Gouvernement en exil de la Ville libre de Dantzig

Gouvernement en exil de la Ville libre de Dantzig

Drapeau Blason
Devise Nec temere, nec timide
Hymne Für Danzig
Description de l'image Claims of the Free City of Danzig in Exile.svg.
Informations générales
Capitale Berlin
Langue(s) Allemand
Superficie
Superficie 1 966 km2

Le gouvernement en exil de la ville libre de Dantzig en exil (en allemand : Regierung der Freien Stadt Danzig im Exil) ou l'État libre de Dantzig, est un gouvernement en exil autoproclamé qui revendique la souveraineté sur le territoire de la défunte Ville libre de Dantzig, lequel se trouve désormais en Pologne, dans la zone urbaine de Gdańsk.

Contexte historique modifier

 
Réfugiés allemands quittant Dantzig, février 1945.

La Ville libre de Dantzig (en allemand : Freie Stadt Danzig ; en polonais : Wolne Miasto Gdańsk) était une cité-État semi-autonome qui exista entre 1920 et 1939, composée du port baltique de Dantzig (aujourd'hui Gdańsk) et de près de 200 localités des environs. Son existence commença le 15 novembre 1920[1],[2], conformément aux dispositions du Traité de Versailles ; la ville-libre était sous la protection de la Société des Nations. Elle était majoritairement peuplée d'Allemands de souche, mais ceux-ci furent contraints dans leur majorité de fuir lorsque le territoire fut incorporé à la Pologne, à la fin de la Seconde Guerre mondiale.

Histoire modifier

Le 13 novembre 1947, W. Richter, président de l'Association des ressortissants de l'État libre de Dantzig, annonça la formation d'un gouvernement en exil pour la Ville libre de Dantzig[3]. Le gouvernement fit appel aux Nations Unies, appelant à une reconnaissance officielle de sa légitimité, à la déportation des Polonais vivant sur le territoire qu'il revendiquait, et à une aide au rétablissement de la Ville libre[4]. Richter annonça également que l'association accepterait un règlement de la communauté internationale qui leur accorderait un territoire alternatif dans un autre centre du commerce mondial[3]. L'organe législatif du gouvernement en exil, le Rat der Danziger (Conseil de Dantzig), fut créé cette année-là. En 1951 et 1961, il aurait été reconnu en secret par les expatriés dantzigois comme le « successeur légal du Sénat de la Ville libre de Dantzig »[5].

Gouvernement modifier

Le gouvernement de l'État libre de Danzig est basé à Berlin, en Allemagne. Il continue de respecter la Constitution originale de la Ville libre de Dantzig[6]. Le site Web officiel du gouvernement est géré par le chef sortant des Affaires étrangères, le sénateur Ernst F. Kriesner[7]. La législature du gouvernement prend la forme d'un parlement, le Rat der Danziger (Conseil de Dantzig), qui compte 36 membres[8] et prétend représenter les intérêts des Dantzigois allemands[9]. Les membres du conseil sont élus par les expatriés dantzigois et leurs descendants au scrutin postal[10].

Reconnaissance et relations extérieures modifier

En 1998, le sénateur Kriesner envoya une lettre officielle aux Nations unies demandant une reconnaissance officielle du gouvernement en exil[11].

Commentant sur le manque de reconnaissance officielle du gouvernement de la Ville libre de Dantzig en exil par le gouvernement allemand, le ministre polonais des Affaires étrangères Władysław Bartoszewski a déclaré que l'organisation et les associations culturelles de Dantzig aux vues similaires étaient considérées aux yeux du public allemand comme revanchardes et politiquement alignées sur le Parti national-démocrate d'extrême droite d'Allemagne (NPD).

Revendications modifier

Le gouvernement en exil revendique l'ensemble du territoire autrefois possédé par la Ville libre de Dantzig[4]. Il fonde la légitimité de son affirmation sur l'idée que la Ville libre de Dantzig était un État neutre et que son annexion par l'Allemagne en 1939 était illégale ; en tant que tel, les Alliés n'auraient eu aucune autorité pour incorporer la ville à la Pologne après la Seconde Guerre mondiale[12] ; de plus, aucun traité formel n'a jamais modifié le statut de la Ville libre de Dantzig, et son incorporation à la Pologne a reposé sur l'acquiescement général de la communauté internationale[13].

Références modifier

  1. (de) Peter Oliver Loew, Danzig – Biographie einer Stadt, C.H. Beck, (ISBN 978-3-406-60587-1, lire en ligne), p. 189
  2. (de) Stefan Samerski, Das Bistum Danzig in Lebensbildern, LIT Verlag, (ISBN 3-8258-6284-4, lire en ligne), p. 8
  3. a et b « Move For New Danzig Territory », The Sydney Morning Herald,‎ (lire en ligne, consulté le )
  4. a et b H. W. Schoenburg, Germans from the East: A Study of Their Migration, Resettlement and Subsequent Group History, Since 1945, illustrated, coll. « Studies in Social Life », , 186 p. (ISBN 9789401032452, lire en ligne)
  5. (de) « An Inez denken », Der Spiegel, Gdańsk,‎ (lire en ligne, consulté le )
  6. (de) von Prince, « Regierungserklärung » [archive du ], (consulté le )
  7. Kriesner, « Free State of Danzig: Government-in-Exile », Free State of Danzig (consulté le )
  8. A Nazi Past: Recasting German Identity in Postwar Europe, University Press of Kentucky, (ISBN 9780813160580, lire en ligne) :

    « [...]'Rat der Danzig,' the freely elected council of thirty-six delegates that regarded itself as the parliament of the Free City of Danzig in exile. »

  9. (de) Ekkehard Kuhn, Flucht Vertreibung Integration: Über das Schicksal der Deutschen nach dem Zweiten Weltkrieg, BoD – Books on Demand, , 126 p. (ISBN 9783839136461, lire en ligne)
  10. (de) Peter Oliver Loew, Danzig: Biographie einer Stadt, Gdańsk, Poland, C.H.Beck, , 250 p. (ISBN 9783406605871, lire en ligne)
  11. Kriesner, « Application for UN Membership », Free State of Danzig (consulté le )
  12. « Iustitia Omnibus Gedanum- Fair Justice for Danzig: Danzig People have Human Rights also! », Free State of Danzig (consulté le )
  13. Patrick Capps et Malcolm David Evans, Asserting Jurisdiction: International and European Legal Perspectives, Hart Publishing, (ISBN 9781841133058, lire en ligne), p. 25

Liens externes modifier