Gay Liberation Front

groupe de défense d'intérêts

Le Gay Liberation Front (littéralement, « Front de libération homosexuelle », abrégé en GLF) est le nom dans les années 1970, de plusieurs groupes anglosaxons militant pour la libération homosexuelle ; le premier d'entre eux fut fondé en 1969 à New York par Craig Rodwell et Brenda Howard, immédiatement après les émeutes de Stonewall, durant lesquels des heurts violents opposèrent policiers et manifestants gays.

États-Unis modifier

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Les activistes du GLF militaient pour une libération sexuelle totale, considérant l'hétérosexualité comme le vestige d'une inhibition culturelle et estimant que le changement ne viendrait que par un démantèlement et une reconstruction des institutions sociales sans rôles sexuels définis. Dans ce but, le GLF voulait faire évoluer l'idée de la famille et de la société traditionnelle, basées sur la filiation biologique, et la rendre plus semblable à une vague affiliation des membres sans base biologiques. Des membres éminents du GLF se sont également attaqués aux autres inégalités sociales entre les années 1969-1972 comme le militarisme, le racisme et le sexisme, mais en raison de rivalités internes, le GLF a officiellement cessé ses activités en 1972.

Histoire du GLF: les émeutes de Stonewall modifier

Les émeutes de Stonewall sont considérés par beaucoup comme le catalyseur de l'organisation du GLF et d'autres mouvements gays et lesbiens. Ces émeutes sont également à l'origine des revendications pour les Droits LGBT dans le monde [citation nécessaire]. Le à Greenwich Village, New York, un bar gay a connu une perquisition de routine par la police de New York. Le Stonewall Inn était un établissement LGBT bien connu situé sur rue Christopher dans deux anciennes écuries réunies en 1930, qui faisait l'objet d'innombrables descentes depuis que les activités LGBT étaient dans l'ensemble illégales. Mais cette fois, lorsque la police est arrivée, les clients ont commencé à leur jeter des pièces de monnaie, et plus tard, des bouteilles et des pierres. La foule a également libéré les membres du personnel qui avaient été par arrêtés des fourgons de police. Les officiers en infériorité numérique ont été obligés de s'abriter à l'intérieur du bar. Bientôt, la Force de patrouille tactique (TPF), à l'origine formée pour faire face aux protestations de guerre, a été appelée pour contrôler la foule, qui utilisait à ce moment des parcomètres comme bélier. À mesure que la patrouille avançait, la foule ne se dispersait pas, mais a fait demi-tour et s'est reformée derrière la police anti-émeute, jetant des pierres et criant « Gay Power ! », en dansant et raillant leurs opposants. Les nuits suivantes, la foule reviendrait en nombre toujours croissant, distribuant des tracts et se relayant. Au début de juillet, des discussions au sein de la communauté gay ont entraînées la formation du Gay Liberation Front. Bientôt, le mot « Stonewall » est devenu le symbole des combats pour l'égalité dans la communauté gay.

L'une des premières actions du GLF fut l'organisation d'une marche en réponse à Stonewall, et pour demander la fin de la persécution des homosexuels. Le combat politique du GLF est large et dépasse la discrimination envers les homosexuels, puisqu'il dénonce le racisme et apporte son soutien aux Black Panters et aux diverses luttes d'émancipation dans le Tiers monde. Le GLF est anti-capitaliste, et remet en cause la structure du modèle familial et les rôles traditionnels des sexes. Certaines membres féminins du GLF, telle que Martha Shelley, continueront le combat en formant les Lavender Menace[1].

Royaume-Uni modifier

Au Royaume-Uni le GLF a tenu sa première réunion dans les sous-sol de la London School of Economics le . Spectateurs des effets du GLF aux États-Unis, Bob Mellors (en) et Aubrey Walter ont créé un mouvement parallèle basé sur une politique révolutionnaire et style de vie alternatif[2]

 
1971 Version GLF de la couverture de Ink magazine, Londres.

En 1971, le GLF anglais a été reconnu comme un mouvement politique dans la presse nationale, organisant des réunions hebdomadaires de 200 à 300 personnes[3]. Le Manifeste GLF a été publié, et une série d'actions directes de grande envergure ont été réalisées, comme l'interruption du lancement de la campagne de moralité basée sur l'Église, Festival of Light [4].

« Nous n'avons pas l'intention de demander quoi que ce soit. Nous avons l'intention de rester ferme et de faire valoir nos droits fondamentaux. Si cela implique de la violence, ce ne sera pas nous qui l'initierons, mais ceux qui tentent de se dresser sur notre chemin vers la liberté. »

— GLF Manifesto, 1971[2]

La perturbation de l'ouverture de la Fête des Lumières en 1971 (mouvement chrétien opposé à la permissivité montante de la société) a été l'action la mieux organisée par le GLF anglais. La Fête des Lumières était organisée par Mary Whitehouse au Westminster Central Hall, ainsi que Cliff Richard et Malcolm Muggeridge. Des groupes du GLF déguisés en femmes envahirent les lieux et s'embrassèrent spontanément tandis que d'autres libéraient des souris, sonnaient à la corne de brume et dévoilaient des bannières. Un groupe d'hommes habillés en ouvriers a même obtenu l'accès au sous-sol et a éteint les lumières[5]

La conférence annuelle du Gay Lib s'est tenue à Pâques 1972 à la Guilde des étudiants de premier cycle (syndicat des étudiants) à l'Université de Birmingham [6]

Au cours de l'année 1974, des désaccords internes ont mené à l'éclatement du mouvement. Des branches du GLF avaient été mises en place dans certaines villes britanniques (Bristol, Leeds, Bradford, Leicester) et certaines ont survécu quelques années de plus. Le groupe de Leicester fondé par Jeff Martin a été remarqué pour son implication dans la mise en place de la 'Gayline' locale toujours active aujourd'hui. Ils ont également mené une campagne de haut niveau contre le journal local, 'Leicester Mercury', qui a refusé de publier des annonces pour les services de Gayline à l'époque (Gay News 1978 No135; Peace News ).

Les documents du GLF font partie des Hall-Carpenter Archives à la London School of Economics[7].

Plusieurs membres du GLF dont Peter Tatchell ont continué à militer au-delà des années 1970 sous la bannière de OutRage! qui existe encore aujourd'hui, en utilisant des tactiques similaires tels que les 'zaps' et les protestations sous forme des performances pour attirer les médias et la controverse. C'est à ce moment qu'est apparue une fracture au sein du mouvement activiste gay en raison de différences idéologiques, après laquelle un certain nombre de groupes comme Organisation for Lesbian and Gay Action (OLGA), Stonewall (qui se concentre sur le lobbying), le Lesbian Avengers et OutRage! ont coexisté.

Canada modifier

Au Canada, le premier groupe s'identifiant au Gay Liberation Front, le Vancouver Gay Liberation Front, fut créé en à Vancouver[8].

Au Québec, le Front de libération homosexuelle (FLH) fut créé à Montréal en à la suite d'un appel à s'organiser localement lancé par la publication Mainmise. Le groupe cesse ses activités en 1972, à la suite de l'arrestation d'une quarantaine de ses membres pour avoir vendu de alcool sans licence à un de leurs événements[9].

Références modifier

  1. « Gay Liberation Front: Manifesto. London », 1971, revised 1978
  2. a et b Lucas 1998, p. 2
  3. Victora Brittain, « An Alternative to Sexual Shame: Impact of the new militancy among homosexual groups », The Times,‎ , p. 12
  4. « Gay Liberation Front (GLF) », Database of Archives of Non-Government Organisations, (consulté le )
  5. Basil Gingell, « Uproar at Central Hall as demonstrators threaten to halt Festival of Light », The Times,‎ , p. 14
  6. « Gay Birmingham Remembered - The Gay Birmingham History Project », Birmingham LGBT Community Trust (consulté le ) : « Birmingham hosted the Gay Liberation Front annual conference in 1972, at the chaplaincy at Birmingham University Guild of Students. »
  7. « http://archives.lse.ac.uk/TreeBrowse.aspx?src=CalmView.Catalog&field=RefNo&key=HCA/GLF »(Archive.orgWikiwixArchive.isGoogleQue faire ?) (consulté le )
  8. http://archives.radio-canada.ca/sante/droits_libertes/clips/3428/
  9. (en) Tom Warner, Never going back : a history of queer activism in Canada, Toronto, Ontario, University of Toronto Press, , 66–67 p. (ISBN 978-0-8020-8460-6, lire en ligne)

Voir aussi modifier

Articles connexes modifier

Biographie modifier

Liens externes modifier