Grégoire IX Mousabegian

Grégoire ou Grigor IX Mousabegian ou Musabēkeanc (en arménien Գրիգոր Ժ Ջալալբեկյանց) est le Catholicos de l'Église apostolique arménienne de 1439 à 1441, puis Catholicos dissident en Cilicie de 1441 à sa mort en 1446.

Grégoire IX Mousabegian
Գրիգոր Ժ Ջալալբեկյանց
Décès
Désignation 1439
Fin 1441 (1446)
Prédécesseur Constantin VI
Successeur Kirakos
Autre haute fonction
Catholicos de Cilicie
Catholicossat 1439-1446
Successeur Garabed

Catholicos de l'Église apostolique arménienne


Biographie modifier

Le Catholicos Grégoire IX Mousabegian réside à Sis en Cilicie. Pendant son ministère, des émissaires arméniens, comme les représentants des Églises orthodoxes grecque et russe, des Églises jacobite et copte, participent aux conciles d’Union de Ferrare-Florence présidés par le Pape Eugène IV. Le , le décret Exsultate Deo réunit les Arméniens dépendant du Catholicos de Sis à l’Église catholique[1].

Depuis la disparition du royaume de Petite-Arménie, la Cilicie sous l’autorité lointaine des sultans mamelouks du Caire sombre dans l’anarchie. Le clergé arménien, particulièrement celui de la Grande-Arménie qui bénéficie d’une sécurité relative depuis l’intégration de l’Arménie dans l’empire de Jihan Shah des Turcomans Qara Qoyunlu, constate qu’il n’y a aucun avantage ni utilité de maintenir la résidence patriarcale éloignée de son siège historique. Une assemblée générale de sept cents membres du clergé, évêques, archimandrites, docteurs, archiprêtres, princes et notables, réunis à Etchmiadzin en mai 1441 prend dès lors la décision de ramener le siège du Catholicossat dans cette ville.

Grégoire IX Mousabegian, qui occupe le siège patriarcal à Sis, aurait été invité à accomplir ce transfert. Les sources divergent sur sa réaction : selon certains, il refuse[2], tandis que selon d’autres, il y consent et abdique[3].

Pour couper court à la compétition de plusieurs évêques puissants et ambitieux comme Zakaria, patriarche d'Aghthamar, Zakaria de Havoutztar, chef du clergé de Siounie, et Grigor Djélalbeguian, archevêque d'Ardaze, le synode décide d’élire comme Catholicos à Etchmiadzin Kirakos de Virap, ecclésiastique plus réputé pour sa piété et la sainteté de ses mœurs que pour son influence.

À Sis, Grégoire IX Mousabegian refuse de s’incliner[4], et il se maintient comme patriarche jusqu’à sa mort en 1446. L’élection de son successeur Garabed de Tokat est à l’origine des Catholicos arméniens de Cilicie qui ont perduré jusqu’en 1930 avant que le siège ne soit transféré au Liban, à Antélias.

Notes et références modifier

  1. Louis Bréhier, Vie et mort de Byzance, p. 406 & note 3271.
  2. Claude Mutafian, Les Arméniens en Cilicie : Vingt siècles de présence, deux siècles de royauté, octobre 2002 [lire en ligne (page consultée le 18 octobre 2009)].
  3. Malachia Ormanian, L’Église arménienne — son histoire, sa doctrine, son régime, sa discipline, sa liturgie, sa littérature, son présent, 1910, « Histoire », chapitre XV [lire en ligne (page consultée le 17 octobre 2009)].
  4. Ce qui va à l'encontre de la thèse consensuelle de 1910 évoquée ci-dessus.

Bibliographie modifier

  • Malachia Ormanian, L’Église arménienne — son histoire, sa doctrine, son régime, sa discipline, sa liturgie, sa littérature, son présent, 1910, « Histoire », chapitre XV [lire en ligne (page consultée le 17 octobre 2009)].