Gouvernement Charles Dupuy (5)

Le cinquième gouvernement Charles Dupuy est le gouvernement de la Troisième République en France du au . À la suite de l'élection d'Émile Loubet, Dupuy conserve tous les ministres du gouvernement précédent.

Composition modifier

Ministres nommés le 18 février 1899 modifier

Fonction Image Nom Parti politique
  Président du Conseil des ministres   Charles Dupuy Républicains progressistes
Fonction Image Nom Parti politique
  Ministre de l’Intérieur et des Cultes   Charles Dupuy Républicains progressistes (légaliste)
  Ministre de la Justice   Georges Lebret Républicains progressistes
  Ministre des Affaires étrangères   Théophile Delcassé Gauche démocratique (dreyfusard)
  Ministre des Finances   Paul Peytral Gauche démocratique
  Ministre de la Guerre   Charles de Freycinet Gauche républicaine (antidreyfusard)
  Ministre de la Marine   Édouard Lockroy Gauche démocratique (dreyfusard)
  Ministre de l'Instruction publique, des Beaux-Arts   Georges Leygues Gauche démocratique
  Ministre des Travaux publics   Camille Krantz Association nationale républicaine (Républicains progressistes)
  Ministre de l'Agriculture   Paul Delombre Association nationale républicaine (Républicains progressistes)
  Ministre du Commerce, de l'Industrie, des postes et télégraphes   Albert Viger Gauche démocratique
  Ministre des Colonies   Antoine Guillain Républicains progressistes
  Sous-secrétaire d'État au ministère de l'Intérieur et des Cultes   Jules Legrand Association nationale républicaine (Républicains progressistes)
  Sous-secrétaire d'État au ministère du Commerce, de l'Industrie, aux Postes et Télégraphes (spécialement chargé de l'administration des Postes et des Télégraphes)   Léon Mougeot Gauche démocratique

Remaniement du 6 mai 1899 modifier

  • Cessations des fonctions de Charles de Freycinet, ministre de la Guerre, en opposition avec les prises de positions dreyfusardes du gouvernement.

Remaniements du 8 mai 1899 modifier

Fonction Image Nom Parti politique
  Ministre de la Guerre   Camille Krantz Association nationale républicaine (Républicains progressistes)
  Ministre des Travaux publics   Jean Monestier Gauche démocratique

Politique menée modifier

Le gouvernement Dupuy, intervenant dans la révision du procès Dreyfus, inquiète les républicains en déposant le projet de dessaisissement de la Chambre criminelle au profit de la Cour de cassation toutes chambres réunies. La Chambre criminelle est supposée en effet favorable à Dreyfus. La Chambre vota le projet le , malgré une vive résistance.

Les incidents se multiplient : acquittement de Déroulède le à la suite de la tentative putschiste de la Ligue des patriotes le jour des funérailles de Félix Faure, coup de canne du baron Cristiani au président de la République Émile Loubet au champ de courses d’Auteuil le .

Le , la Cour de Cassation a cassé le jugement du Conseil de guerre condamnant Dreyfus et exige la révision du procès.

Fin du gouvernement et passation des pouvoirs modifier

Emporté par la crise nationaliste, il démissionne le , après avoir été mis en minorité lors d'une interpellation sur la carence de la police à la suite de l'agression du président Loubet, la Chambre se déclarant, dans son ordre du jour, résolue «à ne soutenir qu'un ministère décidé à défendre avec énergie les institutions républicaines ».

Le , Émile Loubet désigne Raymond Poincaré pour constituer le futur gouvernement, ce dernier accepte l'offre, mais échoue dans ses négociations.

Le , le président charge Pierre Waldeck-Rousseau de composer le futur cabinet, il accepte mais abandonne peu après.

Le , contre toute attente, Waldeck-Rousseau parvient à former son gouvernement et succède donc celui de Charles Dupuy.