Giandomenico Tiepolo

peintre et graveur italien
Giandomenico Tiepolo
Plafond de San Polo à Venise.
Naissance
Décès
Voir et modifier les données sur Wikidata (à 76 ans)
VeniseVoir et modifier les données sur Wikidata
Nationalité
Activités
Père
Mère
Maria Cecilia Guardi (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Fratrie
signature de Giandomenico Tiepolo
Signature

Giandomenico Tiepolo (Giovanni Domenico Tiepolo), né le à Venise où il est mort le (à 76 ans), est un peintre et graveur italien rococo de la famille d'artistes italiens des Tiepolo.

Biographie modifier

Giandomenico est le fils aîné de Giambattista Tiepolo et de Maria Cecilia Guardi. C'est le frère de Lorenzo Tiepolo et le neveu de Francesco Guardi et de Gianantonio Guardi.

Formé dans l'atelier de son père, il est remarqué pour ses prouesses en dessin à l'âge de seize ans, et devient bientôt l'un de ses plus proches collaborateurs. Il se consacre à la gravure (1748-1749) et reproduit des peintures de son père.

Sa première œuvre connue de peintre est un Chemin de Croix (Via Crucis en latin et en italien) composé de quatorze toiles, exécuté au cours de sa vingtième année pour l'Oratoire de la Croix de l'église San Polo de Venise (1747-1749). Sa Guérison d'un possédé de 1748 pour San Francesco di Paola, est toujours très proche du style de Giambattista[1]. En 1750, il signe le retable Saint Oswald implore de la Sainte famille la guérison d'un enfant de l'église paroissiale de Merlengo (Trévise)[2].

À l'âge de vingt-trois ans, il accompagne son père auprès du Prince-évêque Carl Philipp von Greiffenklau, pour travailler à la résidence de Würzburg, entre 1750 et 1753. Il impressionne le prince-évêque qui lui commande deux dessus de porte pour Kaiseraal, puis une série de tableaux historiques et religieux.

Rentré à Venise, il travaille auprès de Pietro Longhi dans son atelier et de son oncle Francesco Guardi. Entre 1753 et 1754, il esquisse son Menuet et sur les projets de son père, entre 1754 et 1755, il peint les fresques du presbytère de l'église Saint-Faustin-et-Saint-Jovite de Brescia (it) dont Giambattista avait fourni le projet et l’esquisse[2]. Il peint également vers 1754-1755 Le Charlatan, ou L'Arracheur de dents (81 × 110 cm), autrefois attribué à son père Giambattista Tiepolo.

En 1757, il réalise les fresques de la villa Valmarana Ai Nani à Vicence, avec son père. Tandis que son père s'occupe du décor de la villa principale, Giandomenico orne de fresques la dépendance, appelée Foresteria. Là où son père traite des thèmes mythologiques et historiques consacrés, Giandomenico dépeint des scènes de genre, représentant la paysannerie de la Vénétie de l'époque, des chinoiseries et toutes sortes de scènes à la fois plus bucoliques et réalistes. Deux ans plus tard dans l'Oratoire de la Pureté d'Udine, il achève huit grandes fresques en clair-obscur, technique à laquelle il excelle toute sa vie. Travaillant toujours aux côtés de son père, il l'accompagne dans la réalisation de fresques dans plusieurs villas de Vénétie (1759 et 1761).

Entre 1761 et 1762 il réalise huit fresques monochromes en trompe-l’œil à la villa Pisani (Stra)[2].

En 1762, il accompagne son père à Madrid auprès de Charles de Bourbon, roi d'Espagne, pour peindre la Gloria di Spagna au palais royal, et commence les sept stations de la Via Crucis pour l'église du couvent San Felipe Neri de Madrid (1768-1770). Il les finira à Venise. Elles sont à présent conservées au Prado[3].

À la mort de son père à Madrid en 1770, il retourne seul à Venise, laissant son frère Lorenzo en Espagne. En 1772 il est nommé maître de l'Académie de Venise dont il avait été un membre fondateur en 1756, et en devient le président en 1783.

Il publie, en 1774, en hommage à son père, la première édition du Catalogue de diverses œuvres inventées par le célèbre Giambattista Tiepolo [...] et gravées par lui ainsi que celles gravées par ses fils Giandomenico et Lorenzo.

En 1783 il est engagé dans la décoration du palais ducal à Gênes, où il peint la fresque de La Gloire de saint Jacques Giustiniani, aujourd'hui perdue, mais dont il subsiste l'esquisse au Metropolitan Museum de New York.

En 1791, retourné dans la villa familiale à Zianigo (frazione de Mirano), il en reprend les fresques commencées en 1759 et terminées en 1797[2], qui, détachées en 1906, sont conservées aujourd'hui à la Ca' Rezzonico de Venise. Dans ses œuvres peintes pour lui-même, il laisse libre cours à son intérêt pour la vie vénitienne et les scènes de fêtes populaires. Il représente toute une série de polichinelles s'adonnant à des activités diverses et variées, avec ironie et dérision.

Œuvres modifier

Tableaux modifier

Dates non documentées


Fresques et dessins modifier

  • Fresques de villas avec son père :
    • Villa Valmarana Ai Nani à Vicence (1757) : Paysage avec amour, Promenade d'hiver, Trois paysannes, Paysanne assise, Mondo Nuovo
    • Villa di famiglia a Zianigo di Mirano (1759)
    • Villa Pisani à Stra (1761)
Œuvres personnelles
  • Fresques du Palazzo Contarini (1789), dans le style et les thèmes de son père
  • Villa Zianigo (1749-1791), conservées à la Ca' Rezzonico : Mondo Nuovo, La Balançoire des polichinelles, Villégiature, Polichinelle et let les acrobates, Polichinelle amoureux
  • San Leone in gloria, l'Esaltazione della Croce, Angeli e Virtù Cardinali, plafond à Fresque pour l'Église San Lio à Venise (1783)
  • Divertimento per le ragazzi (1797), cent quatre planches dessinées à l'encre, à la plume et au lavis, avec le personnage de Pulcinella, (souvent utilisé par son père) dans des tableaux qui parodient la société vénitienne.


Gravures modifier

  • Raccolta di teste, soixante estampes gravées d'après Giambattista
  • Saint Vincent Ferrer prêchant dans une campagne, eau-forte, 261 × 141 mm
  • Saint Pierre Regalato porté au-delà d'un fleuve porté par deux anges, eau-forte, 315 × 211 mm, d'après Giambattista
  • Le Baptême de l'empereur Constantin, eau-forte, 453 × 223 mm, d'après Giambattista
  • Le Martyre de sainte Agathe, eau-forte, 440 × 245 mm, d'après Giambattista
  • ...

Notes et références modifier

  1. a et b Philippe Cros, « Giandomenico Tiepolo, Le Triomphe d’Hercule », L’Objet d’Art, no 318,‎ , p. 83.
  2. a b c et d Tiziana Zennaro, « Notices biographiques », dans Mina Gregori, Le Musée des Offices et le Palais Pitti, Paris, Editions Place des Victoires, (ISBN 2-84459-006-3), p. 669.
  3. a et b Via Crucis au Prado.
  4. Musée du Louvre, Adultère.
  5. Musée du Louvre, Rébecca.
  6. Musée du Louvre, Adultère 2.
  7. Musée du Louvre, Menuet.
  8. Musée du Louvre, Charlatan.
  9. Musée de Catalogne.
  10. Musée Tokyo.
  11. Mina Gregori, Le Musée des Offices et le Palais Pitti : La Peinture à Florence, Editions Place des Victoires, (ISBN 2-84459-006-3), p. 461.
  12. Arts décoratifs, Mondo nuovo.
  13. https://www.gallerieaccademia.it/apparizione-dei-tre-angeli-ad-abramo.
  14. Gallerie dell'Accademia.
  15. Musée du Louvre, Religion.
  16. Musée du Louvre, Paralytique.
  17. Yannick Lintz, Le Musée des Beaux-Arts, Agen, Réunion des Musées nationaux, , 128 p. (ISBN 2-7118-4018-2), p. 10.
  18. Cette fresque fait l'objet d'un récit de Philippe Delerm : La bulle de Tiepolo.

Annexes modifier

Bibliographie modifier

  • Giovanni Muneratti, Mario Esposito, Luca Luise, Mirano Terra dei Tiepolo. I Tiepolo nel territorio di Mirano, Centro Studi Documentazione Tiepolo, Comune di Mirano, 2007.
  • Jean Cailleux, Peintures, dessins et pastels de Giambattista Tiepolo, Domenico Tiepolo et Lorenzo Tiepolo, catalogue de l'exposition de la Galerie Cailleux, 1974.
  • Exposition en 2005 au Cabinet cantonal des estampes : Une Venise de papier, La cité des Doges à l’époque de Canaletto et Tiepolo, Musée Jenisch, Vevey, Suisse, (ISBN 88 7439 231 1).
  • Harry Matthews, Giandomenico Tiepolo et Harry Matthews, Flohic Editions, , 79 p. (ISBN 2-908958-65-1).

Articles connexes modifier

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