François Richard de La Vergne

cardinal-archevêque de Paris (1886-1908)

François Marie Benjamin Richard
Image illustrative de l’article François Richard de La Vergne
Biographie
Naissance
Nantes (France)
Ordination sacerdotale
Décès (à 88 ans)
7e arrondissement de Paris
Cardinal de l'Église catholique
Créé
cardinal
par le
pape Léon XIII
Titre cardinalice Cardinal-prêtre
de S. Maria in Via
Évêque de l'Église catholique
Ordination épiscopale par le
card. Joseph Hippolyte Guibert
Archevêque de Paris
Archevêque titulaire de Larissa
Archevêque coadjuteur de Paris
Évêque de Belley

Blason
« Faites sur toutes choses que Dieu soit le mieux aimé »
(en) Notice sur www.catholic-hierarchy.org

François Marie Benjamin Richard de La Vergne, né à Nantes le et mort à Paris le , est un prélat français, qui est cardinal et le 131e archevêque de Paris.

Biographie modifier

François Richard de La Vergne est le fils de Louis François Richard de La Vergne (-), docteur en médecine, archéologue et naturaliste[1], et de Marie Rosalie Poupard. Il est le neveu de Charles Marie Richard.

Après des études au Séminaire Saint-Sulpice, il devient secrétaire de l'évêque de Nantes, Antoine-Mathieu-Alexandre Jaquemet, en , puis est de à , vicaire général du diocèse de Nantes. En il est nommé évêque de Belley où il met en route le procès pour la béatification du curé d'Ars. Le , il devient coadjuteur du cardinal Guibert, archevêque de Paris, auquel il succède le . Il est nommé cardinal le , comme titulaire avec le titre de S. Maria in Via.

À Paris, il met beaucoup d'énergie pour faire achever la basilique du Sacré-Cœur de Montmartre, qu'il consacre.

Politiquement, le cardinal Richard est attaché par des liens d'estime et de sympathie aux catholiques monarchistes. En , quand Léon XIII recommande le « Ralliement » des catholiques à la République, le cardinal crée l'Union de la France chrétienne afin d’unir tous les catholiques sur la seule base de la défense de religion. Les monarchistes s’opposent à ce ralliement et à la politique que cette union représente ; finalement, suivant le désir du pape, l'union est dissoute. En de nombreuses occasions, le cardinal Richard parle pour défendre les congrégations religieuses et Léon XIII lui adresse une lettre () concernant les religieux menacés par la Loi sur les Associations qu’on projetait alors. À la suite de la loi de 1905, il doit quitter en décembre l'hôtel du Châtelet, résidence des archevêques de Paris depuis , confisqué par la nouvelle loi. Il meurt douze mois plus tard.

Dans le domaine hagiographique, il se distingue en publiant une Vie de la bienheureuse Françoise d'Amboise () et Saints de l'Église de Bretagne ().

Il repose dans la crypte de la basilique du Sacré-Cœur de Montmartre où sa statue est une œuvre d'Hippolyte Lefèbvre[2].

 
Cortège funéraire du cardinal Richard.

Le jugement d'Alfred Loisy modifier

Dans Choses passées (), Alfred Loisy, prêtre excommunié en , écrit de lui :

« C'était un homme d'un autre âge : la langue qu'il parlait ne me disait rien, et il n'entendait pas celle dont j'avais appris à me servir. Son esprit n'était pas très cultivé ; mais il était loin d'être aussi borné que parfois on le disait tout bas dans son clergé. Il avait apporté de sa Bretagne une foi de granit que nul doute n'avait jamais dû effleurer. Il voulait être juste ; il était bon ; j'ai entendu dire par des personnes de son intimité qu'il était très charitable. Mais il était fort mal préparé à entendre la question biblique et l'on peut dire toutes les questions contemporaines. Il croyait fermement à la théologie, à la tradition de l'Église, et il y conformait docilement son esprit, où ne logeait aucune idée personnelle ; que d'autres, surtout des prêtres, trouvassent quelque difficulté à cette soumission absolue de l'intelligence, c'était pour lui une sorte de mystère, un mystère qui cachait une perversité de l'âme. Nourrir une pensée propre, qui ne s'accordait pas avec la pensée de l'Église, était le fait d'un esprit orgueilleux, livré à Satan. Et la pensée de l'Église, le vénérable cardinal n'avait guère le temps de la chercher dans les livres, dans une étude personnelle des documents ecclésiastiques anciens et nouveaux. Des théologiens très sûrs, appartenant à des ordres religieux, l'aidaient à la discerner. Avec cela, conscience méticuleuse des responsabilités de sa charge et souci de veiller à la pureté de la doctrine aussi bien qu'à l'observation de la discipline dans son clergé et dans les établissements catholiques de son diocèse. »

Références modifier

  1. Émilien Maillard, Nantes et le département au XIXe siècle : littérateurs, savants, musiciens, & hommes distingués ()
  2. « Crypte du Sacré-Cœur de Montmartre : la chapelle funéraire », Montmartre secret,

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