Helia grandiflora est une espèce de plante herbacées du plateau des Guyanes et du Bassin amazonien, appartenant à la famille des Gentianaceae.

Helia grandiflora
Description de cette image, également commentée ci-après
inflorescence de Helia grandiflora
Classification
Règne Plantae
Sous-règne Tracheobionta
Division Magnoliophyta
Classe Magnoliopsida
Ordre Gentianales
Famille Gentianaceae
Genre Helia

Espèce

Helia grandiflora
(Aubl.) Kuntze, 1891

Classification APG III (2009)

"Représentation graphique de la classification phylogénétique"
Clade Angiospermes
Clade Dicotylédones vraies
Clade Astéridées
Clade Lamiidées
Ordre Gentianales
Famille Gentianaceae
Tribu Helieae

Synonymes

selon tropicos :

  • Chelonanthus grandiflorus (Aubl.) Hassl.
  • Chelonanthus chelonoides (L.) Gilg
  • Chelonanthus schomburgkii (Griseb.) Gilg
  • Lisianthius chelonoides (L.) L. f.
  • Lisianthius grandiflorus Aubl. - Basionyme
  • Lisianthius schomburgkii Griseb.
  • Penstemon chelonoides L.
  • Irlbachia grandiflora (Aubl.) Maas[1]

selon le GBIF :

  • Chelonanthus grandiflorus (Aubl.) Hassl.
  • Allamanda parviflora C.Presl
  • Chelonanthus schomburgkii (Griseb.) Gilg
  • Helia chelonodes Kuntze, 1891
  • Helia grandiflora (Aubl.) Kuntze
  • Helia schomburgkii (Griseb.) Kuntze
  • Lisianthius alatus Willd.
  • Lisianthius alatus Willd. ex Griseb.
  • Lisianthius grandiflorus Aubl. - Basionyme
  • Lisianthius schomburgkii Griseb.
  • Lisianthus alatus Willd.
  • Lisianthus alatus Willd. ex Griseb.
  • Lisianthus grandiflorus Aubl.
  • Lisianthus schomburgkii Griseb.
  • Lisyanthus chelonoides (L.) Griseb., 1838
  • Lisyanthus grandiflorus Aubl., 1775
  • Penstemon chelonoides L., 1775[2]

Elle est connue en Guyane sous les noms de dankuna tabaka (Nenge tongo), au Suriname comme joelieballi (Arawak), dia tabaka, kwasi-bita, sabana-tabacca, sabana-tabaka, sabana tabak (Sranan tongo), koeraja, au Guyana comme yuriballi, yuroballi (Arawak), aha, amerindian tobacco, salidore, wild tobacco[3], ou au Brésil Tabaco-de-lagarto[4].


Description modifier

Helia grandiflora est une Herbacée ou un sous-arbrisseau non ramifié, parfois peu ramifié, atteignant jusqu'à 2,5 m de haut. Les tiges et les branches, atteignent jusqu'à 1,1 cm de diamètre, sont sur les 3-4 entrenœuds inférieurs quadrangulaires avec des ailes larges de 0,1-1,8 mm, puis devenant brusquement cylindriques sans ailes, avec des entrenœuds longs de 2,3-27,2 cm.

Les feuilles sont sessiles, ou parfois pétiolées avec des pétiole longs de 0-0,5 cm. Le limbe est membraneux, de forme ovale à elliptique, à base atténuée (obtuse juste en dessous de l'inflorescence), à marge non épaissie, plate, à apex aigu, et mesurant 2,0-23,9 x 0,9-11,7 cm.

Les inflorescence portent 5-45 fleurs. Les bractées sont de forme ovale à apex acuminé (obtus ou aigu), long de 1,3-9,3 mm, avec des pédicules longs de 4-11 mm.

Les fleurs sont horizontales. Le calice est vert, mesurant 5-11 x 5-9 mm, avec des lobes de forme ovale, à marges membraneuses, à apex obtus, et mesurant 3-6 x 3-5 mm. La corolle est de couleur crème, vert pâle, vert jaune à jaune, avec une tache vert foncé à l'apex de chaque lobe de la corolle. Elle a la forme d'un entonnoir, long de 21-44 mm pour 13-27 mm de large à l'embouchure, avec des lobes ovales, à apex obtus, mesurant 5-10 x 6-8 mm. Les étamines non extériorisées, ont des filets longs de 12-18 mm, avec des poches staminales ± présentes au point d'insertion, incurvées vers le bas près de l'anthère. Les anthères sont blanches, de forme elliptiques à ovales, longues de 2,4-3,6 mm, devenant droites après l'anthèse.

L'exine du pollen est diversement réticulée avec structures épaisses aux pôles[5],[6]. Le pistil est long de 21-27 mm, avec l'ovaire mesurant 5,9-7,9 x 2,7-3,1 mm. Le style est long de (9-)14-20 mm, avec le lobe du stigmate de forme elliptique, mesurant 2,5-5,4 x 1,5-2,4 mm.

Les fruit dont des capsules brunes, ellipsoïdes, mesurant 9-20 x 4-9 mm. Les graines sont brunes, mesurant 0,1-0,4 mm de diamètre[3].

Helia grandiflora est souvent confondu avec Helia alata[7].

Répartition modifier

Helia grandiflora est présent dans certaines îles des Petites Antilles (Trinidad et Grenade), en Colombie, au Venezuela, dans les Guyanes, et au Brésil[3].

Écologie modifier

Helia grandiflora pousse souvent dans des ouvertures forestières le long de cours d'eau, sur les bords de routes, ou dans les formations secondaires, et parfois dans des savanes herbeuses et les végétations de type cerrado ou caatinga, le plus souvent sur des sols humides de sable blanc[8], pauvres en nutriments, mais parfois sur des sols rocheux ou sur des sols argileux ou latéritiques, à 80-1 900 m d'altitude[3],[9].

Helia grandiflora est pollinisée par des chauves-souris et aurait des tendances myrmécophiles : les nectaires situés à la base des calices et à la base des pédicelles semblent être particulièrement attractifs pour les fourmis[3] (ce qui peut rappeler les observations faites sur Helia alata[10], espèce avec laquelle elle est parfois confondue).

Helia grandiflora a été étudiée sous divers aspects :

Usages modifier

En Guyane, Helia grandiflora est considérée comme une "plante amère" aux propriétés toniques et fébrifuges[15].

Au Guyana, la décoction des feuilles est employé pour "nettoyer le ventre sale" et contre la malaria[3].

Au Brésil, les communautés riveraines du bassin de l'Unini (en) (Amazonas) emploient les feuilles de Helia grandiflora pour soigner les problèmes dermatologiques (gale, dermatophytes, pityriasis versicolor, démangeaisons et lésions cutanées)[4].

Protologue modifier

 
Lisianthius_grandiflora Aubl. (= Helia grandiflora (Aubl.) Struwe, S. Nilsson & V.A. Albert) par Aublet (1775) :
Planche 81. Lisianthius_grandiflora - 1. Bouton de fleur. - 2. Calice. - 3 . Calice ouvert. Ovaire, Style. Stigmate. - 4. Fleur épanouie. - 5. Corolle ouverte. Étamines. piſtil. - 6. Étamine. - 7. Capſule. - 8. Capſule coupée en travers.[16]
 
échantillon type de Lisianthius grandiflorus Aubl. (= Helia grandiflora (Aubl.) Kuntze) collecté par Aublet en Guyane

En 1775, le botaniste Aublet a décrit cette plante pour la première fois sous le nom de Lisianthius alatus, et en a proposé le protologue suivant[16] :

« 3. LISYANTHUS (grandiflorus) foliis connatis, ovato-oblongis, acutis, floribus vireſcentibus. (Tabula 81.)

Planta annua. Radix fibroſa, ramofa, ſublignoſa. Caulis ſimplex, nodoſus, erectus, parte infima tetragonus, ſupremâ teres. Folia oppoſita, ſeſſilia, lanceolata, acuta, glabra, glauca, integerrima. Flores terminales: ramuſculo ad apicem dichotomo, & iterùm indichotomia deſinente. Flores axillares, intrà dichotomiam ſolitarii, pedunculati ; pedunculo incurvo. Calix ; perianthium carnoſum, concavum, quinquedenutum, denticulis membranaceis. Corolla ampla, ſubviridis, limbus quinquefidus ; lobis ſubrotundis, ad oras criſpis, introrsum flexis. Antheræ ſimplices, biloculares.

Habitat in locis humidis Caïennæ & Guianæ.


LA LISYANTHE à grande fleur. (Planche 81.)

Cette plante eſt annuelle. Sa racine eſt rameuſe & fibreuſe. Elle pouſſe une tige droite, haute de deux ou trois pieds : elle eſt verte, liſſe, ſimple, noueuſe, à quatre angles par le bas, & cylindrique par le haut.

Les feuilles qui partent de chaque nœud ſont oppoſées, & ſe réuniſſent par le bas, en embraſſant la tige. Elles ſont vertes, entières, molles, liſſes, ovales, terminées par une longue pointe. La tige par le haut ſe partage en deux branches qui ſe diviſent en deux autres, ainſi de fuite ; entre chaque diviſion eſt une fleur dont le pédoncule ſe courbe vers le bas.

Le calice eſt d'une ſeule pièce, en forme de coupe, vert, charnu, il eſt diviſé en cinq petites parties jaunes & membraneuſes.

La corolle eſt verdâtre, d'une ſeule pièce. C'eſt un tube long, ſtrié, qui ſe renfle & s'évaſe en ſortant du calice, & dont le bout ſupérieur eſt découpé en cinq lobes ſinués & arrondis, qui ſe renverſent en arrière. Cette corolle eſt attachée autour d'un diſque qui porte l'ovaire.

Les étamines ſont au nombre de cinq, trois plus longues, & trois plus courtes. Elles ſont placées ſur la paroi interne du tube, vers ſa partie inférieure la plus étroite. Leur filet eſt charnu, blanchâtre. L’anthère eſt verdâtre, longue, inclinée & à deux bourſes.

Le piſtil eſt un ovaire oblong, aigu, marqué de deux côtes d'un ſillon. Il eſt ſurmonté d'un style long, grêle, terminé d'un stigmate à deux lames vertes & épaiſſes.

L'ovaire devient une capsule ſèche, renfermée dans le calice ; die s'entr'ouvre par le haut en deux valves, & elle eſt à deux loges, donc les lames de la cloiſon ſe roulent des deux côtes dans chaque loge.

Elles ſont chargées de semences très menues, brunes, anguleuſes & chagrinées.

Cette plante croît dans les lieux humides de l'île de Caïenne, & dans la terre ferme, aux environs de l'habitation de madame Bertier, quartier d'Aroura. »

— Fusée-Aublet, 1775.













Voir aussi modifier

Articles connexes modifier

Références modifier

  1. (en-US) « Chelonanthus grandiflorus (Aubl.) Hassl.- synonyms », Tropicos, Saint Louis, Missouri, Missouri Botanical Garden (consulté le )
  2. (fr + en) Référence GBIF : Helia grandiflora
  3. a b c d e et f (en) L. Struwe, J. Allogio, L. Cobb, J .R. Grant, M.J. Jansen-Jacobs, M. Kinkade, K.B. Lepis, H. Maas-van de Kamer, P.J.M. Maas et M.I. Palmer, Flora of the Guianas : Fasc. 30. Gentianaceae, Kew, S. Mota de Oliveira. Royal Botanic Garden, coll. « Series A: Phanerogams », , 131  (ISBN 978-1-84246-507-3)
  4. a et b (en) Juliana de Faria Lima Santos, Eduardo Pagani, José Ramos et Eliana Rodrigues, « Observations on the therapeutic practices of riverine communities of the Unini River, AM, Brazil », Journal of Ethnopharmacology, vol. 142, no 2,‎ , p. 503-515 (DOI 10.1016/j.jep.2012.05.027)
  5. (en) S. Nilsson, « Pollen morphological contributions to the taxonomy of Lisianthus L. s.lat. (Gentianaceae) », Svensk Bot. Tidskr., vol. 64,‎ , p. 1-43
  6. (en) S. Nilsson, Gentianaceae - a review of palynology, Cambridge, Cambridge University Press, , 377-497.
  7. a et b (en) Maria Fernanda Calió, Katherine B. Lepis, José Rubens Pirani et Lena Struwe, « Phylogeny of Helieae (Gentianaceae): Resolving taxonomic chaos in a Neotropical clade », Molecular Phylogenetics and Evolution, vol. 106,‎ , p. 192-208 (DOI 10.1016/j.ympev.2016.09.013)
  8. (en) J. R. Grande A., O. Huber et R. Riina, Plant Diversity and Endemism of the White-Sand Open Vegetation in the Lowlands of the Amazonas State, Venezuela, vol. 247, ECOLSTUD, coll. « Ecological Studies », , 445–518 p. (ISBN 978-3-031-20799-0, DOI 10.1007/978-3-031-20799-0_11)
  9. (en) David R. Harris, « The Ecology of Swidden Cultivation in the Upper Orinoco Rain Forest, Venezuela », Geographical Review, Taylor & Francis, Ltd., vol. 61, no 4,‎ , p. 475-495 (DOI 10.2307/213388, lire en ligne)
  10. (en) Alain Déjean, Bruno Corbara, Céline Leroy, Jacques Delabie, Vivien Rossi et Régis Céréghino, « Inherited biotic protection in a neotropical pioneer plant », PLoS ONE, vol. 6, no 3,‎ , e18071 (DOI 10.1371/journal.pone.0018071)
  11. (en) Katherine Burke Lepis et Lena Struwe, Evolution and systematics of Chelonanthus (Gentianaceae), New Brunswick, New Jersey, The State University of New Jersey, School of Graduate Studies , , 24 p. (lire en ligne)
  12. (pt) Maria Fernanda Aguiar Calió et Pirani, Jose Rubens, « Sistemática de Helieae Gilg (Gentianaceae) », Tese de Doutorado, Instituto de Biociências - Botânica, São Paulo,‎ (DOI 10.11606/T.41.2009.tde-22022010-165818)
  13. (en) Valdnéa Casagrande Dalvi, Renata Maria Strozi Alves Meira et Aristéa Alves Azevedo, « Extrafloral nectaries in neotropical Gentianaceae: Occurrence, distribution patterns, and anatomical characterization† », American Journal of Botany, vol. 100, no 9,‎ , p. 1779-1789 (DOI 10.3732/ajb.1300130)
  14. (en) Renata Maria Strozi Alves Meira, Aristéa Alves Azevedo et Valdnéa Casagrande Dalvi, « Are stem nectaries common in Gentianaceae Juss.? », Acta Botanica Brasilica,‎ (DOI 10.1590/0102-33062016abb0404, lire en ligne)
  15. Édouard Heckel, Les plantes médicinales et toxiques de la Guyane française : catalogue raisonné et alphabétique, Mâcon, Protat frères, , 160 p. (lire en ligne), p. 104
  16. a et b Jean Baptiste Christian Fusée-Aublet, HISTOIRE DES PLANTES DE LA GUIANE FRANÇOISE, rangées suivant la méthode sexuelle, avec plusieurs mémoires sur les différents objets intéreſſants, relatifs à la culture & au commerce de la Guiane françoiſe, & une Notice des plantes de l'Iſle de France. volume II, Londres et Paris, P.-F. Didot jeune, Librairie de la Faculté de Médecine, quai des Augustins, (lire en ligne), p. 205-207

Références taxinomiques modifier

Sur les autres projets Wikimedia :

  • « Helia grandiflora », sur FLORE DE GUYANE, (consulté le )
  • « Helia grandiflora », sur la chaussette rouge, (consulté le )