Gerbille

petit rongeur de la famille des Muridés

Gerbillinae

Les gerbilles (Gerbillinae) sont des mammifères qui forment une sous-famille de petits rongeurs de la famille des Muridés. On regroupe sous le nom vernaculaire de « gerbille » 16 genres distincts, notamment les genres Gerbillus et Meriones, et 103 espèces différentes[1].

Le genre Gerbillus comporte près d'une quarantaine d'espèces, il regroupe des petits rongeurs des zones arides et désertiques d'Afrique et du Proche et Moyen-Orient. Le genre Meriones comprend plus d'une quinzaine d'espèces, dont la Gerbille de Mongolie (Meriones unguiculatus) qui est celle que l'on trouve couramment dans les laboratoires de biologie et les animaleries sous le nom commercial de « gerbille ». Les genres Gerbilliscus et Taterillus comprennent chacun environ une dizaine d'espèces, tandis que les autres genres sont presque tous monospécifiques.

Il ne faut pas confondre les gerbilles avec les gerboises qui ne sont pas de la même famille et qui ont une queue et des pattes arrière beaucoup plus longues par rapport à la taille du corps.

Biologie modifier

 
Crâne de gerbille (espèce non précisée).

Les espèces de gerbilles sont des animaux grégaires et monogames (sauf en captivité), qui vivent généralement en petits groupes à l'état sauvage. Le territoire d'un groupe, qui peut atteindre plusieurs centaines de mètres carrés, est centré sur un terrier profond muni de nombreuses galeries ramifiées. Les gerbilles sont des animaux végétariens (granivores) à tendance omnivore.

Leur physiologie est adaptée à des conditions climatiques particulièrement arides. Les gerbilles « économisent » l'eau, boivent peu et urinent peu[2]. Cette particularité a favorisé leur domestication.

Leur ouïe, très développée, leur permet de localiser les prédateurs ainsi que leurs congénères parmi le groupe[2].

Les gerbilles dans le monde modifier

En Asie, la grande gerbille d’Ouzbékistan (Rhombomys opimus) vit dans le désert en groupes familiaux importants. Elle tambourine le sol de ses pattes, comme le lapin, comportement complété par des cris et qui est destiné à avertir les membres du groupe de l’arrivée d’un prédateur[3]. Cette grande gerbille est un réservoir du bacille de Yersin, Yersinia pestis, agent de la peste transmis par ses puces[4].

Dans les steppes de Mongolie, les gerbilles sont la principale source de nourriture des carnivores, en particulier les oiseaux de proie. De ce fait, leur espérance de vie à l'état sauvage ne dépasse guère un an.

En Afrique, réservoirs potentiels de maladies ou ravageurs de cultures dans les zones sahéliennes, les gerbilles peuvent être des rongeurs particulièrement nuisibles, en particulier lorsqu'elles pullulent[5]. En 2002 a débuté une observation scientifique des gerbilles du Bushveld, au sud de l'Afrique, dans l'« Ezemvelo Nature Reserve », pour étudier la propagation éventuelle de la peste par les puces de ces animaux prolifiques[6].

En 2001, on a mis en évidence le rôle pollinisateur de certaines gerbilles du sud de l’Afrique comme Gerbillurus paeba et Desmodillus auricularis. Friandes du nectar d’une variété de Hyacinthacées aux feuilles rappelant étrangement celles des nénuphars, Massonia depressa, elles transportent le pollen sur leur museau qu’elles plongent dans le cœur des fleurs[7].

Dans la péninsule Arabique on les classe en deux catégories :

La gerbille de compagnie modifier

 
Type naturel de Gerbille de Mongolie (Meriones unguiculatus), au zoo Wilhelma.
 
Mutations colorées de gerbilles de Mongolie, sélectionnées en captivité.

Les gerbilles domestiques de compagnie ou de laboratoire sont des variétés d'élevage, issues de l'espèce Gerbille de Mongolie (Meriones unguiculatus).

Les gerbilles sont monogames et se reconnaissent à l'odeur de l'urine et les phéromones présentes dans la salive. Les gerbilles préfèrent avoir un partenaire de la même couleur. Les mâles participent à l'élevage des petits.

La maturité sexuelle, pour le mâle gerbille, est de 10 semaines et pour la femelle de 18 semaines environ.
Le cycle œstrien est de 4 à 6 jours environ.
Ovulation : dans dix-huit heures après la mise bas.
Période de chaleurs : 16 à 24 h.
Retard d'implantation des œufs fécondés : jusqu'à 42 jours, si la portée précédente est nombreuse.
Gestation : environ 25 jours, de 24 à 28 jours, la première fois pouvant aller jusqu'à 48 jours.
La gerbille est monogame. Les parents construisent un nid et élèvent ensemble les jeunes.
De 1 à 10 petits par portée, mais le plus souvent de 4 à 6, les petits naissent nus et les yeux fermés. Ils pèsent environ 3 g.
Sevrage à environ 6 semaines.
Séparation des petits : en captivité pas avant 7 semaines.
6 portées par an au minimum.
Longévité de 3 à 4 ans. Mais rares sont les individus d'élevage qui vivent plus de 2 ou 3 ans à cause de l'incidence élevée des tumeurs à partir de l'âge de 2 ans.
Un couple formé le restera tout au long de la vie. La femelle et le mâle cessent d'avoir des jeunes vers l'âge de 22 mois (arrêt de la spermatogenèse vers 22 mois) voire un peu avant.

Classification modifier

La classification des Gerbillinae est encore discutée.

Liste des genres modifier

Selon ITIS (31 mai 2016)[8] :

Selon NCBI (31 mai 2016)[9] :

Liste des genres et sous-genres modifier

Selon Mammal Species of the World (version 3, 2005) (09 décembre 2020)[1] :

Noms vernaculaires et noms scientifiques correspondants modifier

Liste alphabétique des noms vernaculaires attestés en français.
Note : certaines espèces ont plusieurs noms. En gras, les espèces les plus connues des animaleries.
Les classifications évoluant encore, certains noms scientifiques ont peut-être un autre synonyme valide.

Notes et références modifier

  1. a et b Mammal Species of the World (version 3, 2005), consulté le 09 décembre 2020
  2. a b c et d (en) Les spécialistes du désert, Gerbillus et Meriones
  3. (en) Konstantin Rogovin, Jan A. Randall, Irina Kolosova, Mikhail Moshkin, Predation on a social desert rodent, Rhombomys opimus: effect of group size, composition, and location. Journal of Mammalogy, pp. 723–730, Volume 85, Issue 4, août 2004. Lire le résumé
  4. Courrier de l’environnement de l’INRA no 52, septembre 2004. p156 Lire le document PDF
  5. Mieux connaître les gerbilles pour lutter contre leurs ravages, Fiche IRD
  6. (en) Bushveld Gerbil Research at Ezemvelo
  7. (en) Steven D. Johnson, Anton Pauw and Jeremy Midgley. Rodent pollination in the African lily Massonia depressa (Hyacinthaceae), American Journal of Botan, 2001. Lire l’article
  8. Integrated Taxonomic Information System (ITIS), www.itis.gov, CC0 https://doi.org/10.5066/F7KH0KBK, consulté le 31 mai 2016
  9. NCBI, consulté le 31 mai 2016
  10. a b c d e f g h i j k l m n o p q r s t u v w x y z aa ab ac ad ae af ag ah ai aj ak al am an ao ap aq ar as at au av aw ax ay az ba bb bc bd be bf bg bh bi bj bk bl et bm (en) Murray Wrobel, 2007. Elsevier's dictionary of mammals: in Latin, English, German, French and Italian. Elsevier, 2007. (ISBN 0444518770), 9780444518774. 857 pages. Rechercher dans le document numérisé
  11. a b c d e f g h i et j Mammifères, sur le site Nature et biodiversité algérienne, consulté en janvier 2011.
  12. a b c d e f g h i j et k Michel Thévenot et Stéphane Aulagnier (2006),Mise à jour de la liste des mammifères sauvages du Maroc. Janvier 2006. Go-South Bull.
  13. Meyer C., ed. sc., 2009, Dictionnaire des Sciences Animales. consulter en ligne. Montpellier, France, Cirad.
  14. La gerbille ou mérione de Mongolie sur le site Vétérinaire pour animaux de compagnie

Voir aussi modifier

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Articles connexes modifier

Liens externes modifier

Taxinomie modifier

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