Glauconite

phyllosilicate verdâtre (Fe-II) de la famille des micas formé in situ en conditions réductrices

Glauconite[1]
Catégorie IX : silicates[2]
Image illustrative de l’article Glauconite
Glauconite de Slovaquie
Général
Classe de Strunz
Classe de Dana
Formule chimique (K,Na)(FeIII,Al,Mg)2[(Si,Al,FeIII)4O10](OH)2
Identification
Masse formulaire 426,93 uma
Couleur glauque : bleu-vert, verte, jaune-vert
Système cristallin monoclinique
Réseau de Bravais centré C
Classe cristalline et groupe d'espace Prismatique ;
C 2/m
Clivage parfait à {001}
Habitus agrégat; massif; grenu; terreux; laminaire; fin; arrondi.
Échelle de Mohs 2
Trait vert pâle
Éclat terne
Propriétés optiques
Indice de réfraction α=1,590-1,612
β=1,609-1,643
γ=1,610-1,644
Biréfringence Δ=0,020-0,032 ; biaxe négatif
Fluorescence ultraviolet aucune
Transparence translucide à opaque
Propriétés chimiques
Densité 2,4 - 2,95
Propriétés physiques
Magnétisme aucun
Radioactivité à peine détectable

Unités du SI & CNTP, sauf indication contraire.

La glauconite est un minéral du groupe des silicates (sous-groupe des phyllosilicates, famille des micas). De composition (K,Na)(FeIII,Al,Mg)2[(Si,Al,FeIII)4O10](OH)2 avec des traces de Ti, Ca et P, c'est le principal composant de la roche glauconie.

Certaines roches sédimentaires ont une teinte verte à verdâtre, qui peut être due à plusieurs minéraux phylliteux. Il peut s'agir de berthiérine, de certaines chlorites ou de minéraux dits glauconitiques (smectites à micas)[3]. La présence de glauconite et le type de glauconite peuvent apporter des indications sur le paléoenvironnement et en particulier sur les conditions de sédimentation au moment du tout début de formation de la roche en question[3].

Inventeur et étymologie modifier

Décrite en 1828 par le minéralogiste Keferstein ; son nom vient du grec Glaukos (bleu-vert) et est dérivé directement de sa couleur verdâtre.

Cristallographie modifier

Cristallochimie modifier

Elle fait partie d'un groupe de minéraux isostructuraux, le groupe des micas, et plus particulièrement du sous-groupe de la muscovite.

Sous-groupe de la muscovite (71.02.02a, classification de Dana)

Gîtologie modifier

 
Le château de Horst, en Belgique, dont la construction intègre une partie de glauconite[4].

C’est un minéral d’altération diagénétique des biotites ou de verre volcanique se formant en milieu marin (plateau continental) dans des conditions réductrices. Une fraction importante du fer contenu dans la glauconite a été réduite à la valence (II) et est présente sous forme d'ions ferreux (Fe2+) responsable de sa couleur verte très caractéristique.

La glauconite est très abondante dans les sables du Néogène en Campine dans la région d'Anvers en Belgique. On la retrouve notamment dans les formations de Diest et de Kasterlee sous la zone nucléaire de Mol / Dessel où sa présence dans les aquifères sableux pourrait éventuellement contribuer à la rétention de certains radionucléides libérés par de futures installations de dépôt définitif de déchets radioactifs.

L'oxydation du Fe(II) de la glauconite en Fe(III) peut précipiter des oxydes de fer (goethite, hématite, ...) très peu solubles et entraîner ainsi la formation d'un ciment ferrique dans les pores du sable. Il en résulte une induration locale de la roche meuble et la formation de bancs gréseux de couleur rouge souvent utilisés comme matériaux de construction pour les églises et monuments en Flandre.

Variétés modifier

  • Aluminium-glauconite : variété riche en aluminium.
  • Marsyatskite : variété riche en manganèse.
  • Natro-glauconite : variété riche en sodium de formule (K,Na)(Fe,Al,Mg)2(Si,Al)O10(OH)2.

Gisements remarquables modifier

  Canada modifier

  France modifier

Notes et références modifier

  1. American Mineralogist, volume 020, pp. 699 (1935)
  2. La classification des minéraux choisie est celle de Strunz, à l'exception des polymorphes de la silice, qui sont classés parmi les silicates.
  3. a et b Odin G.S (1978) Les glauconies et aspects voisins ou confondus; signification sédimentologique
  4. voir Châteaux forts de Belgique : Château de Horst
  5. Mineralogical Record, 37: 5-60, 2006.
  6. G. Demarcq, Guides Géologiques Régionaux : Lyonnais, Vallée du Rhône , p. 62, Masson, 1973.
  7. Roland Pierrot, Louis Chauris, Claude Laforêt, François Pillard, Inventaire minéralogique de la France n°9 - Morbihan, Éditions du BRGM, 1980
  8. « Itinéraire 2 : Le Port d’Antifer », sur Falaises de craie (consulté le ).

Voir aussi modifier

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Bibliographie modifier

  • Amorosi, A. (1993). Intérêt des niveaux glauconieux et volcano-sédimentaires en stratigraphie: exemple de dépôts de bassins tectoniques miocènes des Apennins, comparaison avec quelques dépôts de plate-forme stable (Doctoral dissertation) (résumé).
  • Aubry, M. P., & Odin, G. S. (1973). Sur la nature minéralogique du verdissement des craies: formation d'une phyllite apparentée aux glauconies en milieu semi-confiné poreux. Bull. Soc. Géol. Normandie, 61, 11-22.
  • Buckley, H. A., Bevan, J. C., Brown, K. M., & Johnson, L. R. (1978). Glauconite and celadonite: two separate mineral species. Mineralogical Magazine, 42, 373-382 (résumé).
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  • Burst, J. F. (1958). Mineral heterogeneity in glauconite pellets. American Mineralogist, 43, 481-497 (résumé).
  • Clauer, N. (1981). Rb—Sr and K—Ar dating of Precambrian clays and glauconies. Precambrian Research, 15(3), 331-352 (résumé).
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  • Odin, G.S. (1978). Les glauconies et aspects voisins ou confondus; signification sédimentologique.
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  • Triplehorn, D. M. (1966). Morphology, internal structure, and origin of glauconite pellets. Sedimentology, 6(4), 247-266 (résumé).

Articles connexes modifier