Gouvernement Morawiecki III

gouvernement de la Pologne

Le gouvernement Morawiecki III (en polonais : Trzeci rząd Mateusza Morawieckiego) est le gouvernement de la république de Pologne entre le et le , sous la Xe législature de la Diète et la XIe législature du Sénat.

Gouvernement Morawiecki III
(pl) Trzeci rząd Mateusza Morawieckiego

République de Pologne

Description de cette image, également commentée ci-après
Le président du Conseil, Mateusz Morawiecki, en 2022.
Président de la République Andrzej Duda
Président du Conseil Mateusz Morawiecki
Élection 15 octobre 2023
Législature Xe
Formation
Fin
Durée 16 jours
Composition initiale
Coalition PiS-SP-PR
Ministres 18
Femmes 10
Hommes 8
Représentation
Diète
191  /  460
Sénat
34  /  100
Chef de l'opposition Donald Tusk
Drapeau de la Pologne

Il est dirigé par le national-conservateur Mateusz Morawiecki, dont la coalition Droite unie est arrivée en tête sans majorité absolue aux élections parlementaires. Il succède au gouvernement Morawiecki II.

Historique du mandat modifier

Ce gouvernement est dirigé par le président du Conseil des ministres sortant national-conservateur Mateusz Morawiecki. Il est constitué et soutenu par la coalition Droite unie (ZP), formée par les partis Droit et justice (PiS), Pologne souveraine (SP), Parti républicain (PR) et Kukiz'15 (K15). Ensemble, ils disposent de 191 députés sur 460, soit 41,5 % des sièges de la Diète, et 34 sénateurs sur 100.

Il est formé à la suite des élections parlementaires du 15 octobre 2023.

Il succède donc au gouvernement Morawiecki II, constitué et soutenu par le PiS, SP et le PR, mais avec une majorité absolue des sièges à la Diète.

Contexte modifier

Au cours des élections parlementaires, la coalition Droite unie, au pouvoir, arrive en tête mais perd la majorité absolue et n'est pas en mesure de la retrouver même en cas d'alliance avec la Confédération. Le scrutin voit donc la victoire de l'opposition, partagée entre la Coalition civique (KO), Troisième voie (TD) et La Gauche (Lewica)[1].

Selon la Constitution polonaise, il revient au président de la République de proposer en premier un candidat à la présidence du Conseil des ministres, celui-ci devant obligatoirement obtenir ensuite la confiance de la Diète. Bien que le PiS soit minoritaire, trois experts polonais interrogés par The Guardian jugent probable que ce mandat présidentiel soit confié à une personnalité de ce parti, dans la mesure où le président Andrzej Duda en est issu. L'échec d'un tel candidat ouvrira la voie à la Diète pour qu'elle choisisse elle-même son propre candidat, dans les rangs de l'opposition sortante[2].

Le chef de l'État engage les et ses consultations avec les différents partis représentés au sein de la Diète. Bénéficiant du soutien de la KO, de TD et de Lewica, l'ex-président du Conseil Donald Tusk indique lors de son entretien avec Andrzej Duda qu'il est prêt à gouverner de nouveau. De son côté, ce dernier avait déjà publiquement annoncé son intention de désigner comme mandataire présidentiel une personnalité issue du parti ayant remporté les élections parlementaires[3].

Formation et échec à obtenir la confiance modifier

Le , le président de la République fait savoir qu'il a effectivement confié la mission de former le prochain exécutif polonais au président du Conseil des ministres sortant[4]. Se justifiant par l'existence d'une tradition voulant que le chef de l'État confie le mandat à un représentant du parti arrivé en tête, Andrzej Duda souligne qu'en cas d'échec de Mateusz Morawiecki, il nommera immédiatement la personnalité choisie par la Diète[5]. Le journal Rzeczpospolita ou le maire de Varsovie, Rafał Trzaskowski (PO), accusent le président polonais de jouer la montre en retardant l'alternance[5]. Les trois forces de l'opposition signent, quatre jours plus tard, leur accord de coalition, confirmant la mise en minorité de la Droite unie[6]. Le troisième gouvernement Morawiecki est ainsi surnommé le « gouvernement des Deux-Semaines »[7],[8] ou le « gouvernement zombie »[9].

Presque totalement nouveau puisque seul le ministre de la Défense Mariusz Błaszczak est reconduit, le gouvernement minoritaire[10] est formé[11] et assermenté le 27 novembre[12]. En terme de parité, il s'agit du premier de l'histoire de la Pologne et est par ailleurs composé de plus de femmes que d'hommes[9]. De nombreux experts, y compris parmi les femmes ont par ailleurs été nommés[13]. Selon la presse polonaise, la plupart des ministres sortants et des députés du PiS n'ont pas voulu siéger au nouveau gouvernement, pour ne pas se faire humilier par la chute inévitable de celui-ci[14]. Comme prévu, l'exécutif n'obtient pas la confiance le 11 décembre, ayant recueilli 190 voix favorables et 266 voix contre[15]. Quelques heures plus tard, la candidature de Tusk est approuvée par la Diète[16].

Composition modifier

  • Par rapport au gouvernement Morawiecki II, les nouveaux ministres seront indiqués en gras, ceux ayant changé d'attribution le sont en italique.
Poste Titulaire Parti
Président du Conseil des ministres Mateusz Morawiecki PiS
Ministre de la Défense nationale Mariusz Błaszczak PiS
Ministre de la Famille et de la Politique sociale Dorota Bojemska Sans
Ministre de la Culture et du Patrimoine national
Présidente du comité d'intérêt public
Dominika Chorosińska PiS
Ministre des Sports et du Tourisme Danuta Dmowska Sans
Ministre des Infrastructures Alvin Gajadhur Sans
Ministre de l'Agriculture et du Développement rural Anna Gembicka PiS
Ministre des Fonds de développement et de la Politique régionale Małgorzata Jarosińska-Jedynak Sans
Ministre des Finances Andrzej Kosztowniak PiS
Ministre de la Santé Ewa Krajewska Sans
Ministre du Climat et de l'Environnement Anna Łukaszewska-Trzeciakowska Sans
Ministre du Développement et de la Technologie Marlena Maląg PiS
Ministre des Actifs de l'État Marzena Małek Sans
Ministre de l'Éducation et des Sciences Krzysztof Szczucki PiS
Ministre de l'Intérieur et de l'Administration
Coordonnateur des services secrets
Paweł Szefernaker PiS
Ministre des Affaires étrangères Szymon Szynkowski vel Sęk PiS
Ministre de la Justice
Procureur général
Marcin Warchoł SP
Ministre sans portefeuille Izabela Antos Sans
Ministre sans portefeuille Jacek Ozdoba SP

Notes et références modifier

  1. AFP, « Elections en Pologne : après le dépouillement de la quasi-totalité des bulletins, la victoire de l’opposition pro-européenne confirmée », Le Monde,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  2. (en) Jakub Jaraczewski, Sylwia Chutnik et Wojciech Orliński, « Poland election: the opposition has won – what happens next? », The Guardian,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  3. « Pologne: rencontre entre Andrzej Duda et Donald Tusk sur la formation du prochain gouvernement », RFI,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  4. Guillaume de Calignon, « Le président polonais choisit un Premier ministre conservateur », Les Échos,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  5. a et b Aleksandra Krzysztoszek, « Accusé de jouer la montre, le président polonais nomme Mateusz Morawiecki Premier ministre », Euractiv,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  6. Agence France-Presse, « Pologne : l'opposition pro-européenne signe un accord de coalition et se dit "prête à gouverner" », France Info,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  7. (de) « Polens Präsident vereidigt PiS-Regierung trotz fehlender Mehrheit », sur tagesschau.de, (consulté le ).
  8. (pl) « Wyborcza.pl », sur wyborcza.pl (consulté le ).
  9. a et b (en) « Poland’s zombie government shuffles into being », sur POLITICO, POLITICOeu, (consulté le ).
  10. (pl) Daria Onisk, « Premier Morawiecki powołał rząd. Stery przejmie nowa gwardia. "Ponad połowę będą stanowiły kobiety" », sur Bankier.pl, (consulté le ).
  11. « En Pologne, la droite populiste nationaliste présente son gouvernement minoritaire, avant la coalition pro-européenne », sur Le Monde.fr, Le Monde, (ISSN 1950-6244, consulté le ).
  12. (en) Reuters, « Morawiecki's new Polish government sworn in before confidence vote », sur Reuters, (consulté le ).
  13. (en) Wojciech Zylm, « Poland's New Government: A Step Forward for Women and Expertise », sur BNN Breaking, BNNBreaking, (consulté le ).
  14. Aleksandra Krzysztoszek, « En Pologne, la tentative du PiS de former un gouvernement majoritairement féminin pourrait perdre le vote de confiance », sur www.euractiv.fr, (consulté le ).
  15. « La Pologne tourne la page de la droite ultraconservatrice, au pouvoir depuis 2015 », sur Les Echos, (consulté le ).
  16. (en) bbcnews, « Donald Tusk nominated as Polish prime minister », sur BBC News (consulté le ).

Voir aussi modifier

Articles connexes modifier

Lien externe modifier