Frise de dents d'engrenage

motif d'ornementation architecturale
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La frise de dents d'engrenage est un motif d'ornementation architecturale ayant la forme aiguë des dents d'un engrenage[1], utilisé principalement à l'époque romane.

Prieuré de Marcevol.
Église Saint-Félix de Calmeilles.

Définition

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La frise de dents d'engrenage est constituée de briques ou de pierres de taille disposées sur pointe, perpendiculairement au plan de la façade, contrairement à la frise de dents de scie dont les dents sont placées dans le plan de la façade.

Origine

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La frise de dents d'engrenage est apparue au XIe siècle dans l'architecture romane.

Venue probablement de Lombardie, elle s'est répandue sur le reste de l'Italie (Vénétie, Pouilles…) puis sur l'ensemble de l'Europe occidentale : Allemagne, Provence, Languedoc, pays catalans (Val de Boí, Cerdagne espagnole ou Basse-Cerdagne, Cerdagne française, Conflent, Roussillon), Val d'Aran, etc.

Discrète à l'origine sur les édifices lombards et sur les clochers catalans, elle prendra par la suite beaucoup plus de consistance jusqu'à devenir un ornement majeur, comme à l'église Sainte-Marie de Corneilla-de-Conflent et au prieuré de Marcevol.

La frise de dents d'engrenage dans l'architecture romane

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La frise de dents d'engrenage romane prend plusieurs formes : frise rectiligne, frise en plein-cintre, frise polylobée.

Frise rectiligne

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La forme principale de frise de dents d'engrenage est la frise rectiligne ornant le clocher, la corniche de la façade, la corniche du chevet, la corniche de la nef ou la corniche du porche.

L'art roman pyrénéen offre de magnifiques exemples de ce genre de frise, comme Hix, Estavar, Corsavy ou encore Espira-de-Conflent.

 
Église Saint-Martin d'Hix.
 
 
Église Saint-Martin de Campagne.
 
Église Saint-Julien d'Estavar.

Frise cintrée

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Une deuxième forme importante prise par la frise de dents d'engrenage est la frise cintrée : celle-ci orne le portail, la fenêtre occidentale ou la fenêtre absidiale.

On en trouve de beaux exemples à Saint-André-de-Buèges, dans l'Hérault, ainsi qu'à Corneilla-de-Conflent et à Enveitg, dans les Pyrénées-Orientales.

 
Église de Saint-André-de-Buèges.
 
Église Sainte-Marie de Corneilla-de-Conflent.
 
Église Saint-Saturnin d'Enveitg.

Frise polylobée

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Une variante rare de la frise de dents d'engrenage se retrouve à la chapelle Saint-Marcellin de Boulbon : une minuscule frise de dents d'engrenage y borde les lobes de l'arc polylobé du portail méridional.

 
L'arc à archivolte polylobée et la frise de dents d'engrenage du portail.

La frise de dents d'engrenage dans les styles postérieurs à l'art roman

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La frise de dents d'engrenage ne disparaît pas avec l'architecture romane.

On retrouve des frises de dents d'engrenage en briques sur des édifices ultérieurs comme la chapelle du Try-au-Chêne, édifice gothique tardif situé à Bousval en Belgique, la sacristie de l'église Saint-Rémy d'Ottignies, datant de l'époque classique, ou encore la ferme du Douaire, des XVIIe et XVIIIe siècles.

 
Ferme du Douaire.

Liste d'églises romanes arborant une frise de dents d'engrenage

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Le clocher roman lombard du monastère de Santa Maria de Vilabertran.
 
Chapelle Saint-Pierre de Pierrerue.

Voici une liste non exhaustive d'édifices présentant une frise de dents d'engrenage.

Frise rectiligne

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  • Corniche de la façade :
    • Lombardie : basilique Sant' Ambrogio de Milan

Frise en plein-cintre

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Église Saint-Félix de Calmeilles.
 
Abbaye de Saint-Ruf d'Avignon.

Frise polylobée

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Notes et références

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  1. Guy Barruol et Jean-Maurice Rouquette, Promenades en Provence romane, Zodiaque, , 127 p. (ISBN 978-2736902841), p. 117.

Voir aussi

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Articles connexes

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