Global Ocean Data Analysis Project

Le « Global Ocean Data Analysis Project » (ou GLODAP) est un programme scientifique synthétique visant à rassembler les résultats de plusieurs bases de données océanographiques rassemblées dans les années 1990 au cours de voyages faits par des navires de recherche lors de plusieurs programmes :

Le GLODAP est une initiative conjointe de

Les bases de données modifier

Le contenu climatologique du programme GLODAP concerne l'analyse à l'époque contemporaine (années 1990) de séries de données concernant les paramètres suivants :

Les données sont collectées dans un champ tri-dimensionnel objectivement analysé dans un grille d'étude couvrant les océans planétaires à 1 degré d'angle de résolution horizontale, avec interpolation sur 33 intervalles verticaux standardisée[2] de la surface (0 m) aux fonds marins (jusqu'à 5 500 m).
La résolution temporelle – en raison de la rareté relative de la source de données – est réduite à des séries le plus souvent disponibles que pour une seule année (contrairement au World Ocean Atlas qui bénéficie de données régulièrement mises à jour).
De plus, le volet climatologie de GLODAP manque des données dans certaines provinces océaniques, dont en océan Arctique, mer des Caraïbes, Méditerranée et archipel malais.

Objectifs modifier

GLODAP vise à permettre de mieux comprendre les interactions entre climat et cycle du carbone dans l'océan mondial, afin de pouvoir étudier plus finement le forçage anthropique de l'effet de serre. En outre, l'analyse a cherché à séparer les sources naturelle et anthropique de Carbone inorganique total, afin de produire des modèles de teneur en CO2 (absorbé sous forme de carbone inorganique total dissous) à l'époque pré-industrielle (vers 1700) et « contemporaine » (present day). Cette différenciation était utile pour affiner les estimations de capacité de puits de carbone océanique et était importante pour l'étude de phénomènes tels que l'acidification des océans[3],[4].
Toutefois, comme le carbone inorganique total dissous anthropique est chimiquement et physiquement quasiment identique à celui qui est d'origine naturelle, cette séparation est difficile. GLODAP utilise une technique mathématique connue comme C * (C-STAR) [5] pour déconvoluer les sources anthropiques d'origine naturelle de carbone inorganique total (il y a un certain nombre de méthodes alternatives qui auraient aussi pu être utilisées).

GLODAP a utilisé l'information disponible sur :

  • la biogéochimie océanique ;
  • les déséquilibres du CO2 ;
  • des traceurs océaniques dont le carbone-14, CFC-11 et CFC-12 (qui tous trois permettent de connaître l'âge des « masses d'eau » étudiées...

pour essayer de séparer le CO2 naturellement présent à l'époque préindustrielle de celui ajouté dans les dernières décennies par l'explosion des activités humaines utilisant du carbone fossile.

Ce travail est complexe et comporte donc une marge d'erreur, même si celle-ci diminue progressivement.
Les conclusions sont généralement confirmées par les prédictions indépendantes effectuées par les modèles dynamiques[3].

Galerie de cartes modifier

Concentrations en certaines substances suivies par le programme GLODAP.

 
Carbone inorganique total
à l'époque pré-industrielle
 
Carbone inorganique total
dans les années 1990
 
CO2
dans les années 1990
 
Alcalinité (Indice d'acidification)
dans les années 1990
 
taux de CFC-11
(masse d'eau récemment impactées)
 
taux de CFC-12
(masse d'eau récemment impactées)


Articles connexes modifier

Liens externes modifier

Bibliographie modifier

Notes et références modifier

  1. Key, R.M., Kozyr, A., Sabine, C.L., Lee, K., Wanninkhof, R., Bullister, J., Feely, R.A., Millero, F., Mordy, C. et Peng, T.-H. (2004). A global ocean carbon climatology: Results from GLODAP. Global Biogeochemical Cycles 18, GB4031
  2. Les intervalles standardisés sont à 0, 10, 20, 30, 50, 75, 100, 125 , 150, 200, 250, 300, 400, 500, 600, 700, 800, 900, 1 000, 1 100, 1 200, 1 300, 1 400, 1 500, 1 750, 2 000, 2 500, 3 000, 3 500, 4 000, 4 500, 5 000, 5 500 mètres
  3. a et b Orr, J. C. et al. (2005). Anthropogenic ocean acidification over the twenty-first century and its impact on calcifying organisms. Nature 437, 681-686
  4. Raven, J. A. et al. (2005). Ocean acidification due to increasing atmospheric carbon dioxide. Royal Society, Londres, RU
  5. Gruber, N., Sarmiento, J.L. et Stocker, T.F. (1996). An improved method for detecting anthropogenic CO2 in the oceans, Global Biogeochemical Cycles 10:809– 837