François Chabot

politicien français

François Chabot, né le à Saint-Geniez-d'Olt, mort le 16 germinal an II (5 avril 1794) à Paris, est un curé rouge et homme politique de Révolution française. Il convient de le distinguer de son homonyme Georges Antoine Chabot « de l'Allier ».

François Chabot
Illustration.
François Chabot, physionotrace dessiné par Jean Fouquet et gravé par Gilles-Louis Chrétien, 1793.
Fonctions
Député du Loir-et-Cher

(1 an et 18 jours)
Gouvernement Assemblée législative
Député à la Convention nationale

(1 an, 7 mois et 1 jour)
Biographie
Date de naissance
Lieu de naissance Saint-Geniez-d'Olt (Aveyron)
Date de décès (à 37 ans)
Lieu de décès Paris
Nationalité Drapeau de la France Française
Parti politique Gauche
Montagne
Profession Vicaire épiscopal
députés de Loir-et-Cher

Biographie modifier

Fils d’Étienne Chabot, cuisinier au collège de Rodez, François Chabot entra dans les ordres, en 1772, au couvent des Capucins de Rodez. Il se fait remarquer par son libertinage, ce qui lui vaut une interdiction de prêcher, en 1788.

En mai 1790, il fonde la Société des Amis de la Constitution de la ville de Rodez et prête serment à la Constitution civile du clergé. Durant l'été 1791, il devient vicaire général de l'abbé Grégoire, évêque constitutionnel de Blois.

En septembre 1791, Chabot est élu député du département de Loir-et-Cher, le quatrième sur sept, à l'Assemblée nationale législative[1]. Aux côtés de ses collègues Basire et Merlin de Thionville, il forme, selon Claudine Wolikow, le « trio cordelier ». Il vote en faveur de la mise en accusation du marquis de Lafayette[2].

En septembre 1792, Chabot est réélu député du Loir-et-Cher, le deuxième sur sept, à la Convention nationale[3]. Il siège sur les bancs de la Montagne. Lors du procès de Louis XVI, il vote la mort sans appel au peuple ni sursis à l'exécution. Il est en mission lors du scrutin sur la mise en accusation de Marat[4] et vote contre le rétablissement de la Commission des Douze[5].

En mars 1793, aux côtés de Maribon-Montaut, Chabot est envoyé en mission auprès de la section de Brutus, dite alors « section de Molière et de La Fontaine »[6]. Il est ensuite envoyé dans les départements de l'Aveyron et du Tarn aux côtés de Jean-Baptiste Bô[7] où il réprime « les modérés et les suspects ».

Chabot est membre du Comité de Sûreté générale entre octobre 1792 et début janvier 1793. Il en est brièvement écarté au profit de personnalités girondines, le remaniement du Comité déclenchant les protestations des montagnards. Il siège de nouveau au Comité entre fin janvier et mi-juin, puis très brièvement en septembre. Il dénonce les députés girondins Condorcet le 8 juillet pour ses écrits contre la nouvelle constitution[8], et Lauze de Perret le 14 pour sa complicité avec Charlotte Corday, l'assassin de Marat[9].

Dans le même temps, il se compromettait avec les agents des « riches capitalistes ». Pour justifier l'origine d'une partie de sa fortune si soudainement acquise - les pots-de-vin que lui versèrent pendant l'été les actionnaires de la Compagnie des Indes - il contracta un mariage blanc avec Léopoldine Dobruska, la sœur de Junius Frey et Emmanuel Frey qu'il dota secrètement lui-même, ce qui lui permit de blanchir au moins 700 000 livres.

Déjà suspect à la fin de l'été 1793 il ne fut pas conservé au Comité de sûreté générale renouvelé à la demande de Robespierre. Tous ses membres étaient soupçonnés, non sans raison, de pratiquer la protection intéressée des émigrés rentrés. Quand ils ne pouvaient pas résilier un ordre d'arrestation généralement lancé par les sections, la Commune ou l'administration du Département, Chabot et ses collègues Jean Julien de Toulouse, Joseph Delaunay, Charles-Nicolas Osselin faisaient en sorte que la personne poursuivie, moyennant finances, soit assignée à résidence. Fabre d'Églantine le dénonça comme participant de la « conspiration de l’étranger », le . En retour, le , François Chabot dénonce lui aussi cette « conspiration de l’étranger », citant Cloots, Jacques-René Hébert et le comte de Proly.

Extrême dans sa mise et ses prises de positions, compromis dans de nombreuses affaires de trafic d’influence et notamment celle de la Compagnie des Indes, François Chabot est arrêté le . Jugé avec Danton, il est guillotiné le 16 germinal an II.

Annexes modifier

Sources primaires imprimées modifier

 
François Chabot,
estampe de François Bonneville,
Paris, BnF, département des estampes, 1796.

Bibliographie modifier

Références modifier

  1. Archives parlementaires de 1787 à 1860, Première série, tome 34, p. 35.
  2. Archives parlementaires de 1787 à 1860, Première série, tome 47, séance du 8 août 1792, p. 582.
  3. Archives parlementaires de 1787 à 1860, Première série, tome 52, p. 46.
  4. Archives parlementaires de 1787 à 1860, Première série, tome 62, séance du 13 avril 1793, p. 73.
  5. Archives parlementaires de 1787 à 1860, Première série, tome 65, séance du 28 mai 1793, p. 535.
  6. Alphonse Aulard, Recueil des Actes du Comité de Salut public tome 2, Représentants en mission, séance du 8 mars 1793, p. 285.
  7. Op. cit., Représentants en mission, séance du 9 mars 1793, p. 303.
  8. Archives parlementaires de 1787 à 1860, Première série, tome 68, séance du 8 juillet 1793, p. 438-440.
  9. Op. cit., séance du 14 juillet 1793, p. 718-725.

Articles connexes modifier

Liens externes modifier