Franz Dahlem

homme politique allemand
Franz Dahlem
Franz Dahlem en 1946.
Fonctions
Député
Chambre du peuple
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Député
Chambre du peuple
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Député au Reichstag sous la république de Weimar
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Député
Parlement prussien
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Député
Biographie
Naissance
Décès
Sépulture
Nationalité
Activités
Conjoint
Käthe Dahlem (en) (à partir de )Voir et modifier les données sur Wikidata
Autres informations
Partis politiques
Membre de
Comité central du Parti socialiste unifié d'Allemagne (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Arme
Conflit
Lieu de détention
Distinctions
Archives conservées par
La Contemporaine (F delta res 0723)[1]Voir et modifier les données sur Wikidata
Vue de la sépulture.

Franz Dahlem, né le à Rohrbach-lès-Bitche et mort le à Berlin, est un homme politique et résistant allemand, survivant de la déportation à Mauthausen.

Il exerce plusieurs mandats de député entre 1921 et 1976 et assume d'importantes responsabilités au sein du Parti communiste d'Allemagne puis du Parti socialiste unifié d'Allemagne. Tombé en disgrâce en 1953 puis réhabilité en 1956, il est vice-ministre de l'enseignement supérieur et technique en République démocratique allemande de 1967 à 1974.

Biographie modifier

Fils de Pierre Dahlem, aiguilleur, et de Marie Wagner, Franz Dahlem naît le 14 janvier 1892 à Rohrbach-lès-Bitche, dans le territoire d'Empire d'Alsace-Lorraine. De 1911 à 1913, il est en apprentissage dans une entreprise commerciale à Sarrebruck[2].

Il s'engage tôt dans la politique en adhérant à une association de jeunes catholiques en 1906, puis aux Syndicats libres d'orientation socialiste en 1911. Employé commercial à Cologne, il devient membre du Parti social-démocrate d'Allemagne (SPD) en 1913. Pendant la Première Guerre mondiale, il est simple soldat dans l'armée allemande, de 1914 à 1918, et adhère au Parti social-démocrate indépendant d'Allemagne (USPD) en 1917[3].

De retour à Cologne fin 1918, il est rédacteur au journal de l'USPD Sozialistische Republik. En 1920, il est élu conseiller municipal. Cette même année, il opte pour la fusion de l'USPD avec le Parti communiste d'Allemagne (KPD). Il devient membre du Comité central et responsable régional du KPD, fonctions qu'il perd l'année suivante pour s'être opposé à l'Action de mars. Il est envoyé à Berlin pour intégrer la rédaction de la correspondance de presse internationale, organe de l'Internationale communiste[4].

De 1921 à 1924, il siège au Landtag de Prusse et, de 1928 à 1933, il est député au Reichstag.

Au sein du KPD, il dirige la section du comité central chargée de l’organisation à partir de 1925 ; deux ans plus tard, il réintègre le Comité central et devient membre du Bureau politique en 1929[3].

À l'arrivée des nazis au pouvoir, Dahlem poursuit clandestinement ses activités politiques. En 1937, il est nommé chef de la Commission politique des Brigades internationales en Espagne, puis en 1938, il succède à Walter Ulbricht en tant que secrétaire du Comité central du KPD exilé à Paris[5]. De 1939 à 1942, il est interné au camp du Vernet, avant d'être extradé vers l'Allemagne. Il passe près d'un an dans les cellules de la Gestapo, puis est envoyé au camp de concentration de Mauthausen où il fait partie du Comité international illégal[2].

De retour à Berlin en 1945, il est cosignataire de la proclamation de fondation du KPD et joue un rôle prépondérant dans la fusion du SPD et du KPD[3]. Il entre dans les instances dirigeantes du parti issu de la fusion, le Parti socialiste unifié d'Allemagne (SED) et jouit d'une grande popularité au sein de ce parti et du KPD occidental. De 1949 à 1953, il est membre de la Chambre du peuple. En 1953, Dahlem est démis de ses fonctions au sein du SED, victime d'une purge politique visant à écarter les communistes qui avaient émigré dans les pays occidentaux pour fuir le nazisme. Réhabilité en 1956, il est à nouveau admis au Comité central du parti en 1957[4].

Il siège une nouvelle fois à la Chambre du peuple de 1963 à 1976. De 1967 à 1974, il est vice-ministre de l'enseignement supérieur et technique[3]. Il préside l'Association franco-allemande de RDA à partir de 1964 et fait partie du présidium du Comité des combattants de la résistance antifasciste. Il reçoit plusieurs décorations, dont l'Étoile de l'amitié des peuples en 1970 et en 1977.

Franz Dahlem meurt le à Berlin-Est[2]. Son urne est enterrée dans l'espace appelé Mémorial des socialistes au cimetière central de Berlin-Friedrichsfelde.

Décorations et distinctions modifier

Publications modifier

  • Weg und Ziel des antifaschistischen Kampfes, Berlin 1952
  • Am Vorabend des Zweiten Weltkrieges. Erinnerungen, Berlin 1977-78
  • Jugendjahre. Vom katholischen Arbeiterjungen zum proletarischen Revolutionär, Berlin 1982

Références modifier

  1. « http://www.calames.abes.fr/pub/#details?id=FileId-587 » (consulté le )
  2. a b et c (de) Dahlem, Franz sur luise-berlin.de.
  3. a b c et d (de) Manfred Wichmann, « Franz Dahlem 1892-1981 », sur dhm.de, .
  4. a et b Gilbert Badia, « DAHLEM Franz », sur Le Maitron.
  5. Cécile Denis, Continuités et divergences dans la presse clandestine de résistants allemands et autrichiens en France pendant la Seconde Guerre mondiale : KPD, KPÖ, Revolutionäre Kommunisten et trotskystes, (thèse de doctorat réalisée sous la direction d’Hélène Camarade, soutenue publiquement le 10 décembre 2018 à l’université Bordeaux-Montaigne) (lire en ligne)
  6. « Bulletin municipal dIvry-sur-Seine - juin 1971 (p. 14) », sur calameo.com.

Voir aussi modifier

Bibliographie modifier

  • Gilbert Badia, « DAHLEM Franz », sur Le Maitron, 25 octobre 2008, dernière modification le 21 juillet 2018.
  • (de) Heinz Bergschicker, Deutsche Chronik 1933-1945. Ein Zeitbild der faschistischen Diktatur, Verlag der Nation, Berlin 1981.
  • (de) Ulrich Pfeil, Le genre biographique dans l’historiographie de la RDA, in : Revue d’Allemagne et des pays de langue allemande 33 (2001) 4, p. 487–500
  • (de) Ulrich Pfeil, Das Pariser Auslandssekretariat der KPD im August/September 1939. Ein neuralgischer Punkt in der Geschichte des deutschen Kommunismus, in: Anne Saint Sauveur-Henn (éd.), Fluchtziel Paris. Die deutschsprachige Emigration 1933–1940, Berlin, Metropol, 2002, p. 137–152
  • (de) Ulrich Pfeil, Das Schicksal der Frankreichemigranten in der DDR am Beispiel von Franz Dahlem (1892–1981), in: Corine Defrance, Michael Kißener, Pia Nordblom (éd.), Wege der Verständigung zwischen Deutschen und Franzosen nach 1945. Zivilgesellschaftliche Annäherungen, Tübingen, Narr, 2010, p. 101–117.
  • (de) Hermann Weber, Deutsche Kommunisten, Dietz, Berlin 2004.
  • (de) Manfred Wichmann, « Franz Dahlem 1892-1981 », sur Deutsches Historisches Museum, Berlin, .

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