Galanthis

personnage de la mythologie grecque
Galanthis
Biographie
Père
Proïtos (d)Voir et modifier les données sur Wikidata

Dans la mythologie grecque, Galanthis (du latin Galanthis), aussi nommée Historis chez Pausanias, est la servante d'Alcmène.

L'accouchement d'Alcmène, gravure de Virgil Solis pour le livre IX des Métamorphoses d'Ovide (1581). Au fond à droite, on peut voir Ilithyie punir Galanthis

Mythe modifier

Dans la version la plus connue, chez Ovide[1], Galanthis est une « fille du peuple » (media de plebe) dévouée à sa maîtresse. Alors qu'Alcmène doit accoucher d'Héraclès, sa délivrance est empêchée par Ilithyie suivant les ordres d'Héra, jalouse. Mais Galanthis aperçoit la déesse et se joue d'elle en lui racontant que l'accouchement est fini : Ilithyie relâche son effort et Alcmène est délivrée. Essuyant les moqueries de Galanthis, la déesse se venge en la métamorphosant :

« Lucine [...] transforma ses bras en pattes antérieures.
Son zèle d'antan subsiste et le pelage de son dos n'a rien perdu
de sa couleur ; mais sa forme est différente de ce qu'elle était.
Pour avoir aidé une femme en couches d'une bouche menteuse
elle enfante par la bouche ; et comme avant elle hante nos maisons[2]. »

L'animal, qui n'est pas nommé par Ovide (pas plus que par Antoninus Liberalis, cf. infra), serait en fait une belette. En effet les Anciens croyaient que la belette « conçoit par l'oreille et enfante par la bouche[3] » et Pline l'Ancien parle de la belette « qui erre dans nos maisons[4] ». De plus on peut rattacher le nom de Galanthis au grec γαλέη / galéê, « belette », par une étymologie fantaisiste[5].

Antoninus Liberalis[6] livre une version très proche d'Ovide en citant Nicandre comme source (qui a donc pu inspirer aussi la version ovidienne). Chez lui, Galanthis s'appelle Galinthias (Γαλινθιάς / Ganlinthiás) et est fille d'un Thébain nommé Proétos. Elle se joue des Moires (plutôt que d'Ilithyie) et subit la même métamorphose, l'auteur précisant que l'animal est « fécondé par les oreilles et donne naissance par la bouche ». Hécate prend par la suite pitié d'elle et en fait sa servante sacrée. En outre, Héraclès fait réaliser une statue à l'image de Galinthias devant laquelle les Thébains honoraient le culte du héros[7].

Chez Pausanias[8] enfin, la servante se nomme Historis (Ἱστορις / Historis) et est fille de Tirésias. Selon le même schéma, elle aurait poussé un grand cri de joie qui aurait trompé le « groupe de sorcières[9] » envoyé par Héra. Ces sorcières ne sont pas identifiées, mais Pausanias rapporte qu'il en a vu des bas-reliefs assez abîmés lors de son passage à Thèbes.

Voir aussi modifier

Notes modifier

  1. Ovide, Métamorphoses [détail des éditions] [lire en ligne], IX, 306-323.
  2. Métamorphoses, IX, 319-323. Traduction de A.-M. Boxus et J. Poucet, Bruxelles, 2007 [lire en ligne].
  3. Plutarque, Œuvres morales [détail des éditions] [lire en ligne] : Sur Isis et Osiris, 74. La croyance de l'enfantement buccal est confirmée par Aristote, De la génération des animaux, III, 6 et Élien, De la nature des animaux, XII, 5.
  4. Pline l'Ancien, Histoire naturelle [détail des éditions] [lire en ligne], XXIX, 14.
  5. Myers 1994, p. 33.
  6. Antoninus Liberalis, Métamorphoses [détail des éditions], XXIX.
  7. La faveur particulière de Ganlinthias à Thèbes est également établie par un passage de Clément d'Alexandrie, Exhortation aux Grecs : Protreptique (lire en ligne), II, 39 : « (...) les Thébains adorent les belettes ; ils croient qu'une belette aida Hercule à venir au monde. » Traduction de M. de Genoude, 1843.
  8. Pausanias, Description de la Grèce [détail des éditions] [lire en ligne], IX, 11, 3.
  9. Le mot grec est Φαρμακίδας / pharmakídas, « Pharmacides » dans la traduction de M. Clavier (Paris, 1821). Ce nom suppose un pouvoir lié aux drogues.

Bibliographie modifier

  • (en) K. Sara Myers, Ovid's causes : cosmogony and aetiology in the "Metamorphoses", Ann Arbor (Mich.), University of Michigan Press, , 206 p. (ISBN 0-472-10459-4, lire en ligne), p. 32-33
    Étude comparée des versions d'Antoninus Liberalis et Ovide.