Gudit

souveraine du royaume de Semien (fl. vers 960)
Gudit
Fonction
Impératrice d'Éthiopie
Titre de noblesse
Reine
Biographie
Décès
Date inconnueVoir et modifier les données sur Wikidata
Activité

La reine Judith ou Gudit (en guèze ጉዲት) (fl. vers 960), ou encore Yodit, est une souveraine du royaume de Semien qui, selon les légendes locales, envahit Axoum, détruisit les églises et les monuments, et tenta d'exterminer les membres de la famille régnante du royaume d'Aksoum[1],[2]. Ses actes sont enregistrés dans la tradition orale et mentionnés accessoirement dans divers récits historiques.

Contexte modifier

 
Église d'Abreha et Atsbeha.

Les informations relatives à Gudit sont contradictoires et incomplètes. Paul B. Henze note : « Elle est réputé avoir tué l'empereur, accédé elle-même au trône, et régné pendant 40 années ». Les récits de ses actions violentes sont toujours relatés parmi les paysans des régions nord de l'Éthiopie[3]. Henze poursuit dans une note de bas de page :

« Lors de ma première visite de l'église troglodyte d'Abreha et Atsbeha dans l'Est du Tigré en 1970, j'ai remarqué que son plafond finement sculpté était noirci par la suie. Le prêtre m'a expliqué que c'était l'œuvre de Gudit, qui avait entassé du foin dans l'église avant de l'incendier neuf siècles auparavant[4]… »

Selon une tradition, Gudit saccage et incendie le monastère de Debre Damo, un Amba où, à cette époque, était conservé le trésor et qui servait de prison pour les parents mâles du souverain ; il s'agit sans doute de l'écho de la prise et du pillage de l'Amba Geshen (en) par Ahmed Ibn Ibrahim Al-Ghazi[5]. Gudit est connue sous le nom de Esato en Amharique, du mot Esat qui signifie « feu »[1].

Toutefois, James Bruce rapporte une tradition selon laquelle Dil Na'od est détrôné par Gudit, et que Mara Takla Haymanot (que Bruce nomme « Takla Haymanot ») est un cousin de Gudit qui lui succède après plusieurs autres membres de sa propre famille[6].

Dans la tradition orale, Gudit est parfois confondue avec la reine musulmane du Tigré du XVIe siècle Ga'ewa (en)[7].

Dans la culture modifier

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Notes et références modifier

  1. a et b The Dictionary of Ethiopian Biography, vol. Vol. 1 'From Early Times to the End of the Zagwé Dynasty c. 1270 A.D.', , « Gudit ».
  2. Knud Tage Andersen, The Queen of the Habasha in Ethiopian History, Tradition and Chronology, vol. 63, Bulletin of the School of Oriental and African Studies, , 31-63 p. (JSTOR 1559587).
  3. (en) Paul B. Henze, Layers of Time, A History of Ethiopia, New York, Palgrave, (ISBN 1403967431), p. 48.
  4. . Pour ses visites de diverses autres églises d'Éthiopie, here [1] .
  5. Repris par (en) Thomas Pakenham, The Mountains of Rasselas, New York, Reynal, (OCLC 967453), p. 79.
  6. (en) Bruce, Travels to Discover the Source of the Nile, vol. 2, 1805, 451–453 p.
  7. (en) Yohannes Gebre Selassie, Iwona Gajda et Berhe Hiluf, Pre-Aksumite Inscriptions from Mäqabǝr Ga'ǝwa (Tigrai, Ethiopia), vol. 24, , 33–48 p. (DOI 10.3406/ethio.2009.1386, lire en ligne).