Hari Seldon

personnage de fiction dans l'univers de la Fondation d'Isaac Asimov

Hari Seldon
Personnage de fiction apparaissant dans
le Cycle de Fondation.

Nom original Hari Seldon
Alias Seldon le Corbeau,
Cassandre Seldon
(pour ses prédictions catastrophiques)
Naissance 11988 E.G. sur Hélicon
Origine Hélicon, secteur d'Arcturus
Décès 12 069 E.G. sur Trantor (à 81 ans)
Sexe Masculin
Espèce Humain
Cheveux Blancs (à la fin de sa vie)
Yeux Inconnu
Activité Mathématicien,
psychohistorien (à partir de 32 ans),
Premier ministre (de 40 à 50 ans), sociologue
Caractéristique Pratique l'Esquive, un art martial populaire sur Hélicon.
Développe une sciatique à 64 ans, qui le force à utiliser une canne puis un fauteuil roulant dans la dernière année de sa vie.
Adresse Hélicon, Secteur d'Arcturus (jusqu'à 32 ans),
Secteur de Streeling, Trantor
Titres de civilité Ancien Premier ministre de l'Empereur Cléon Ier,
Professeur émérite de Psychohistoire à l'Université de Streeling, sur Trantor,
Directeur du Projet de Recherche Psychohistorique,
Rédacteur en chef de l'Encyclopedia Galactica,
Créateur de la Fondation, premier orateur.
Famille Dors Venabili (épouse),
Raych Seldon (fils adoptif),
Manella Dubanqua (belle-fille),
Wanda Seldon (petite-fille),
Bellis Seldon (petite-fille)
Affiliation Citoyen de l'Empire galactique
Entourage Cléon Ier,
R. Daneel Olivaw (Chetter Hummin, Eto Demerzel),
Yugo Amaryl,
Stettin Palver,
Gaal Dornick
Ennemi de Joranumites,
Tamwile de Sorbh,
Linge Chen

Créé par Isaac Asimov
Interprété par Jared Harris
Romans Prélude à Fondation,
L'Aube de Fondation,
Fondation
Apparaît indirectement dans Fondation et Empire,
Seconde Fondation,
Fondation foudroyée,
Terre et Fondation
Séries Foundation
Première apparition Fondation, 1942
Dernière apparition L'Aube de Fondation, 1993

Hari Seldon est un personnage de fiction du Cycle de Fondation, imaginé par Isaac Asimov. Mathématicien statisticien, enseignant à l'université de Streeling sur la planète-cité de Trantor, il est l'inventeur de la psychohistoire, qui permet de prédire le futur à l'aide d'équations décrivant le comportement global des êtres humains. Hari Seldon est l'initiateur du plan Seldon et des Fondations.

Biographie de fiction modifier

Hari Seldon est né en l'an 11988 de l'Ère Galactique, la même année que l'empereur Cléon Ier, sur la planète Hélicon dans le secteur d'α Bootis (Arcturus). Son père cultivait du tabac dans une ferme hydroponique. Seldon a appris dès son plus jeune âge l'esquive (art martial héliconien), et s'est rapidement découvert une aptitude particulière dans le domaine des mathématiques.

Il arrive pour la première fois sur Trantor, capitale de l'Empire, à 32 ans. Il y fera une intervention au Congrès Décennal sur la possibilité de la création d'une science permettant de prédire le futur le plus probable. Il ne croit alors pas lui-même en l'applicabilité de cette science, qu'il baptise psychohistoire, mais sa rencontre avec le R. Daneel Olivaw (alors premier ministre de l'Empire sous le pseudonyme d'Eto Demerzel), changera son point de vue sur la question, et beaucoup d'autres choses dans sa vie. En effet, dans les semaines qui suivent son intervention au Congrès et sa rencontre avec le robot, il visitera de nombreux secteurs de Trantor, rencontrera sa future épouse, Dors Venabili, et celui qui allait devenir son fils adoptif, Raych, avant de devenir professeur à la prestigieuse université de Streeling, où il continuera de développer la psychohistoire grâce aux subventions du gouvernement Impérial.

En 12 028 de l'Ère Galactique, après qu'il eut empêché l'accession au pouvoir de Joranum, l'Empereur Cléon, convaincu qu'il maîtrise déjà la psychohistoire, le nomme premier ministre. Durant sa période au pouvoir (qu'il n’apprécia pas particulièrement), il dû faire face à deux tentatives d'assassinat. Il y réchappa, mais à la suite de la seconde, Cléon est tué par l'un des jardiniers, Mandell Gruber. Seldon comprend que s'il conserve son poste, la dictature militaire qui suivra cherchera à se débarrasser de lui. Il quitte donc le pouvoir pour ne plus se consacrer qu'à l'université de Streeling et à la psychohistoire, en 12 038.

Sa petite fille, Wanda Seldon, naît deux ans plus tard.

En 12 048, alors que la junte domine Trantor, un nouveau complot, mené par Tamwille de Sorbh, un brillant mathématicien travaillant sur la psychohistoire, se trame contre Seldon. Dors parviendra à le déjouer, mais devra le payer de sa vie. Elle meurt dans les bras de son mari, après avoir été exposée trop fortement à une machine néfaste à son corps robotique.

Hari Seldon meurt de vieillesse, en 12069 de l'Ère Galactique (an I de l'Ère de la Fondation), alors qu'il était dans son bureau en train de travailler à son Premier Radiant, entouré par les projections de ses équations psychohistoriques, son œuvre. Sa dernière pensée ira à son épouse, Dors, partie quelques années plus tôt sans qu'il puisse vraiment se remettre de sa mort.

Place du personnage dans le Cycle de Fondation modifier

Ce personnage est assez particulier, puisqu'il meurt chronologiquement peu après l'établissement de la Fondation sur Terminus (première nouvelle du Cycle de Fondation) ; il reste cependant présent dans tout le cycle, au travers de ses apparitions holographiques. La psychohistoire lui permettant de prédire de son vivant les crises futures, il avait en effet enregistré plusieurs hologrammes de lui-même à l'intention des générations futures. Les protagonistes des différents récits se demandent souvent comment agir au mieux, et si les événements récents furent prévus par Seldon ; l'image de Seldon fait de rares apparitions pour livrer avec parcimonie quelques pistes vers la solution à leurs problèmes actuels.

Le Cycle de Fondation relate la création et l'histoire des deux Fondations. Cependant, les romans Prélude à Fondation et l'Aube de Fondation, parus après les cinq volumes principaux du cycle, racontent la jeunesse, puis la vie de Hari Seldon, ainsi que la création de la psychohistoire.

Postérité dans le monde réel modifier

L'historien Ian Morris s'est demandé si la pensée de Seldon (telle que décrite par Asimov) pouvait trouver des applications dans le domaine des statistiques et des prédictions dans le monde réel[1]. Le nom de Hari Seldon est cité dans un article paru dans The Economist discutant de l'utilisation des statistiques en épidémiologie, du processus par lequel les sociétés changent la pensée politique collective, et d'un « modèle informatique général de la société »[2]. Seldon est également assez souvent nommé dans les recherches comme référence littéraire métaphorique[3],[4].

Le magazine Forbes, de son côté, spécule en 2013 que la psychohistoire de Seldon se manifeste par l'émergence du Big data au début du XXIe siècle[5]. Seldon a même été qualifié de « figure paradigmatique » dans la recherche sur le Big data[6]. En 2019, le terme d'« algorithme seldonien » est choisi en référence à ce personnage fictif pour désigner de nouvelles techniques d'intelligence artificielle destinées à éviter les comportements indésirables dans les systèmes de prise de décision[7].

Parmi les personnes qui attribuent à Hari Seldon leurs choix de carrière, on trouve l'économiste et chroniqueur du New York Times Paul Krugman[8] et le politicien américain Newt Gingrich[9].

En France, lors d'un discours prononcé à Toulouse le pendant la campagne présidentielle, le candidat Jean-Luc Mélenchon annonce qu'il s'est inspiré de Hari Seldon et son apparition holographique pour sa campagne[10].

Le 22 octobre 2019, il a été annoncé que Jared Harris a été choisi pour incarner Hari Seldon dans la série Foundation, tandis que Lee Pace incarnera Frère au Grand Jour (Brother Day), l'Empereur de la Galaxie[11]. La série sort le 24 septembre 2021.

Seldon est fêté le Jeudi 12 Pédale du calendrier du Collège de ’Pataphysique : « Saint Hari Seldon, psychohistorien galactique, SQ ».

Notes et références modifier

  1. (en) Ian Morris, Why the West rules-- for now : the patterns of history, and what they reveal about the future, (ISBN 9781551995816), p. 581
  2. (en) « Dr. Seldon, I Presume? », The Economist,‎ (lire en ligne)
  3. (en) John Lewis Gaddis, « International Relations Theory and the End of the Cold War », The MIT Press, vol. 17, no 3,‎ winter 1992–1993, p. 5–58 (DOI 10.2307/2539129, JSTOR 2539129, S2CID 14897416)
  4. (en) Nelson Phillips et Stelios Zyglidopoulos, « Learning from Foundation: Asimov's Psychohistory and the Limits of Organization Theory », Organization, vol. 6, no 4,‎ , p. 591–608 (DOI 10.1177/135050849964002, S2CID 145493820)
  5. (en) Phil Pinn, « Big Data: Is It Straight Out Of Sci-Fi? », sur Gyro, Forbes
  6. (en) Tom Boellstorff, « Making big data, in theory », First Monday, vol. 18, no 10,‎ (DOI 10.5210/fm.v18i10.4869)
  7. (en) Philip S. Thomas, Bruno Castro da Silva, Andrew G. Bartol, Stephen Giguere, Yuriy Brun et Emma Brunskill, « Preventing undesirable behavior of intelligent machines », AAAS, vol. 366, no 6468,‎ , p. 999–1004 (PMID 31754000, DOI 10.1126/science.aag3311  , S2CID 208225074, lire en ligne)
  8. (en) Larissa MacFarquhar, « The Deflationist », sur The New Yorker,
  9. (en) Ryan Lizza, « When Newt met Hari Seldon » [archive du ], sur The New Yorker, (consulté le )
  10. « Video. L'hologramme de Mélenchon s'inspire de "Fondation", le classique SF d'Isaac Asimov », France TV Info,‎ (lire en ligne, consulté le )
  11. (en) Lesley Goldberg, « Jared Harris, Lee Pace to Star in Apple's 'Foundation' », sur The Hollywood Reporter, (consulté le )