Glitch art

esthétique artistique autour des erreurs numériques

Le glitch art est l'esthétisation d'erreurs analogiques ou numériques, comme des artéfacts ou des bugs, par corruption de code ou de données ou manipulations d'appareils électroniques (comme le circuit bending)[1].

Exemple de glitch art réalisé par Michael Betancourt (en 2013) à partir d'un film kodachrome de 1922 avec l'actrice américaine Mae Murray.

Glitch modifier

Vidéo de glitch art.

Un glitch est le résultat inattendu d'un mauvais fonctionnement. On suppose que le terme dérive de l'allemand glitschig, signifiant « glissant ». En anglais, d'où le terme est importé en français, il est enregistré pour la première fois en 1962 pendant le programme spatial américain, lorsque John Glenn décrit des problèmes que son équipe rencontre ; selon ses termes, « littéralement, un glitch est un pic ou un changement dans la tension d'un courant électrique »[2].

Le terme décrit les anomalies qui peuvent se produire dans les logiciels, jeux vidéo, images, vidéos, audio et toute autre forme de données. Il est associé à la musique depuis le milieu des années 1990 pour décrire un genre de musique électronique (le glitch). Peu de temps après, alors que des artistes visuels comme Serge Uro (dès 2004 sur le site fotolog) ou Tony "Ant" Scott commencent à adopter le glitch comme une esthétique de l'ère numérique, le glitch art en vient à faire référence à la totalité des arts visuels.

En , le collectif Motherboard tient une conférence sur le glitch à Oslo en Norvège, afin de « rassembler des artistes, universitaires et autres praticiens du glitch pendant un bref laps de temps et rassembler leurs travaux et idées avec le public et entre eux »[3].

Du au a lieu la première GLI.TC/H, une conférence de cinq jours à Chicago, organisée par Nick Briz, Evan Meaney, Rosa Menkman et Jon Satrom ; elle comporte des ateliers, des conférences, des performances, des installations et des projections[4]. En , la deuxième édition de GLI.TC/H se produit à Chicago, Amsterdam et Birmingham[5],[6].

Interprétations modifier

Comme la Vaporwave, le glitch est interprété comme une critique du capitalisme. Le glitch peut aussi être perçu comme une manière de revisiter une œuvre préexistante en modifiant sa forme initiale, amenant ainsi une réflexion sur l'aspect modulable de toute information numérique.

Dans la culture populaire modifier

Dans les Bijoux de la Castafiore se trouve une case (la 7e de la p. 50) dans laquelle le lecteur est plongé en vision subjective, se retrouvant avec les yeux larmoyant comme les héros, à la suite de l’observation d’une image floue (le professeur Tournesol essaie de mettre au point un téléviseur couleur à une époque où ne régnaient encore en Europe que les tubes cathodiques en noir et blanc).

Annexes modifier

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Références modifier

  1. (en-GB) Condé Nast, « Glitch art created by 'databending' », Wired UK,‎ (ISSN 1357-0978, lire en ligne, consulté le )
  2. [PDF] (en) Iman Moradi, « Glitch Aesthetic »,
  3. (en) « Motherboard », Live Art
  4. (en) Tom McCormack, « Code Eroded: At GLI.TC/H », Rhizome,
  5. (en) Dylan Schenker, « Chicago's GLI.TC/H Fest Disrupts The Traditional Gallery Space », The Creators Project,
  6. (en) Kosh Rubin, « GLI.TC/H - A Chicago convention explores artistic failures of the digital world », Cool Hunting,

Bibliographie modifier

  • (en) Jeff Donaldson, « gLossing over Thoughts on Glitch: A Poetry of Error », Artpulse Magazine, vol. 2, no 3,‎ (lire en ligne)
  • [PDF] (en) Nick Briz, Evan Meaney, Rosa Menkman, William Robertson, Jon Satrom, Jessica Westbrook, GLI.TC/H READER(ROR), Unsorted Books, (ISBN 978-4-9905200-1-4, lire en ligne)
  • (en) Rosa Menkman, The Glitch Moment(um), Amsterdam, Network Notebooks 04, Institute of Network Cultures, (ISBN 978-90-816021-6-7, lire en ligne)
  • (en) Hugh S. Manon, Daniel Temkin, « Notes on Glitch », World Picture Journal, vol. 6,‎ (lire en ligne)
  • (en) Iman Moradi, « Seeking Perfect Imperfection: A Personal Retrospective on Glitch Art », Vector, vol. 6,‎ (lire en ligne)
  • (en) Cindy Poremba, « Point and Shoot: Remediating Photography in Gamespace », Games and Culture, vol. 2, no 1,‎ , p. 49-58
  • (en) R. M. Sheppard et al, « Advancing interactive collaborative mediums through tele-immersive dance (TED): a symbiotic creativity and design environment for art and computer science », AMULTIMEDIA '08: Proceedings of the 16th annual ACM international conference on Multimedia, Vancouver,‎ , p. 579-588 (ISBN 978-1-60558-303-7)
  • (en) Murat Germen, « Inadvertent - Ars accidentalis », International Symposium on Computational Aesthetics in Graphics, Visualization, and Imaging, Lisbonne,‎