Gōda Kiyoshi

graveur japonais (1862-1938)

Gōda Kiyoshi (合田清?), de son vrai nom Tajima Kiyoshi (田島清?) (Edo, 18621938 est un graveur sur bois japonais de l'ère Taishō et du début de l'ère Shōwa.

Gōda Kiyoshi
Biographie
Naissance
Décès
Voir et modifier les données sur Wikidata (à 75 ans)
Nom dans la langue maternelle
合田清Voir et modifier les données sur Wikidata
Nationalité
Activité

Il a étudié à Paris, où il apprend la gravure sur bois, qu'il introduit dans le monde de l'impression sur bois au Japon. Il a également eu une influence sur le monde de l'art de l'époque en tant que membre de l'Association d'artistes Hakubakai (de).

Biographie modifier

Fils d'un hatamoto, Tajima Kiyoshi[1] naît à Edo (l'actuelle Tokyo) le .

En 1880, il accompagne son frère aîné Ochika à Paris lorsque celui-ci y est nommé attaché militaire en France[2]. Tajima étudie l'agriculture. Il y rencontre Yamamoto Hōsui, qui l'encourage à étudier la gravure sur bois. Il étudie cette technique auprès de Charles Barbant. À Paris, Tajima Kiyoshi apprend aussi la peinture et le français et se lie d'amitié avec Matsuoka Hisashi, Harada Naojirō, Kuroda Seiki, Kume Keiichirō et Goseda Yoshimatsu[3].

Gōda Kiyoshi[1] apprend auprès de Barbant la méthode du transfert typographique sur métal pour graver des blocs de bois au trait blanc à l'aide de négatifs photographiques sur plaque humide. En mai 1885, il expose au Salon des artistes français une gravure d'un paysage. Diplômé de l'atelier de Barbant en février 1886, il étudie dans l'atelier du graveur Cilha[Qui ?]. En mai de la même année, il réalise une gravure d'un tableau de Louis Adan représentant un paysan sur le chemin du retour et l'expose au Salon de Paris sous le titre La fin d'une journée, qui reçoit un accueil plus favorable que le précédent[2].

En avril 1887, il quitte Chilla et devient illustrateur et graveur pour la revue Le Monde illustré en tant qu'envoyé spécial japonais[2].

En juillet 1887, Gōda retourne au Japon avec Yamamoto, avec qui il travaille sur des manuels scolaires pour le ministère de l'éducation sous les auspices de Sakuma Teiichi (ja), fondateur de Dai Nippon Printing. L'année suivante, en collaboration avec Yamamoto, il ouvre un atelier de gravure sur bois de style occidental de deux étages appelé Seikôkan (生巧館?) à Sakurada Hongo-cho. Le premier étage est utilisé comme département d'impression de gravures sur bois et le deuxième étage comme école de peinture, où les deux enseignent aux jeunes artistes. Il réalise des tirages basés sur les modèles de Yamamoto et des illustrations pour des manuels scolaires, des journaux et des magazines. En 1889, il participe à la fondation de l'association d'artistes Meiji bijutsu kai (明治美術会?), et en 1896, l'école de peinture du deuxième étage, présidée par Yamamoto, devient l'Association d'artistes Hakubakai (de) (白馬会?)[3]. Kishida Ryūsei, Seimiya Akira, Kiichi Okamoto, Kikuchi Takeshi et d'autres y ont étudié.

À l'époque, la technologie de la gravure sur bois à l'occidentale n'existe pas encore au Japon, et il semblerait que Gōda ait eut beaucoup de mal à mettre au point les outils techniques. Cette technique, qui permet de reproduire des photographies et des peintures et de les imprimer en combinaison avec des caractères mobiles, est accueillie favorablement au Japon à l'époque et laisse son nom sur de nombreux journaux et manuels scolaires jusqu'à ce que la technologie de la photogravure soit mise en place. Gōda grave des illustrations pour le Nihonbashi Kinkodo et le Hakubunkan, ainsi que des estampes supplémentaires pour le Tokyo Asahi Shimbun, le Tokyo nichi nichi shinbun et d'autres[3].

Lorsque Kuroda Seiki, Kume Keiichirō et d'autres rentrent au Japon en 1893, ils cèdent le Seikyokan à Kuroda et à d'autres et créent l'institut de peinture de style occidental Tenjin Dojo, tandis que Gōda s'installe dans le quartier de la résidence de Kuroda à Kōjimachi. Par la suite, il entretient des contacts étroits avec Kuroda et publie dans Le Monde illustré des reproductions des œuvres de Kuroda en tant que peintre militaire pendant la guerre sino-japonaise[2].

À partir de 1896, sur la recommandation de Kuroda, il enseigne le français au département de peinture occidentale (Yō-ga) du Tōkyō bijutsu gakkō (東京美術学校?), l'institution précurseur de l'Université des arts de Tokyo. En août 1899, il devient examinateur temporaire d'expositions à l'école et se retire de son poste de professeur en décembre.

 
Groupe Hakubakai à Paris en 1900. Devant : Iwamura Tōru (ja) ; Deuxième rangée, de gauche à droite : Kume Keiichirō, Kuroda Seiki et Gōda Kiyoshi ; dernière rangée, de gauche à droite : Sano Akira (ja), Wada Eisaku (ja), Okada Saburōsuke et Shōdai Tameshige.

En 1900, Gōda participe à l'Exposition universelle de Paris en tant que membre du comité événementiel japonais. Il grave sur bois deux des croquis de Kuroda pendant la guerre russo-japonaise. À son retour l'année suivante, il enseigne à nouveau le français à l'école des beaux-arts de Tokyo et, en 1903, il est membre du jury de la cinquième exposition industrielle nationale. En 1907, il expose aux premières expositions d'État organisées par le ministère de la Culture, les Mombushō bijutsu tenrankai (文部省美術展覧会?).

Gōda Kiyoshi meurt à le , à l'âge de 75 ans. Il est inhumé dans le cimetière de Tama.

Son fils Koichi (1895-1963), est un chercheur en orchidées qui a également été président de la Société internationale d'horticulture[2].

Œuvre modifier

Les œuvres les plus connues de Gōda sont le Portrait Kihenno (portrait de l'empereur Meiji), un supplément au premier numéro du Tokyo Asahi Shimbun, publié pour la première fois le , et l’Éruption du mont Bandai en 1888, un supplément de l'Asahi Shimbun daté du de la même année, de l'éruption du 15 juillet du mont Bandai[4]. L'estampe a été gravée par Gōda en deux jours et une nuit, d'après un croquis réalisé par Yamamoto, qui s'était précipité sur le site avec un grand bloc de bois et qu'il avait rapporté[3]. Parmi d'autres œuvres notables, on compte des peintures de la lumière du soleil et d'autres paysages.

En tant que graveur, il a conçu en 1905 une méthode permettant de coller des négatifs photographiques humides sur des blocs de bois en guise de tirages préparatoires, méthode qui a été produite par Bonkotsu Igami. Cette méthode a permis de réduire le temps nécessaire à la production de gravures de reproduction et de réaliser des tirages par douzaines.

Gōda est un représentant important de la première génération de « peintres occidentaux » et de graveurs de style occidental. Ses œuvres témoignent d'une influence considérable de l'École de Barbizon. Aujourd'hui, il est surtout connu pour ses gravures sur bois.

Notes et références modifier

(ja) Cet article est partiellement ou en totalité issu de la page de Wikipédia en japonais intitulée « 合田清 » (voir la liste des auteurs).

  1. a et b Tajima Kiyoshi est un nom japonais traditionnel ; le nom de famille, Tajima, précède donc le prénom Kiyoshi. Son nom d'artiste, Gōda Kiyoshi suit cette logique, Gōda étant le nom de son école.
  2. a b c d et e Biographie de Gōda Kiyoshi dans : (ja) Daiki Kobayahsi, L'Histoire du cimetière Tama, où repose l'Histoire [« 歴史が眠る多磨霊園 »], Iedensha,‎ .
  3. a b c et d (ja)「日本美術年鑑」昭和14年版 [ Annuaire de l'art japonais, édition 1945 ] (lire sur tobunken.go.jp).
  4. (ja) Sélection d'œuvres du musée d'Art de la ville de Chiba [« 千葉市美術館所蔵作品選 »], Chiba, musée d'Art de la ville de Chiba (ja),‎ .

Annexes modifier

Bibliographie modifier

  • (ja) Hiromi Okamoto, « Gōda Kiyoshi », dans Kindai Nihon hanga no mikata [« すぐわかる画家別近代日本版画の見かた »] [« Comment regarder les estampes japonaises modernes par artiste en quelques mots »], Tokyo, Heisei 16,‎ (ISBN 4-8087-0751-9).
  • (en) Laurance P. Roberts, « Gōda Kiyoshi », dans A Dictionary of Japanese Artists, Tokyo, Weatherhill, (ISBN 4-8087-0751-9).
  • (ja) Saburo Oka Awe, Encyclopédie de l'ukiyo-e en couleurs originales [« 原色浮世絵大百科事典 »], vol. 10, Daishukan Shoten,‎ , 137 p..
  • (ja) Shinichiro Iwakiri, « Kiyoshi Goda et Tokutaro Kimura - Les estampes à l'aube de l'exposition » [« 合田清と木村徳太郎ー展覧会黎明期の版画 »], Issun (一寸?), no 73,‎ .

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