Guillon

ancienne commune française du département de l'Yonne

Guillon
Guillon
Le pont de Guillon : un pont du XVIe siècle.
Administration
Pays Drapeau de la France France
Région Bourgogne-Franche-Comté
Département Yonne
Arrondissement Avallon
Intercommunalité Communauté de communes du Serein
Statut Commune déléguée
Maire délégué Jean-Louis Groguenin
Code postal 89420
Code commune 89197
Démographie
Population 760 hab. (2017 en augmentation de 61,02 % par rapport à 2011)
Densité 64 hab./km2
Géographie
Coordonnées 47° 30′ 54″ nord, 4° 05′ 38″ est
Altitude Min. 203 m
Max. 328 m
Superficie 11,94 km2
Élections
Départementales Canton de Chablis
Législatives Deuxième circonscription
Historique
Fusion
Commune(s) d'intégration Guillon-Terre-Plaine
Localisation
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Guillon

Guillon est une ancienne commune française située dans le département de l'Yonne en région Bourgogne-Franche-Comté. Le , elle devient commune déléguée de Guillon-Terre-Plaine.

Géographie modifier

Guillon est un village bourguignon, situé dans le sud du département de l'Yonne à moins de 2 km de la Côte-d'Or et proche de la Nièvre.

Le centre du village est sur la rive droite du Serein, dans une boucle de la rivière que l'on traverse par un pont de pierre du XVIe siècle.

Hameaux modifier

Courterolles, Perrigny et Montot.

Communes limitrophes modifier

Histoire modifier

La fontaine Sainte-Marguerite est un site archéologique du bronze final III[1],[N 1].

Pendant la guerre de Cent Ans, Guillon fut occupé par l'armée anglaise jusqu'à ce que soit signé entre la Bourgogne et l'Angleterre un traité connu sous le nom de "traité des moutons d'or". La Bourgogne ainsi libérée du joug anglais dut payer 200 000 moutons d'or. Lors de cette transaction, Édouard III séjourna au château de Guillon. Il s'agit de l'un des seuls épisodes historiques liés à ce château.

Par un arrêté préfectoral du , la commune se regroupe avec Cisery, Sceaux, Trévilly et Vignes pour former la commune nouvelle de Guillon-Terre-Plaine au [2].

Économie modifier

Politique et administration modifier

Liste des maires successifs
Période Identité Étiquette Qualité
1945 mars 1971 Louis Gabriel Dormont DVD Conseiller Général (1943-1970)
mars 1971 juin 1995 André Bonnet RI puis UDF Conseiller Général (1970-2001)
mars 1996 mars 2001 Maud Lethi    
mars 2001 en cours Claudie Champeaux[3] DVD Présidente de la Communauté de communes

La commune de Guillon fait partie de la communauté de communes du Serein. La communauté de communes adhère au Pays avallonnais (selon la loi Voynet).

Démographie modifier

L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[4]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2006[5].

En 2017, la commune comptait 760 habitants[Note 1], en augmentation de 61,02 % par rapport à 2011 (Yonne : −2,21 %, France hors Mayotte : +1,84 %).

Évolution de la population  [ modifier ]
1793 1800 1806 1821 1831 1836 1841 1846 1851
767701806787822849795818818
1856 1861 1866 1872 1876 1881 1886 1891 1896
809809780828853870867877841
1901 1906 1911 1921 1926 1931 1936 1946 1954
828775745641614591623575525
1962 1968 1975 1982 1990 1999 2006 2011 2016
498497446438439454457472433
2017 - - - - - - - -
760--------
De 1962 à 1999 : population sans doubles comptes ; pour les dates suivantes : population municipale.
(Sources : Ldh/EHESS/Cassini jusqu'en 1999[6] puis Insee à partir de 2006[7].)
Histogramme de l'évolution démographique

Lieux et monuments modifier

  • L'église Saint-Rémy[8]
 
L'église Saint-Rémi

L'église comporte un chœur de la fin du XIIe siècle, une nef reconstruite au XVe siècle, après un incendie en 1418, ainsi qu'un clocher datant du XIVe siècle.

Le chœur, flanqué à l'extérieur d'une tour massive datant également du XIIe siècle, est soutenu par d'épais contreforts.

On accède à la nef par un portail du XIVe siècle, qui présente un arc plein-cintre surbaissé, encadrant sur le tympan une statue de la Vierge inscrite dans un trilobe. Au-dessus, un arc en ogive embrasse le tout et fait reposer ses extrémités, au niveau de la statue, sur deux têtes saillantes, l'une d'homme, l'autre de femme. L'arc plein-cintre s'appuie de chaque côté sur deux colonnettes à chapiteaux, taillées dans le calcaire rouge.

 
la nef

À l'intérieur, au fond, on trouve les fonts baptismaux, datant du XIIe siècle, et classés monument historique. C'est une cuve massive de pierre dure, taillée à huit pans, et couverte d'une boiserie récente. À la partie moyenne se détachent sur les arêtes et en relief des têtes.

Derrière ces fonts baptismaux se trouve une statue de la Vierge des vignerons, en bois sculpté. Datée du XVIIe siècle, elle porte l'enfant-Jésus sur son bras. Chacun tient un sarment où pend une grappe de raisin rouge. Cette œuvre nous rappelle que jadis, la région était une terre de vignes.

Lors de la restauration du chœur, d'une partie de la nef et des chapelles latérales, en 1992, on a découvert sous du badigeon de fines décorations de frises de couleur sur un fond de ciel étoilé bleu et or. Cette ornementation au-dessus du chœur et sur les pierres des voûtes, datant sans doute du XIXe siècle, a été mise au jour et restaurée.

Les deux vitraux qui éclairent le fond du chœur figurent la vie de saint Rémi, dont la statue de pierre est située au-dessus de la petite porte de l'église.

 

  • Pont du XVIe siècle
 
Le pont du XVIe siècle sur le Serein.

Construit au début du XVIe siècle, l'actuel pont à 8 arches fit l'objet de réfections en 1627 et en 1666. Grâce aux finances de la province de Bourgogne, il prend en 1775 son aspect architectural définitif. Il a été restauré en 1755 et 1994.

Les 8 arches, de hauteur et de portée différentes, en font un ouvrage remarquable par son pittoresque, tant dans sa silhouette harmonieuse que dans la palette colorée des matériaux qui le composent.

Ce pont qui se reflète en amont sur le large plan d'eau du Serein est construit en pierres de couleurs différentes : pierre rouge brun sans doute d'extraction locale, pierre grise du type de Chassignelles et pierre blanchâtre du type Anstrude Bierry-les-Belles-Fontaines.

Alésia à Guillon modifier

Selon l'historien Bernard Fèvre, les collines du Montfault et de la Montagne de Verre surplombant Guillon ne seraient autres que celles d'Alésia[9] ; toujours selon B. Fèvre, le village d'Alise-Sainte-Reine ne correspondrait pas aux descriptions que donne Jules César du dernier lieu de bataille de la guerre des Gaules.

Dans son ouvrage[10], s'appuyant sur le texte de César, B. Fèvre reconstitue en détail le siège d'Alésia sur ces collines et autour d'eIles. Il affirme notamment que les 23 redoutes mentionnées par César ont été retrouvées, ni une de plus ni une de moins, autour de la double colline.

B. Fèvre fait notamment remonter les vieux murs se trouvant sur le Montfault aux environs de 1 200 av. J.-C., date à laquelle Alésia a été fondée par Héraclès selon Diodore de Sicile. La plupart des historiens s'accordent toutefois à considérer qu'on ne peut suivre ces passages de Diodore de Sicile comme une source historique fiable : Diodore se livre à un travail d'historicisation des mythes justifié par des liens avec son actualité[11].

Cela n'a pas empêché cette théorie d'être reprise récemment par l'auteur Sylvain Tristan[12], qui affirme qu'Alésia a été l'héritière du peuple à l'origine des monuments mégalithiques (disparu vers 1 200 av. J.-C.). D'après cet auteur, ces collines se trouveraient sur le tracé de lignes géodésiques d'une géométrie à 366 degrés qui aurait été utilisée par ce peuple. Ainsi la ville d'Ales dans le sud de la France, celle d'Alost (Aalst) en Belgique et le site de Guillon sont alignés sur un méridien faisant partie de la géométrie à 366°. L'Alésia supposé de Guillon se trouve exactement à mi-chemin (380 km) entre Alès et Alost. Sylvain Tristan explique que ces sites sont des sites "alésiens" dont nous avons perdu la connaissance, mais que les peuples mégalithiques avaient pris soin de baliser. Les villes de Reims et de Troyes, connues pour leur importance historique, sont aussi sur cette ligne importante.

Aucune de ces hypothèses, qui s'appuient sur des faits géographiques vérifiables mais sans rapport entre eux, n'a fait l'objet de recherches par les scientifiques à l'heure actuelle. Depuis les fouilles franco-allemandes des années 1990, il y a un consensus par la communauté des archéologues et des historiens selon lequel Alésia est située à Alise-Sainte-Reine.

Personnalités liées à la commune modifier

Pour approfondir modifier

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Bibliographie modifier

Articles connexes modifier

Liens externes modifier

Notes et références modifier

Notes modifier

  1. En 1979 les sites connus du bronze final III ne sont pas très nombreux dans le sud-est de l'Yonne. Ce sont : les Milosiottes à Noyers ; le Gros Chêne à Cry ; le Coin à Argentenay ; le Petit Béru à Tonnerre ; les Roches à La Chapelle-Vaupelteigne ; grottes de Villiers-Tournois à Massangis ; Fontaine Sainte-Marguerite à Guillon ; Cisery ; les Fontaines Salées à Saint-Père-sous-Vézelay ; grotte au Larron à Voutenay-sur-Cure ; grotte de Nermont à Saint-Moré ; grottes et dépôt de fondeur (de métal) à Arcy ; et grotte de la Roche au Loup à Merry-sur-Yonne. Voir Poitout & Mordant 1979, p. 56.
Notes sur la population
  1. Population municipale légale en vigueur au 1er janvier 2020, millésimée 2017, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2019, date de référence statistique : 1er janvier 2017.

Références modifier

  1. Bernard Poitout et Claude Mordant, « Les incinérations du Bronze final des Milosiottes à Noyers (Yonne) », Bulletin de la Société préhistorique française, vol. 76, no 2,‎ , p. 55-62 (lire en ligne, consulté le ), p. 56.
  2. Patrice Latron, « Arrêté n°PREF/DCL/BCL/2018/2341 du 24-12-18 portant création de la commune nouvelle "Guillon-Terre-Plaine" », Recueil des actes administratifs spécial n°89-2018-122,‎ , p. 112-114 (lire en ligne [PDF])
  3. Conseil général de l’Yonne, Ma Commune, consulté le 24 décembre 2013.
  4. L'organisation du recensement, sur insee.fr.
  5. Calendrier départemental des recensements, sur insee.fr.
  6. Des villages de Cassini aux communes d'aujourd'hui sur le site de l'École des hautes études en sciences sociales.
  7. Fiches Insee - Populations légales de la commune pour les années 2006, 2007, 2008, 2009, 2010, 2011, 2012, 2013, 2014, 2015, 2016 et 2017.
  8. Notice descriptive dans l'église de Guillon
  9. Fabien Gruhier, « On se bat toujours pour Alésia », Nouvel Observateur, 20 janvier 1984.
  10. Complexe du siège d'Alésia en Terre-Plaine, Association Alexandre Parat, décembre 1997, (ISSN 1159-9359)
  11. P. Giovanelli-Jouanna, « Mythe et histoire : l'exemple du livre IV de la bibliothèque historique de Diodore de Sicile », L'information littéraire, 2002-2, p. 6-11.
  12. Sylvain Tristan, Les Lignes d'or. Pourquoi TOUTES les capitales des premières grandes civilisations furent érigées sur ces axes. 2005. Paris: Alphée. (ISBN 2-7538-0050-2)