Gare du Tréport - Mers

gare ferroviaire française

Le Tréport - Mers
Image illustrative de l’article Gare du Tréport - Mers
Le bâtiment voyageurs et l'entrée de la gare
(en ).
Localisation
Pays France
Commune Le Tréport
Quartier Port
Adresse Place Pierre-Semard
76470 Le Tréport
Coordonnées géographiques 50° 03′ 46″ nord, 1° 22′ 35″ est
Gestion et exploitation
Propriétaire SNCF (voies et quais)
CCVS (BV, sauf guichet)
Exploitant SNCF
Code UIC 87317529
Site Internet La gare du Tréport - Mers, sur le site officiel de SNCF Gares & Connexions
Service TER Hauts-de-France
Caractéristiques
Ligne(s) Épinay - Villetaneuse au Tréport - Mers
Voies 6
Quais 4
Transit annuel 55 023 voyageurs (2022)
Altitude 8 m
Historique
Mise en service
Correspondances
Autocars voir Intermodalité

Carte

La gare du Tréport - Mers, également appelée gare du Tréport - Mers-les-Bains, est une gare ferroviaire française, terminus de la ligne d'Épinay - Villetaneuse au Tréport - Mers, située sur le territoire de la commune du Tréport (à 800 mètres du centre-ville), dans le département de la Seine-Maritime, en région Normandie. Sa localisation est particulière, puisqu'elle se trouve aussi en bord de mer, à quelques mètres de la station balnéaire de Mers-les-Bains, dans le département de la Somme, en région Hauts-de-France[1].

Elle est mise en service en 1872, par la Compagnie du chemin de fer du Tréport. La faillite de cette dernière entraîne la reprise de l'exploitation par la Compagnie des chemins de fer du Nord, en 1881.

C'est une gare de la Société nationale des chemins de fer français (SNCF), desservie par des trains régionaux du réseau TER Hauts-de-France.

Situation ferroviaire modifier

Établie à 8 mètres d'altitude, la gare du Tréport - Mers est située au point kilométrique (PK) 182,548 de la ligne d'Épinay - Villetaneuse au Tréport - Mers, dont elle constitue l'aboutissement ; la gare précédente est celle d'Eu.

Sa situation en impasse en fait aussi la gare terminus des trains circulant sur la ligne d'Abbeville à Eu (dont l'exploitation est suspendue et l'avenir incertain[2]), mais également, autrefois, de ceux utilisant la ligne de Rouxmesnil à Eu[3].

Histoire modifier

La « station du Tréport » est mise en service le par la Compagnie du chemin de fer du Tréport, lorsqu'elle ouvre à l'exploitation la section de Gamaches au Tréport[4],[5]. L'arrivée du train a fortement contribué à l'essor du tourisme balnéaire préexistant (alors celui de la bourgeoisie parisienne, qui fait rapidement bâtir les nombreuses villas de Mers), le trajet depuis la capitale étant auparavant effectué lentement en diligence[5].

 
La gare, vers 1900.

La compagnie fait édifier un bâtiment voyageurs, au style classique, qui correspond par sa disposition aux grandes gares de passage du réseau Nord, avec ses deux pavillons aux angles, bien qu'il soit utilisé comme une gare terminus. Les murs sont composés de briques apparentes, comme la plupart des constructions du Tréport. Ses fenêtres en plein cintre à la base et la toiture de ses pavillons d'angle, de type mansarde avec lucarnes, lui confère l'apparence d'une demeure bourgeoise ; son horloge identifie sa fonction de gare, et rappelle le style « bord de mer » qui correspond à l'environnement de Mers. Ainsi, cette construction présente le contraste des deux villes qu'elle dessert.

En 1873, la compagnie met en circulation des trains dits de « bains de mer », en provenance de Paris-Nord. La gare prend le nom du Tréport - Mers en 1887, à la suite d'une demande du Syndicat des propriétaires de la commune de Mers[6]. Au début du XXe siècle, le trafic des « trains de plaisir » devient très important, au point que la gare voit arriver 10 000 voyageurs le  ; à partir de 1936, l'instauration des congés payés remplit ces trains avec une nouvelle clientèle, désormais plus populaire[5].

L'accroissement rapide des activités du port, provoqué par l'arrivée du chemin de fer[7], conduira à l'établissement, à partir de la gare, de voies accédant aux appontements et quais tout proches. Ces opérations, d'abord de pur fait, seront régularisées en 1887, par un premier décret, puis en 1901 par un second, après la création de nouveaux bassins en 1892[8]. Ainsi, sera embranché sur la gare un véritable réseau de desserte portuaire, concédé à l'époque à la Compagnie du Nord[9].

Depuis le , Le Tréport - Mers n'est plus reliée, pour le trafic voyageurs (dont des trains de plaisir en provenance de Paris-Saint-Lazare), à la gare de Dieppe par la ligne de Dieppe au Tréport. Désormais déferrée, elle est devenue le chemin vert du Petit Caux (entre Saint-Quentin-au-Bosc et Eu)[3].

En , le dépôt Nord du Tréport dispose d'un pont tournant, et accueille des 141 R et des 230 D du dépôt de Creil, ainsi que des BB 63500 et des BB 66000 du dépôt de Longueau, toutes de passage du fait des liaisons saisonnières « Un jour à la mer[10] ».

Dans les années 1970, le développement du transport routier, conjugué à un délaissement de la Normandie au profit d'un littoral méditerranéen plus ensoleillé, entraînent une baisse progressive du trafic, aussi bien voyageurs que marchandises, faisant peser des menaces de fermeture de la ligne[5]. Au début des années 1980, la SNCF tente d'adapter les installations de la gare à ce nouveau contexte, en les simplifiant tout en les modernisant[11]. Toutefois, malgré un service de « trains de plaisir » plus étoffé en fin de semaine et la reprise des TER par la région Picardie, le trafic voyageurs ne s'améliore pas. Quant à la desserte marchandises du port, elle est purement et simplement abandonnée, et ses voies sont déposées ou recouvertes.

Les 27 et , la marquise est démontée, tandis que le reste de la façade du bâtiment voyageurs se délabre par manque d'entretien[12]. Par ailleurs, de la fin jusqu'à début , compte tenu de la fermeture temporaire des deux lignes y affluant (Beauvais – Abancourt – Le Tréport et Abbeville – Le Tréport), la gare ne reçoit aucun train[13].

En , la communauté de communes des Villes Sœurs (CCVS) achète la majorité du bâtiment voyageurs — le guichet restant la propriété de la SNCF —, pour un montant de 280 000 euros, afin de le rénover et d'y installer l'office de tourisme central de l'intercommunalité. En outre, des vélos en libre-service (en location) devraient être installés à proximité[14],[15]. La réhabilitation du bâtiment précité devrait coûter 4 692 000 euros[16].

En 2022, selon les estimations de la SNCF, la fréquentation annuelle de la gare est de 55 023 voyageurs. Ce nombre s'élève à 37 709 en 2021, 28 429 en 2020, 34 731 en 2019, 40 868 en 2018, 49 062 en 2017, 50 976 en 2016 et 56 461 en 2015[17].

Service des voyageurs modifier

Accueil modifier

Gare de la SNCF, elle dispose d'un bâtiment voyageurs, avec guichet, ouvert tous les jours. Elle est également équipée d'automates pour l'achat de titres de transport[18].

Desserte modifier

La gare est desservie par des trains TER Hauts-de-France, effectuant la liaison Le Tréport - Mers – Abancourt – Beauvais[18].

En période estivale, s'ajoute une liaison avec Paris-Nord[18].

Intermodalité modifier

Un parking est aménagé devant le bâtiment voyageurs[18].

Par ailleurs, le réseau Nomad dessert la gare, par les lignes 502 (dite « 3 Villes Sœurs », effectuant des circuits entre Le Tréport, Mers-les-Bains et Eu) et 519 (permettant d'atteindre la gare routière de Dieppe)[19]. En outre, le site est aussi un arrêt du réseau Trans'80, sur les lignes 701 (permettant de rejoindre la gare routière d'Amiens), 702, 706 — en période estivale — et 732 (ces trois dernières permettent d'atteindre la gare d'Abbeville ; la 732 est spécifiquement mise en place en tant que substitution à la desserte ferroviaire sur cette liaison[20])[21].

Au cinéma modifier

En 2015, une scène du film Ma vie avec James Dean (réalisé par Dominique Choisy) a été tournée dans la gare[22].

Galerie de photographies modifier

Notes et références modifier

  1. Situation de la gare sur une carte IGN (zoomée à l'échelle 1:17 055), sur geoportail.gouv.fr (consulté le ).
  2. Lucas Farcy, « Ligne SNCF Abbeville - Le Tréport : après 5 ans de promesses, il n'y a toujours pas de train », sur actu.fr, L'Informateur d'Eu, (consulté le ).
  3. a et b Site de la communauté de communes d'Yères et Plateaux : « Le Chemin Vert du Petit Caux » ; lire (ce document est une archive, consultée le ).
  4. Site gallica.bnf.fr, Conseil général de la Seine-Inférieure, « Chemins de fer : rapport de l'inspecteur chargé du contrôle », Rapports et délibérations, 1873, p. 26 ; lire (consulté le ).
  5. a b c et d Romane Idres, « L'histoire du dimanche - En 1872, la création de la gare du Tréport-Mers-Les-Bains marque le début de 150 ans d'histoire du tourisme », sur france3-regions.francetvinfo.fr/hauts-de-france, (consulté le ).
  6. Site de la région Picardie, inventaire du patrimoine culturel : « Le réseau ferré de la côte picarde » (cf. l'onglet « Historique ») ; lire (ce document est une archive, consultée le ).
  7. Cf. le rapport fait au nom de la commission chargée d'examiner le projet de loi ayant pour objet de déclarer d'utilité publique les travaux destinés à l'amélioration du port du Tréport (Seine-Inférieure), par M. Thiessé, député, Annales du Sénat et de la Chambre des députés, 1880, p. 283 (consulté le ).
  8. Journal des chemins de fer et des progrès industriels, 1901, p. 631 (consulté le ).
  9. Cf. : « Notice sur le port et la gare du Tréport », Revue générale des chemins de fer et des tramways, , pp. 551 et s. (consultée le ).
  10. La Vie du rail magazine no 3324 () : « Bonnes feuilles », photo légendée de la p. 63.
  11. Bernard Collardey, « Le Tréport à l'heure de la modernisation », La Vie du Rail, no 1829 du , pp. 4-6.
  12. infomers2, « Le Tréport / Mers : la gare de la honte », sur infomersblog.wordpress.com, (consulté le ).
  13. Jérôme Buresi, « Le Tréport – Mers : Un retour du train très attendu », sur actu.fr, L'Informateur d'Eu, (consulté le ).
  14. Louis Vanthournout, « La Communauté de communes des Villes Sœurs rachète la gare du Tréport », sur actu.fr, L'Informateur d'Eu, (consulté le ).
  15. Sylvie Callier, « Le Tréport : en attendant le retour des trains, la gare prend une nouvelle voie », sur france3-regions.francetvinfo.fr/normandie, (consulté le ).
  16. Jérôme Buresi, « La réhabilitation de la gare du Tréport et Mers-les-Bains estimée à 4 millions d'euros », sur actu.fr, L'Informateur d'Eu, (consulté le ).
  17. « Fréquentation en gares : Le Tréport - Mers-les-Bains », sur SNCF Open Data, [cf. l'onglet des informations] (consulté le ).
  18. a b c et d Site SNCF TER Normandie, « Gare de Le Tréport-Mers-Les-Bains » (consulté le ).
  19. Site NOMAD, « Le réseau Nomad Car 76 » (consulté le ).
  20. Site Trans'80, « TARIFS » [PDF] (consulté le ) ; cf. la mention « Usagers de la ligne 732 « Abbeville – Feuquières – Le Tréport » mise en place en substitution de la ligne ferroviaire ».
  21. Site Trans'80, « Les horaires des lignes – Liste des lignes qui desservent MERS-LES-BAINS » (consulté le ).
  22. Jérôme Buresi, « Un film tourné au Tréport en compétition dans un festival à Paris », sur actu.fr, L'Informateur d'Eu, (consulté le ).

Voir aussi modifier

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Articles connexes modifier

Liens externes modifier

Origine Arrêt précédent Train   Arrêt suivant Destination
Beauvais
ou Abancourt
Eu TER Hauts-de-France
(Proxi)
Terminus Terminus
Paris-Nord Abancourt
ou Eu
TER Hauts-de-France
(ligne saisonnière)
Terminus Terminus