Gabriel Maucurier

gymnaste français
Gabriel Maucurier
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Au centre Gabriel Maucurier, président de la commission de gymnastique masculine entouré de ses deux principaux adjoints.
Nom de naissance Gabriel Nicolas Maucurier
Naissance
Troyes (Aube)
Décès (à 74 ans)
Paris 15e
Nationalité Drapeau de la France Français
Activité principale
Autres activités
Président de la commission de gymnastique masculine de la FGSPF puis de la FSF,
Président de la commission technique de la FICEP.
Distinctions
chevalier de la Légion d’honneur,
croix de guerre 1914-1918,
officier de l'instruction publique,
médaille d’or de l’éducation physique.
Conjoint
1re épouse : Anna Marie Klein
(1882-1946),
2e épouse : Eugénie Duisit (1909-2000)
Descendants
Mireille Maucurier (1908-1997),
Pierre Maucurier (1919-1996) président de la Fédération sportive des sourds de France (1982-1983)

Gabriel Maucurier, né à Troyes (Aube) le et mort à Paris 15e le , est un inspecteur d'éducation physique du corps de la ville de Paris, auteur d'ouvrages de référence.

Outre l'enseignement de l'éducation physique à l'école primaire il se consacre également à la structuration de la gymnastique sportive au sein de la Fédération gymnastique et sportive des patronages de France et de la Fédération internationale catholique d'éducation physique et sportive.

Biographie modifier

Gabriel Nicolas Maucurier, fils d'Auguste Gabriel Maucurier et de Barbe Martini et veuf d'Anne-Marie Klein en 1946, épouse en secondes noces le Eugénie Duisit, secrétaire administrative de la Fédération sportive de France (FSF), future Fédération sportive et culturelle de France (FSCF). Le mariage civil est prononcé par le Dr Meunier, maire du 1er arrondissement de Paris et membre du comité directeur de la FSF ; la cérémonie religieuse est présidée en l'église Saint-Roch par le chanoine Wolff, aumônier fédéral[J 1]. Gabriel Maucurier meurt le [1],[2].

Membre de la commission de gymnastique de la Fédération gymnastique et sportive des patronages de France (FGSPF) depuis 1906[H 1], il est, avant la grande guerre, l'un des meilleurs gymnastes de l'Union européenne de gymnastique, ainsi qu'en témoignent sa sélection et son classement aux championnats du monde de gymnastique artistique de Londres en 1911 puis de Turin l'année suivante[3] où il contribue largement à la médaille d'argent du concours par équipe. Il concilie ensuite son insertion professionnelle avec son engagement bénévole au niveau fédéral.

Théoricien de l'éducation physique modifier

Moniteur de la Persévérante de Troyes de 1902 à 1905, il est nommé professeur de la ville de Paris en 1909 puis affecté au collège Chaptal de 1912 jusqu'à sa nomination comme inspecteur en 1931[4]. Dès 1916 il publie, en collaboration avec le Dr Guilbert, La rééducation physique des blessés[4].

Sa carrière de professeur d'éducation physique l'amène au titre d'inspecteur d'éducation physique de la mairie de Paris. C'est dans le cadre de ces fonctions qu'il publie Éducation physique à l’école primaire (1937), qui connaît de nombreuses rééditions. En 1942, la 3e édition comporte, en sous-titre : Filles et garçons[5].

Pour Gabriel Maucurier, l'éducation physique doit rechercher les effets suivants[5] :

  • un effet organique général et hygiénique (équilibrer le développement musculaire et les possibilités fonctionnelles des organes de respiration et de circulation) ;
  • un effet esthétique (corriger les mauvaises attitudes, donner au corps des formes plus belles par un développement physique harmonieux) ;
  • un effet économique (obtenir le maximum de résultat avec le minimum de dépense) ;
  • un effet viril (affirmation du caractère, de la volonté, maîtrise de soi-même, sang-froid, vaincre les obstacles, être audacieux) ;
  • un effet mental (délasser l'esprit par des exercices récréatifs, savoir le pourquoi des exercices).

Militant de la gymnastique éducative modifier

À 24 ans, il est déjà le bras droit de Léon Rousselet, président de la commission de gymnastique masculine de la FGSPF. Élu vice-président de la commission en 1924, il en prend lui-même la présidence après la retraite de Rousselet le [H 1] pour ne la quitter que le [J 2] participant aussi à l'évolution de la gymnastique féminine qu'il préside de 1948 à 1953. Pendant ce quart de siècle, il se consacre à sa mission avec une compétence reconnue et la FGSPF lui doit la structure technique de la gymnastique artistique masculine. La sélection des frères Jean et Antoine Schlindwein et de Maurice Hérold dans l'équipe de France pour les Jeux olympiques de Berlin en 1936 n'est pas étrangère à sa bonne entente avec la fédération de gymnastique.

 
Le meilleur gymnaste par degré.

Dès sa première année de présidence, où il est secondé par Albert Boularand, on lui doit la mise en place des cours de formation de moniteurs[H 2], formation vite étendue avec succès au Rayon sportif féminin (RSF). Deux ans après le premier stage de moniteur civil[N 1] de l'Union des sociétés de gymnastique de France (USGF) à Dinard, il organise en 1929 à Strasbourg celui de la FGSPF[N 2] et récidive en 1930 à Royan[J 3]. L'École supérieure de Joinville accueille en 1935 le premier stage de moniteurs fédéraux. Véritable visionnaire au milieu d'une pratique en section qui reste alors toujours collective[H 3], il crée la même année une épreuve de classement individuel par degré pour tous les niveaux, sanctionnée par un magnifique diplôme en couleur dont la réalisation est confiée à l'artiste attitré de la fédération, Alphonse Lalauze[6]. Cette épreuve cède la place après la guerre aux étoiles gymniques adoptées plus tard par les féminines. De 1948 à 1953, il cumule la présidence des commissions de gymnastique masculine et féminine.

Pour cet éducateur, si la technique est indispensable, elle reste cependant secondaire car « la gymnastique n’est pas un sport ; c’est un moyen d’éducation »[J 4]. Encore faut-il pour cela que son enseignement repose sur de bonnes bases. Aussi pour ceux qui ne peuvent pas suivre les sessions de formation, il publie deux ouvrages consacrés à la technique gymnique : Bases fondamentales de la gymnastique et Le cheval d'arçons.

Responsabilités internationales modifier

Après la Seconde Guerre mondiale, il s'implique dans la Fédération internationale catholique d’éducation physique et sportive (FICEP)[7] dont il assume la présidence de la première commission technique, créée le [H 4].

Distinctions modifier

Gabriel Maucurier est titulaire de la croix de guerre 1914-1918, chevalier de la Légion d'honneur par décret du [N 3], officier de l'instruction publique et titulaire de la médaille d'or de l'éducation physique[N 4],[1].

Notes et références modifier

Notes modifier

  1. Jusqu'à cette date les moniteurs de gymnastique sont surtout issus de l'école militaire de Joinville ou autodidactes ; on relève aussi des suisses émigrés
  2. L'Union régionale de Seine-et-Oise organise déjà son propre stage depuis 1924
  3. en qualité d'inspecteur d'éducation physique de la ville de Paris
  4. La médaille d'honneur de l'éducation physique est devenue médaille de la jeunesse et des sports en 1969, sans changer sa représentation

Références modifier

Autres références modifier

  1. a et b « Archives en ligne de Paris 15e », sur archives.paris.fr, , acte de décès no 1680, cote 15D 457, vue 20/31
  2. « Un lutteur : Gabriel Maucurier », sur gallica.bnf.fr, Les Jeunes, (consulté le ), p. 1
  3. Jean Latte 1948, p. 231.
  4. a et b « Gabriel Maucurier », sur culture.gouv.fr (consulté le )
  5. a et b Gabriel Maucurier 1942.
  6. « Alphonse Lalauze : Costumes militaires de l’armée française : 1902-1907 », sur Bernard Malvaux (consulté le )
  7. Laurence Munoz et Jan Tolleneer 2011, p. 319.

Bibliographie modifier

  : document utilisé comme source pour la rédaction de cet article.

  • Robert Hervet (préf. François Hébrard), La FSF de 1898 à 1948, Paris, , 173 p. (OCLC 66302325) .  
  • Jean-Marie Jouaret, Petite histoire partielle et partiale de la Fédération Sportive et Culturelle de France (1948-1998), t. 1, Paris, FSCF(à compte d’auteur, imp. Déja-Glmc), , 646 p. (ISBN 2-9528387-0-4, BNF 41363915) .  
  • Jean-Marie Jouaret, Petite histoire partielle et partiale de la Fédération Sportive et Culturelle de France (1948-1998), t. 2, Paris, FSCF(à compte d’auteur, imp. Déja-Glmc), , 543 p. (ISBN 978-2-9528387-0-2, BNF 41363915) .  
  • Jean-Marie Jouaret, La fédération des sections sportives des patronages catholiques de France (1898-1998), Paris, L'Harmattan, , 245 p. (ISBN 978-2-296-55969-1, BNF 42598758, lire en ligne) .  
  • Jean Latte, La gymnastique, Paris, Vigot, .  
  • Gabriel Maucurier, Education physique à l’école primaire, Paris, à compte d’auteur, .  .
  • Laurence Munoz et Jan Tolleneer, L’Église, le sport et l’Europe : La Fédération internationale catholique d’éducation physique (FICEP) à l’épreuve du temps (1911 – 2011), Paris, L’Harmattan, coll. « Espaces et Temps du sport », , 354 p. (ISBN 978-2-296-54931-9, BNF 42427985, lire en ligne) .  

Liens externes modifier