HR 4729

étoile multiple de la constellation de la Croix du Sud

HR 4729, également désignée HD 108250 voire 25 G. Crucis, est une étoile multiple de la constellation de la Croix du Sud. Sa magnitude apparente combinée est de 4,79[2]. D'après la mesure de sa parallaxe annuelle par le satellite Gaia, le système est situé à environ 106 pc (∼346 al) de la Terre[1]. C'est un compagnon proche d'α Crucis qui est parfois désigné α Crucis C.

HR 4729
(HD 108250)
Données d'observation
(époque J2000.0)
Ascension droite 12h 26m 30,88292s[1]
Déclinaison −63° 07′ 20,0471″[1]
Constellation Croix du Sud
Magnitude apparente 4,79[2]

Localisation dans la constellation : Croix du Sud

(Voir situation dans la constellation : Croix du Sud)
Caractéristiques
Type spectral B5 V[3]
Indice U-B −0,59[4]
Indice B-V −0,12[4]
Astrométrie
Vitesse radiale +27 ± 10 km/s[5]
Mouvement propre μα = −39,548 mas/a[1]
μδ = −13,760 mas/a[1]
Parallaxe 9,396 4 ± 0,128 9 mas[1]
Distance 106,424 ± 1,460 pc (∼347 al)[6]
Magnitude absolue −0,98[2]
Caractéristiques physiques
Masse 9,65 M[7]
Rayon 5,5 R[8]
Rotation 131 km/s[9]
Âge 12 × 106 a[10]
Orbite
Compagnon HR 4729[11]
Excentricité (e) 0,024 ± 0,014
Période (P) 1,225 155 ± 0,000 005 j
Argument du périastre (ω) 314 ± 34°
Époque du périastre (τ) 2 438 903,314 ± 0,003 JJ

Désignations

25 G. Crucis, HR 4729, HD 108250, CD-62 651, CPD-62 2742, GC 16951, SAO 251903, WDS J12266 -6306C[6]

Nomenclature modifier

HR 4729 est la désignation de l'étoile dans le Bright Star Catalogue. Elle est également souvent répertorié par sa désignation dans le catalogue Henry Draper de HD 108250. En raison de sa proximité apparente avec α Crucis, elle est incluse dans la plupart des catalogues d'étoiles doubles et multiples comme α Crucis C[12]. Elle est également répertoriée comme la 25e étoile de la Croix dans l'Uranometria Argentina de Banjamin Gould, sous la désignation de 25 G. Crucis[13].

Histoire modifier

HR 4729 a été observé comme un compagnon d'α Crucis pour la première fois en 1829 par James Dunlop, depuis Parramatta dans l'état australien de Nouvelle-Galles du Sud[14]. Dès 1916, il avait été remarqué que HR 4729 possédait une vitesse radiale variable, indiquant qu'il s'agissait probablement d'un système binaire, mais ses éléments orbitaux n'ont pas été calculés avant 1979[11].

Système modifier

 
Image du système d'α Crucis, avec HR 4729 qui est l'étoile bleutée moins brillante située en-dessous à droite.

HR 4729 est localisée à 90 secondes d'arc du système triple d'α Crucis, avec qui elle partage un mouvement commun dans l'espace, suggérant ainsi qu'elle pourrait lui être gravitationnellement liée. Il est généralement admis qu'elle fait partie du système, d'où sa désignation d'α Crucis C[15],[16].

HR 4729 est elle même une binaire spectroscopique serrée avec une période de seulement 1 jour et 5 heures. Pas moins de huit autres étoiles sont également répertoriées dans le groupe visuel d'α Crucis, jusqu'à une distance d'environ deux minutes d'arc[12]. Un compagnon en particulier, situé à seulement 2 de HR 4729, a été résolu à l'aide de la méthode de l'optique adaptative dans les longueurs d'onde de l'infrarouge. Il a été désigné α Crucis P lors de sa découverte, voire α Crucis CP en raison de sa proximité avec HR 4729[10]. Dans les catalogues modernes il apparaît comme α Crucis D[12].

Rizzuto et al. ont déterminé en 2011 que le système d'α Crucis, y compris HR 4729, était probablement membre (avec une probabilité de 66 %) du sous-groupe Bas-Centaure Croix du Sud de l'association Scorpion-Centaure, qui est l'association d'étoiles massives de types O et B la plus proche du Système solaire. Il n'était précédemment pas considéré comme en étant membre[17].

Propriétés stellaires modifier

La composante primaire du système de HR 4729 est classée comme une étoile bleu-blanc de la séquence principale chaude de type spectral B5 V[3], qui est près de dix fois plus massive que le Soleil. Elle est âgée de seulement douze millions d'années, mais elle montre déjà des signes d'évolution hors de la séquence principale et plusieurs études lui ont d'ailleurs assigné une classe de luminosité de sous-géante[11],[18].

Le compagnon spectroscopique de l'étoile n'est pas visible dans son spectre, et de ce fait on en sait peu sur lui. L'analyse de l'orbite montre cependant qu'il a une masse supérieure à celle du Soleil[7]. Le compagnon visuel physiquement associé, α Crucis D ou α Crucis CP, est une étoile de quinzième magnitude. Sa faiblesse visuelle suggère qu'il s'agit d'une naine rouge de type spectral M0 V[7]. Deux étoiles encore moins brillantes sont situées à moins de 10″ de HR 4729[12].

Références modifier

  1. a b c d e et f (en) A. Vallenari et al. (Gaia collaboration), « Gaia Data Release 3 : Summary of the content and survey properties », Astronomy & Astrophysics, vol. 674,‎ , article no A1 (DOI 10.1051/0004-6361/202243940, Bibcode 2023A&A...674A...1G, arXiv 2208.00211). Notice Gaia DR3 pour cette source sur VizieR.
  2. a b et c (en) N. T. Kaltcheva, V. K. Golev et K. Moran, « Massive stellar content of the Galactic supershell GSH 305+01-24 », Astronomy & Astrophysics, vol. 562,‎ , article no A69 (DOI 10.1051/0004-6361/201321454, Bibcode 2014A&A...562A..69K, arXiv 1312.5592)
  3. a et b (en) C. J. Corbally, « Close visual binaries. I - MK classifications », The Astrophysical Journal Supplement Series, vol. 55,‎ , p. 657 (DOI 10.1086/190973, Bibcode 1984ApJS...55..657C)
  4. a et b (en) Christopher Stagg, « A photometric survey of the bright southern Be stars », Monthly Notices of the Royal Astronomical Society, vol. 227,‎ , p. 213–240 (DOI 10.1093/mnras/227.1.213, Bibcode 1987MNRAS.227..213S)
  5. (en) Ralph Elmer Wilson, General Catalogue of Stellar Radial Velocities, Carnegie Institution of Washington, (Bibcode 1953GCRV..C......0W)
  6. a et b (en) HD 108250 -- Pulsating Variable sur la base de données Simbad du Centre de données astronomiques de Strasbourg.
  7. a b et c (en) A. A. Tokovinin, « MSC - a catalogue of physical multiple stars », Astronomy & Astrophysics Supplement Series, vol. 124, no 1,‎ , p. 75–84 (ISSN 0365-0138, DOI 10.1051/aas:1997181, Bibcode 1997A&AS..124...75T)
  8. (en) A. G. A. Brown et W. Verschueren, « High S/N Echelle spectroscopy in young stellar groups. II. Rotational velocities of early-type stars in SCO OB2 », Astronomy & Astrophysics, vol. 319,‎ , p. 811 (Bibcode 1997A&A...319..811B, arXiv astro-ph/9608089)
  9. a et b (en) A. A. Tokovinin et al., « A near IR adaptive optics search for faint companions to early-type multiple stars », Astronomy & Astrophysics, vol. 346,‎ , p. 481 (Bibcode 1999A&A...346..481T)
  10. a b et c (en) C. A. Hernandez et E. B. De Hernandez, « The orbital elements of 25 G Crucis /HD 108250/ », Revista Mexicana de Astronomía y Astrofísica, vol. 4,‎ , p. 297 (Bibcode 1979RMxAA...4..297H)
  11. a b c et d (en) Brian D. Mason et al., « The 2001 US Naval Observatory Double Star CD-ROM. I. The Washington Double Star Catalog », The Astronomical Journal, vol. 122, no 6,‎ , p. 3466 (DOI 10.1086/323920, Bibcode 2001AJ....122.3466M, lire en ligne, consulté le )
  12. (es) Benjamin Apthorp Gould, « Uranometria Argentina: Brillantez y posicion de las estrellas fijas, hasta la septima magnitud, comprendidas dentro de cien grados del polo austral: Con atlas », Resultados del Observatorio Nacional Argentino en Cordoba, vol. 1,‎ (Bibcode 1879RNAO....1.....G)
  13. (en) James Dunlop, « Approximate Places of Double Stars in the Southern Hemisphere, observed at Paramatta in New South Wales », Memoirs of the Royal Astronomical Society, vol. 3,‎ , p. 257 (Bibcode 1829MmRAS...3..257D)
  14. (en) N. Shatsky et A. Tokovinin, « The mass ratio distribution of B-type visual binaries in the Sco OB2 association », Astronomy & Astrophysics, vol. 382,‎ , p. 92–103 (DOI 10.1051/0004-6361:20011542, Bibcode 2002A&A...382...92S, arXiv astro-ph/0109456)
  15. (en) P. P. Eggleton et A. A. Tokovinin, « A catalogue of multiplicity among bright stellar systems », Monthly Notices of the Royal Astronomical Society, vol. 389, no 2,‎ , p. 869–879 (DOI 10.1111/j.1365-2966.2008.13596.x, Bibcode 2008MNRAS.389..869E, arXiv 0806.2878)
  16. (en) Aaron Rizzuto, Michael Ireland et J. G. Robertson, « Multidimensional Bayesian membership analysis of the Sco OB2 moving group », Monthly Notices of the Royal Astronomical Society, vol. 416, no 4,‎ , p. 3108–3117 (DOI 10.1111/j.1365-2966.2011.19256.x, Bibcode 2011MNRAS.416.3108R, arXiv 1106.2857)
  17. (en) W. A. Hiltner, R. F. Garrison et R. E. Schild, « MK Spectral Types for Bright Southern OB Stars », The Astrophysical Journal, vol. 157,‎ , p. 313 (DOI 10.1086/150069, Bibcode 1969ApJ...157..313H)

Lien externe modifier