Godai Tomoatsu
五代 友厚
Description de l'image Shoin Godai Tomoatsu.jpg.
Naissance
Drapeau du Japon Kagoshima, Japon
Décès (à 49 ans)
Nationalité Drapeau du Japon Japonaise
Profession
Entrepreneur, homme politique
Formation

Godai Tomoatsu (五代 友厚?), né le à Kagoshima au Japon et décédé à l'âge de 49 ans le , est un entrepreneur et homme politique japonais de l'ère Meiji. Il fait partie des étudiants du domaine de Satsuma qui furent envoyés étudier au Royaume-Uni en 1865 à une époque où les voyages à l'étranger étaient interdits au Japon.

Biographie modifier

Natif du domaine de Satsuma (actuelle ville de Kagoshima dans la préfecture du même nom), il est envoyé étudier la technologie et la science navale à la Kaigun Denshujo de Nagasaki. Au début de la guerre anglo-satsuma en 1864, il est nommé capitaine du Tenu Maru mais est fait prisonnier par la marine britannique en même temps que Matsuki Koan lorsque son navire est capturé[1]. Libéré, il est choisi pour faire partie des 15 étudiants envoyés au Royaume-Uni pour étudier à l'University College de Londres malgré la politique isolationniste imposée par le shogunat Tokugawa.

Période du Bakumatsu (1854-1867) modifier

En 1865, Godai rencontre le marchand britannique Thomas Blake Glover qui dirige l'entreprise de fabrication de machines textiles à Oldham près de Manchester. La visite mène à l'installation d'une filature à Satsuma en 1867, réputée pour être la première usine moderne au Japon. Les ingénieurs de Manchester passent un an à Kagoshima pour superviser la construction, la production et la formation des travailleurs locaux. Ces ingénieurs, surnommés les sept de Manchester, sont connus pour avoir disposé d'une maison blanche pour leur confort et qui est aujourd'hui un musée. Godai visite également la chambre de commerce de Manchester, ce qui mènera à la fondation de la chambre de commerce et d'industrie d'Osaka.

Godai retourne plus tard en Europe pour négocier avec l'entrepreneur Charles Descantons de Montblanc (1832–1893) afin d'établir une collaboration commerciale pour exploiter les ressources naturelles de Satsuma en échange d'armes et de biens manufacturés européens. Cette compagnie de commerce franco-japonaise attire des investissements français vers le domaine de Satsuma et permet de fonder des chantiers navals, des filatures de soie et d'envoyer des étudiants prometteurs de Satsuma étudier à l'étranger. Le domaine de Satsuma participe même en tant que pays indépendant à l'exposition universelle de 1867 à Paris à la consternation des représentants du shogunat. À la même époque, Godai utilise ses contacts pour acheter des navires de guerre récents afin d'armer Satsuma en prévision du conflit à venir pour renverser le shogunat Tokugawa.

Homme politique modifier

Après la restauration de Meiji de 1868, Godai devient san'yo (conseiller junior) et utilise son expérience à l'étranger pour désamorcer plusieurs incidents provoqués par la xénophobie des anciens samouraï. Il démissionne en 1869 et commence une carrière d'entrepreneur. Basé à Osaka, il crée plusieurs importantes sociétés par actions de commerce international qu'il gère simultanément. Godai fonde ensuite la chambre de commerce d'Osaka ainsi que la bourse d'Osaka. Il participe à la conférence d'Osaka de 1875 pour tenter de créer une fragile coalition de domaines féodaux qui dominera la politique du gouvernement de Meiji à ses débuts.

Godai est plus tard impliqué dans le scandale de la colonisation de Hokkaido en 1881 qui provoque la chute du gouvernement de Kuroda Kiyotaka.

Références modifier

  1. (Cobbing A 2000)

Bibliographie modifier

  • (en) Geoffrey Broad, Japan and the North West of England, Greater Manchester Centre for Japanese Studies, (ISBN 1-900748-00-2)
  • (en) Andrew Cobbing, The Japanese Discovery of Victorian Britain : early travel encounters in the far West, Londres, RoutledgeCurzon, , 257 p. (ISBN 1-873410-81-6, lire en ligne)
  • (en) Andrew Cobbing, The Satsuma Students in Britain : Japan's Early Search for the "essence of the West", Richmond, Routledge, , 201 p. (ISBN 1-873410-97-2, lire en ligne)
  • (en) John Sagers, Origins of Japanese Wealth and Power : Reconciling Confucianism and Capitalism, 1830-1885, New York, MacMillion, , 175 p. (ISBN 1-4039-7111-0)