Guifred de Cerdagne (archevêque de Narbonne)

archevêque de Narbonne de 1019 à 1079

Guifred de Cerdagne ou Guifré de Cerdagne a été archevêque de Narbonne de 1019 à 1079. Figure très controversée, il aurait été plusieurs fois excommunié et déposé, conservant tout de même son titre près de soixante ans, acheté deux cent mille sous par son père le comte Guifred II de Cerdagne.

Guifred de Cerdagne
Biographie
Naissance
Décès
Évêque de l'Église catholique
Ordination épiscopale
Archevêque de Narbonne

(en) Notice sur www.catholic-hierarchy.org

Biographie modifier

Famille modifier

Guifred est un fils cadet du comte Guifred II de Cerdagne et de Guisla Ermengarde, peut-être de la famille de Pallars[1]. Il a quatre frères dont Guillem Guifré, qu'il fera évêque d'Urgell. Son grand-père paternel est Oliba Cabreta, et son oncle paternel Bernat Taillefer, lui-même père de Garsinde, vicomtesse de Narbonne par mariage avec Bérenger de Narbonne.

 
Guifred II de Cerdagne, père de l'archevêque Guifred.

L'achat des droits de l'archevêché de Narbonne modifier

À la mort de l'archevêque Ermengaud en 1019, le comte Guifred II souhaite doter son fils cadet Guifred, âgé de dix ans. Il propose donc cent mille à Raimon Ier vicomte de Narbonne, frère d'Ermengaud, et cent mille de plus à Richard Ier vicomte de Millau et de Rodez pour les droits sur l'archevêché de Narbonne.

Richard Ier accepte l'offre, au contraire de Raimon Ier qui souhaite que l'un de ses fils succède à Ermengaud. Son propre fils Bérenger se range du côté des Guifred et fait finalement plier son père[2]. Guifred est consacré le , jour de la Saint-Prudent, martyr de Narbonne, il n'a alors que dix ans.

Relations avec les évêques de la province modifier

Le diocèse de Narbonne est amputé de plusieurs paroisses du Fenouillèdes en 1017, attribuées par le comte Bernard Taillefer à l'évêché de Besalú à la tête duquel il a placé son fils, l'évêque Guifré de Besalú. Cependant l'évêché disparait à la mort du comte en 1020. Guifré de Narbonne soutient l'élection de son cousin homonyme à l'évêché de Carcassonne en 1031, lui confiant la consécration de l'église abbatiale de l'abbaye de Saint-Martin-Lys située en Fenouillèdes et donc dans le diocèse de Narbonne, en 1045[3].

Guerres contre le vicomte de Narbonne modifier

Une plainte du vicomte Bérenger vers 1059 nous apprend que plusieurs conflits éclatent ensuite entre le vicomte Bérenger et la famille du nouvel archevêque, faisant d'abord "mille morts de chaque côté" puis "plusieurs centaines de morts"[2]. Bérenger est pourtant son cousin et son allié, et marié à sa cousine Garsinde de Besalú. Guifred et le comte de Carcassonne Pierre Raymond mèneront plusieurs guerres contre Bérenger vicomte de Narbonne, tuant notamment les lieutenant du vicomte dans l'abbaye d'Alet-les-Bains. Durant ces conflits, Guifred aurait transporté les reliques de saint Just et saint Pasteur dans une église rurale, d'où il aurait gouverné son archidiocèse comme un seigneur laïc[2].

Achat de l'évêché d'Urgell modifier

Le même vicomte accuse l'archevêque de dilapider les biens de l'archevêché afin de payer des mercenaires pour ses guerres, mais aussi pour acheter les droits sur l'évêché d'Urgell (cent mille sous), où il est établi qu'il installe son jeune frère Guillem Guifred en 1041-1042.

Dépositions modifier

Guifred aurait été déposé par deux conciles de Rome en 1078 et 1079 pour simonie[4].

Succession modifier

Un fils de son ennemi le vicomte Bérenger, l'évêque de Rodez Pierre Bérenger de Narbonne lui succède en 1079.

Sources et références modifier

  1. Fluviá y Escorsa, Armando de., Els primitius comtats i vescomtats de Catalunya : cronologia de comtes i vescomtes, Enciclopèdia Catalana, (ISBN 8477390762 et 9788477390763, OCLC 21442793, lire en ligne).
  2. a b et c Guillaume de Catel, Mémoire de l'histoire du Languedoc curieusement et fidèlement recueillis de divers auteurs..., (lire en ligne), p. 575-581.
  3. Renaud Labadie Savy, « Le site de l’Horto à Caramany et Saint-Étienne de Casas dans l’évêché de Besalú au tournant de l’an mil (Pyrénées-Orientales) », Bulletin de la SASL, nos 2022-2023,‎ , pp. 195-209
  4. Augustin Fliche, « Premiers résultats d'une enquête sur la réforme grégorienne dans les diocèses français », Comptes rendus des séances de l'Académie des Inscriptions et Belles-Lettres,‎ (lire en ligne).