Association des Frères chasseurs
Idéologie Républicanisme
Objectifs création d'une république indépendante
Statut dissous après défaite
Fondation
Date de formation c 1838
Pays d'origine États-Unis
Fondé par Robert Nelson, Cyrille-Hector-Octave Côté, Edmond-Élisée Malhiot, Antoine Doré, Lucien Gagnon, Louis-Guillaume Lévesque, François Mercure, François Lemaître, Célestin Beausoleil et David Rochon
Actions
Zone d'opération Bas-Canada
Période d'activité 1838
Organisation
Chefs principaux Robert Nelson, Cyrille-Hector-Octave Côté, François-Marie-Thomas Chevalier de Lorimier
Sanctuaire États-Unis
Groupe relié Société des Fils de la Liberté
Rébellion des Patriotes

Les Frères chasseurs étaient une organisation paramilitaire clandestine créée à la suite de la défaite des Patriotes lors de la Rébellion de 1837. L'organisation avait pour objet la création d'une république indépendante au Bas-Canada, maintenant le Québec.

Organisation modifier

Selon l'historien Gilles Laporte[1], l'inspiration de l'organisation qu'ils nommeront les Frères Chasseurs vient des loges maçonniques, alors fort très actives en Europe et aux États-Unis. Elle vise à unir les Canadiens, les Anglais, les Irlandais, les Écossais et les Américains des deux Canadas pour terminer la lutte contre l'Empire britannique. Cette société secrète est basée sur un modèle hiérarchique simple.

  • Président de la République
  • Grand Aigle
  • Aigle commande 2 Castors
  • Castor (capitaine) commande 6 Raquettes
  • Raquette (caporaux) commande 9 Frères Chasseurs

Serment d'initiation modifier

« Je, …, de mon consentement et en présence du Dieu tout-puissant, jure solennellement d’observer les secrets, signes, mystères de la société dite des Chasseurs, de ne jamais écrire, peindre ou faire connaître d’une manière quelconque les révélations qui m’auraient été faites par une société ou une loge de Chasseurs; d’être obéissant aux règles et règlements que la société pourra faire, si cela se peut sans nuire grandement à mes intérêts, ma famille ou ma propre personne; d’aider de mes avis, soins, propriétés, tout frère chasseur dans le besoin, de l’avertir à temps des malheurs qui le menacent; tout cela, je le promets sans restriction et consens de voir mes propriétés détruites et d’avoir moi-même le cou coupé jusqu’à l’os. »[2]

— Serment d'initiation des Frères Chasseurs

Afin d'encadrer ces novices, des officiers français formés aux méthodes de la Grande Armée de Napoléon sont recrutés tandis que des entraînements clandestins sont organisés dans les granges à travers tout le Bas-Canada, le mouvement chasseur restant très marginal au Haut-Canada. Des cérémonies d'initiation ont lieu un peu partout dans les campagnes pendant tout l'été 1838. Le serment est très clair et vise à impressionner les recrues.

«On bande d’abord les yeux du néophyte avant de le faire entrer dans une pièce où se trouvent trois initiés, dont au moins un doit obligatoirement avoir le grade de Castor. On fait alors s’agenouiller le candidat, qui doit répéter mot pour mot la formule du serment. Dès qu’il a terminé, on lui demande ce qu’il veut voir et pour répondre « La lumière ». « On lui retire alors son bandeau, et il constate qu’il est encadré par deux Chasseurs dont l’un tient un pistolet et l’autre une dague pointée vers sa tête, et aperçoit derrière eux une torche ardente, le tout symbolisant le sort qui l’attend s’il trahit la société[3]. »

Histoire modifier

Après l'échec de la première insurrection de 1837, Robert Nelson et ses partisans se sont réfugiés aux États-Unis. Ils y organisent deux invasions en 1838. Une première invasion du Bas-Canada est tentée le . Les six ou sept cents rebelles, commandés par les docteurs Côté et Nelson, quittent le Vermont dans le but de traverser la frontière. Arrivés au lieu de campement, situé à un mille de la frontière, les rebelles proclament Robert Nelson président de la République du Bas-Canada.

Malheureusement pour les rebelles, le gouvernement américain, sous les pressions britanniques, a décidé de rester neutre et de ne pas permettre qu'une telle invasion utilise son territoire comme sanctuaire. Nelson et Côté sont donc refoulés à la frontière et arrêtés pour violation de la neutralité. Ils sont amenés en cour puis relâchés. À la suite de cette tentative d'invasion manquée, ils forment une organisation militaire du nom des Frères chasseurs. Nelson met aussi sur pieds un plan pour une insurrection prévue pour le . Le plan d'action s'articule autour de différents camps qui doivent approvisionner les troupes en armes, rechercher un appui des États-Unis et développer des liens avec les rebelles du Haut-Canada.

Le , les Chasseurs doivent emprunter le Richelieu, prendre possession de St-Jean et se diriger vers Montréal sous le commandement de Nelson. Avec 250 fusils, Nelson gagne Napierville le vers les neuf heures du matin. Il est accueilli par le docteur Côté qui le présente aux troupes, 800 ou 900 rebelles, comme chef de la République. Le , Côté envoie des hommes à Rouses Point (État de New York) afin qu'ils rencontrent des recrues américaines et récupèrent les armes cachées près du quai Vitman, mais tout a disparu. De retour à Napierville, les mandatés font face à l'armée britannique du capitaine Marsh et doivent fuir vers Napierville ou pour les États-Unis.

Voir aussi modifier

Notes et références modifier

  1. LAPORTE, GILLES., BREVE HISTOIRE DES PATRIOTES, EDITIONS DU SEPTENTRION, (ISBN 2-89664-920-4 et 978-2-89664-920-4, OCLC 1252703957, lire en ligne), p. 139.
  2. Rheault, Marcel J., 1931-, Médecins et patriotes, 1837-1838, Septentrion, 2006 (ISBN 978-2-89448-481-4 et 2-89448-481-X), OCLC 173481059, lire en ligne [archive]), p. 225.
  3. Senior, Elinor Kyte., Les habits rouges et les patriotes, VLB, (ISBN 2-89005-665-1 et 978-2-89005-665-7, OCLC 39464328, lire en ligne), p. 220.