côtés de Jean Luisi dans des rôles de truands durant les années 1970, et notamment dans plusieurs comédies réunissant Jean Lefebvre et Henri Guybet. Il a souvent des seconds rôles de truand bagarreur. On le voit en particulier dans La Môme vert-de-gris, Une Parisienne, Les Trois Mousquetaires, L'Œil du Monocle, Les Tontons flingueurs (dans la scène où il prend un coup de poing au cours de la réunion des cadres et ne s'en remet pas), Angélique et le Sultan, Le Cri du cormoran le soir au-dessus des jonques, Il était une fois un flic, Les Seins de glace, Joyeuses Pâques, et La Vie dissolue de Gérard Floque qui est son dernier film en 1986.

Retiré en région parisienne, Henri Cogan, toujours aussi physiquement imposant, continuera jusqu’à la fin de sa vie à pratiquer différents sports. Cet artiste fidèle en amitié qui avait le rire et la plaisanterie facile, meurt dans sa 90e année, le à Boulogne-Billancourt, dans une certaine indifférence. Sa fille Danielle dite Dany Kogan a repris le flambeau comme actrice.

Filmographie modifier

Cinéma modifier

Acteur modifier

Coordinateur des cascades modifier

Maître d'armes modifier

Télévision modifier

Bibliographie modifier

La vie de Henri Cogan est longuement évoquée[3] dans un article de Slobodan Despot, publié en juillet 2021, consacré à son gendre Youri Iourtchenko, époux de sa fille Dany Kogan.

Notes et références modifier

  1. Acte de naissance no 4472 (vue 24/31) avec mentions marginales des reconnaissances, de la légitimation, du mariage et du divorce. Archives en ligne de la Ville de Paris, état-civil du 10e arrondissement, registre des naissances de 1914.
  2. Touchez pas aux « Tontons flingueurs » !, Le Figaro, 2 avril 2013
  3. Slobodan Despot, « La Légende de Dany et Youri », Antipresse, no 294,‎ , p. 2-10.

Liens externes modifier