Garéguine Njdeh

philosophe et politicien arménien

Garéguine Njdeh ou Garéguine Ter-Haroutiounian (en arménien Գարեգին Նժդեհ) (, Nakhitchevan, Sibérie) est un homme d'État arménien, membre des unités irrégulières, et penseur politique. Ex-membre du Dashnak, il s'est impliqué dans des activités révolutionnaires en Arménie, en Bulgarie et en Russie.

Garéguine Njdeh
Biographie
Naissance
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Gouznout (en)Voir et modifier les données sur Wikidata
Décès
Sépulture
Spitakavor, tombe de Garéguine Njdeh (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Nom dans la langue maternelle
Գարեգին ՆժդեհVoir et modifier les données sur Wikidata
Nom de naissance
Գարեգին Եղիշեի Տեր-ՀարությունյանVoir et modifier les données sur Wikidata
Nationalités
Allégeance
Formation
Activités
Mère
Tiruhi Gyulnazaryan (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Autres informations
Parti politique
Grades militaires
Sparapet
Poroutchik (en)Voir et modifier les données sur Wikidata
Conflits
Mouvement
Lieu de détention
Distinctions
Liste détaillée
Ordre de la Bravoure ()
Ordre de Saint-Vladimir de 3e classe ()
Ordre de Sainte-Anne de quatrième classe ()
Croix de Saint-Georges, deuxième classe (d) ()
Croix de Saint-Georges, troisième classe (d) ()
Ordre de Saint-StanislasVoir et modifier les données sur Wikidata
signature de Garéguine Njdeh
Signature
Plaque commémorative
Vue de la sépulture.

Il a également joué un rôle crucial dans certaines des batailles les plus dangereuses menées pour d'autres nations. Il n'est donc pas surprenant que Njdeh soit non seulement vénéré et glorifié par les Arméniens, mais aussi par d'autres nations.[réf. nécessaire]

Biographie modifier

 
Garéguine Njdeh en 1913 durant les Guerres balkaniques.

Garéguine Njdeh est né le dans le village de Kznut (ou Kyuznut) au Nakhitchevan. Il est le cadet des quatre enfants du prêtre du village. Njdeh est éduqué en russe à Nakhitchevan et poursuit ses études à Tiflis (l'actuelle ville de Tbilissi).

En 1912, il forme avec Andranik Toros Ozanian un bataillon arménien incorporé à l'armée bulgare, en lutte contre l'Empire ottoman durant la Première Guerre balkanique. Après son retour en Arménie, il commande diverses unités militaires. Il joue ainsi un rôle majeur lors de la bataille de Karakilisa en 1918. Résolument anti-bolchévik, il organise la défense du Zanguezour contre le mouvement insurrectionnel bolchévik au sein de la Première République d'Arménie, ce qui se serait notamment accompagné de l'expulsion de la minorité azérie locale[1].

Lorsque la République de l'Arménie montagnarde se déclare indépendante de la République socialiste soviétique d'Arménie, il en est proclamé premier ministre et ministre de la Défense. Il fuit l'Arménie après la victoire bolchévique et est impliqué dans des activités révolutionnaires en Iran, en Turquie et en Bulgarie.

Il visite les États-Unis et le Canada, y encourageant les communautés arméniennes qui s'y sont établies, et fonde en 1933, à Boston, un mouvement de jeunesse, le Tseghakron (en arménien Ցեղակրոն, ce qui signifie « religion de la race »), affilié à la FRA et plus tard rebaptisé Armenian Youth Federation. Dans l’Armenian Weekly (journal de la FRA édité à Boston) du 10 avril 1936, Njdeh déclare : « Aujourd’hui, l’Allemagne et l’Italie sont fortes car, comme nations, elles vivent et respirent en termes de race »[2].

Durant la Seconde Guerre mondiale, il crée avec Drastamat Kanayan et d'autres vétérans exilés aux États-Unis la Légion arménienne, un corps d'armée à même d'attaquer les Soviétiques en s'alliant aux nazis[3],[4]. Avec Vahan Papazian, il siège au Conseil national arménien, créé à Berlin en 1942, et patronné par Alfred Rosenberg à partir du mois de décembre de cette année[5],[6].

Le , Njdeh écrit une lettre à Staline offrant son soutien pour attaquer la Turquie[réf. nécessaire]. Les commandants militaires soviétiques lui répondent que l'idée d'envahir la Turquie afin de punir Ankara pour sa collaboration avec l'Allemagne nazie et également afin de récupérer les territoires occupés de l'Arménie occidentale était intéressante[réf. nécessaire].

Les Soviétiques ont invité Njdeh à une réunion où ils étaient censés négocier, mais en réalité c'était un piège. Njdeh a été arrêté et envoyé à la prison de Vladimir en Russie. Njdeh a également été soumis à des tortures physiques et psychologiques. Au début, il n'était même pas autorisé à écrire à ses proches. Les gardes ont refusé de lui fournir du papier et un stylo. Cependant, en raison de sa force mentale et physique, Njdeh a survécu onze ans dans des conditions de détention soviétiques qui auraient pu tuer une personne en bonne santé en quelques mois. Les gardiens de prison d'Erevan et de Vladimir ont attesté que Njdeh n'a jamais perdu son sang-froid et n'a jamais insulté ni blâmé personne. Au lieu de cela, il a passé la plupart de son temps en prison à lire ou à écrire[réf. nécessaire].

Œuvres Littéraires modifier

  • Ma parole - Pourquoi j'ai combattu l'armée soviétique, 1923
  • Quelques pages de mon journal intime, 1924
  • Lettre ouverte à l'intelligentsia arménienne, 1926
  • Ma réponse, 1937

Hommages modifier

Son nom a été donné à une station du métro d'Erevan ainsi qu'à la Place Garéguine Njdeh.

Notes et références modifier

  1. (ru) « Garegin Njdeh et le KGB : compte rendu d'interrogatoire d'Ohannes Hakopovich Devedjian », 28 août 1947.
  2. (en) « John T. Flynn and the Dashnags », The Propaganda Battlefront, vol. 2, no 17,‎ (lire en ligne)
  3. « Les Arméniens de Bulgarie manifestent contre le bolchevisme », Paris-Soir, no 873,‎ (lire en ligne)
  4. (en) Yair Auron, The banality of denial : Israel and the Armenian genocide, Transaction Publishers, , 338 p. (ISBN 978-0765808349, lire en ligne), p. 238
  5. Yves Ternon, La Cause arménienne, Paris, Le Seuil, , p. 132
  6. (en) Christopher Walker, Armenia. The Survival of a Nation, Londres, Routledge, , p. 357

Voir aussi modifier

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Articles connexes modifier

Liens externes modifier