Fotso II

Dernier Fo de La'Djo

Le Roi Fotso II ou Fosto Messuhdom est le 15e de la première dynastie du Royaume de Djo.

Fotso II
Illustration.
Photo de Fotso II prise par des missionnaires
Titre
Fô de La'djo
Prédécesseur Fotso Ier Mogung
Biographie
Dynastie Dynastie Bandjoun
Nom de naissance Fotso Messuhdom
Date de naissance Vers 1856
Lieu de naissance Tscha (Bandjoun)
Date de décès
Sépulture Cimetière royal
Nationalité Pe'djo
Père Kamga I Koung
Mère Me Mafo Messuhdom
Conjoint Mafo Manewa, Ma Mefo Magne et autres
Enfants Djuikouah Manewa (conçue sous Fotso I et née après l'intronisation de Fotso II), Joseph Kamga Manewa, Georges Foualeng Manewa, Kapchie Manewa, Tuêteh Manewa, Mafongo Manewa, Bobda Magne, Fotso Mapouokam, Kapchie Mepouokam et presqu'une centaine d'autres enfants issus d'une vingtaine d'épouses.
Héritier Joseph Kamga II Manewa
Religion Irréligion
Résidence Hiala

Il régna de 1899 à 1920 Sous son règne, Djo échange pour la première fois avec les colons allemands et français dans la région de l'actuel Cameroun.

Règne modifier

Le prince Fotso Messuhdom succéda à son frère, le roi Fotso Ier à la mort de celui-ci en 1898. Il continua la politique conquérante du défunt roi et agrandit le royaume jusqu'à Bafoussam. Une entreprise de réorganisation du royaume fut entamée mais suspendue par l'arrivée des Allemands.

Premiers contacts avec l'Empire Allemand (1868-1916) modifier

Les explorateurs impérialistes allemands arrivent dans ce qui est aujourd'hui appelé le Cameroun en 1868 avec l'installation du comptoir de la Maison Hans Woermann sur les rives du Wouri à Douala. Dans le sillage de cette compagnie commerciale allemande, le groupe Jantzen & Thrmählen s'installe également sept ans plus tard. La marche vers le Protectorat est amorcée et aboutira après la Conférence de Berlin 10 ans plus tard. Ainsi les festivités de la pénétration allemande sont inaugurées par l'arrivée d'une figure de proue de sa campagne africaine, le Consul Gustav Von Nachtigal nommé dans la région par le chancelier Otto Von Bismarck en 1884. Le Consul impérial appareille sur les côtes camerounaises et atteint la ville de Douala à bord d'un important bâtiment de guerre allemand dénommé SMS Die Möve, alors qu'une canonnière britannique baptisé Goshawk avait déjà amarré quelques mois plus tôt sur le Wouri.

À cette époque, La'djo contrôle une trentaine d'anciens royaumes du Binam. Contrairement à d'autres cas, Fotso II et l'Empire Allemand n'engagèrent aucun conflit.

Après avoirs signé l'Accord de Protectorat avec les chefs Douala Ndumba Lobé et Ngand'a Kwa vers la mi-juillet 1884, les allemands s'engouffrent dans le pays profond et s'orientent dans toutes les directions, y compris l'Ouest du pays. C'est alors que les britanniques débarquent à Douala vers la fin juillet avec la canonnière Flirt avec à son bord le Consul Hewet nommé par le Premier Ministre britannique Lord Gladstone, mais trop tard. Le drapeau allemand flotte sur Douala depuis plusieurs jours. Les manigances des britanniques avec les chefs Douala pour contester l'emprise allemande vont irriter ces derniers et Douala connaîtra le pire noël de son histoire car l'Amiral Knorr qui commandait la troupe allemande ordonne aux corvettes SMS Bismarck et SMS Olga de raser la ville de Douala en la noyant sous les bombardements. Une tuerie qui mériterait que les camerounais demandent des comptes aux allemands même d nos jours étant donné que les populations et bâtisses ciblées par les bombardements de la flottille allemande étaient sans défense et ne faisaient pas le poids. Il s'agissait plutôt d'impressionner les populations de la sous-région et d'envoyer un signal aux autres puissances coloniales. L'indicent fera d'ailleurs l'objet d'une évocation à la conférence de Berlin quelques mois plus tard. Le signal était ainsi donné aux royaumes de l'intérieur qui seraient tentés de résister ou de s'opposer à la pénétration allemande. Les royaumes binam étaient prévenus.

Les Allemands poursuivirent donc leur percée à l'intérieur du pays et entrèrent très vite en contact avec les grands royaumes binam, y compris le royaume de SM.Fotso I Mogung. Plutôt accueillis sans provocation, les colons allemands adoptèrent une attitude d'apparence coopérative, ils respectèrent les institutions traditionnelles de Djo et aidèrent au renforcement du pouvoir du roi dans le pays. L'objectif de l'Empire était d'étendre leur influence dans le royaume sans engager d'affrontement militaire. Des miliciens anthropologues furent envoyés afin d'analyser les coutumes locales à l'instar de Spellenberg. Réaliste, le Roi Fotso I coopéra avec les colons allemands et autorisa la construction d'écoles et de dispensaires.

De nombreux missionnaires chrétiens et notamment les frères Pallotins allemands furent envoyées par les colons allemands dans le but de répandre le christianisme et d'évangéliser les populations. Ils arrivèrent dans le royaume du Roi Fotso I Mogung et s'installèrent dans la localité de Djiohm'huo (colline des étrangers). Pour éviter les confits avec la famille royale, un accord fût trouvé avec ces missionnaires, notamment au lendemain de l'intronisation du Roi Fotso II Messuhdom en 1899 à la suite du décès de son frère Fotso I Mogung qui, en raison du très long règne de leur père le Roi Kamga I Koung, n'avait pas pu faire un héritier sur le trône. La succession échût donc à son frère consanguin Fotso II Messuhdom. Il faut préciser que la Reine Mogung et la Reine Messuhdom entre autres étaient toutes les épouses du Roi Kamga I Koung.

Sous l'impulsion du Roi Fotso II qui était tout de même méfiant, il fut décidé que les missionnaires pourraient évangéliser les populations Djo, mais qu'ils ne devaient sous aucun prétexte toucher la famille royale. Les allemands respectèrent scrupuleusement cet accord et entreprirent une œuvre d'évangélisation dans Bandjoun au même titre que dans les royaumes avoisinants. Mais survint la première guerre mondiale et la défait allemande. Les frères Pallotins installés à l'Ouest durent céder la place à leurs homologues français sur la base d'arrangements concordataires pilotés par le Pâpe BenoïtXV qui venait de remplacer Pie X au Vatican.

Toutefois, les missionnaires français furent plus velléitaires que les missionnaires allemands, et entreprirent une maraude pernicieuse autour de la famille royale Bandjoun. Cette maraude conduisit à un incident majeur qu'un Prince bandjoun contemporaine quzifie de "Controverse de Djiom'huo". Des sources discrètes mais fiables auraient révélé que la très influente Reine Ma Mefo Manewa, une des épouses du Roi Fotso II reçut le message messianique et y fut sensible. Ainsi, lors d'une mission d'assistance militaires que le Roi Fotso II avait entreprise pour l'un de ses protégés vassaux, la Reine Ma Mefo Manewa fit baptiser ses quatre enfants dont les princes Kamga Manewa et Foualeng Manewa qui reçurent alors des prénoms chrétiens, à savoir Joseph pour le premier et Georges pour le second. A son retour de campagne militaire, le Roi Fotso II fut mis au parfum de cette forfaiture qui violait les accords établis de longue date avec les missionnaires Pallotins allemands, et qui liait aussi leurs remplaçants français.

Lorsqu'il fut donc mis au courant, le Roi Fotso II entra dans une colère sempiternelle, se rendit à la mission catholique avec sa suite royale de sécurité et fit une crise mémorable de bile sur place. Certains récits rapportent même qu'il tabassa copieusement le missionnaire en chef et menaça sur le champ d'expulser la mission. Un compte-rendu de cette colère a été envoyé au Vatican par Mgr Plissoneau qui était le chef de la mission d'évangélisation dans l'Ouest Cameroun basé à Dschang. Le lecteur est invité à googler les mots Fotso II et Plissoneau pour accéder aux informations correspondantes. Voir notamment les récits de Célestine Colette Fouellefack Kana Dongmo "Acteurs locaux de l'implantation du catholicisme dans le pays bamileke" in Chrétiens et Sociétés, Vol. 13, 2006, Varia https//dol.org/10.400/chretienssocietes.2145.

Il reprit ensuite la direction de sa chefferie afin d'avoir une explication avec la Reine Ma Mefo Manewa sur les raisons qui l'avaient conduite à violer l'interdiction faite aux missionnaires d'évangéliser les membres de la famille royale. Mais cette dernière, prévenue de ce qui s'était produit à la mission catholique prit ses princes et princesses et alla se réfugier chez son père à Baleng; etant entendu que ce dernier, beau-père du Roi Fotso II, le bien nommé Ta Choup Tadadjo Megam était un personnage extrêmement important du royaume Baleng, puisqu'il était Commandeur de la société secrète des Nyang-Nyang, une puissante confrérie traditionnelle du royaume Baleng.

Etant donné que le Roi Fotso II avait déjà, plusieurs années auparavant signalé à ses notables que son Kwè-pè irait à son fils Kamga Manewa s'il venait à fermer ses yeux, cet incident de la conversion de ce dernier au catholicisme le conduisit à changer d'avis. Dans sa colère, il modifia ses instructions testamentaires auprès de ses notables et désigna plutôt le prince Bobda Magne comme futur héritier du trône. Ce prince était fils de Ma Mefo Magne, une des nombreuses co-épouses de la Reine Ma Mefo Manewa. Informée de ce déclassement de son fils, Ma Mefo Manewa recherche des appuis de tous côtés pour attendrir son mari et le ramener à de meilleurs sentiments. Mais, dans le royaume, ce fut peine perdue car ce que le Roi avait décidé était figé dans le marbre des traditions. Elle n'eût donc d'autre recours que de se tourner vers les missionnaires catholiques, ce qui ne fut pas facile non plus.

L'année suivante en 1919, lors d'une cérémonie à la chefferie à Hiala, le Roi Fotso II fit une manœuvre incontrôlée avec son fusil et se blessa grièvement au pied. Il fallut alors lui prodiguer d'importants soins. Certains récits rapportent qu'en raison de ses dissensions avec les missionnaires catholiques, ceux-ci ne s'empressèrent pas de lui porter secours et par un concours de négligences croisées, il ne pût recevoir la précieuse pénicilline qui aurait pu éviter la surinfection de sa plaie. On estime ainsi que c'est d'une crise de tétanie consécutive à la surinfection de cette blessure que le Roi Fotso II succomba en 1920.L'histlire de ce Royaume est trop trouble et chacun malheureusement la véhicule à son avantage sauf que, on n'ait du Jour ce qui donne droit de propriété. Avant sa mort Fo Fotso Mesudom avait fait des dernières intronisations traditionnelle au ayant droit des enfants et Mbouobda Magne en tenait lieu et place d'eux et en dernièr moment sa première fille(Mbouobda Magne) fut couronnée Mefo Mesùdom. Après le départ du Roi, Mbouobda Magne fut introduit au Lâ'a Kam avec pour Kuimou Kue Fokoua dont pendant son séjours respectif au dit-lieu, il eu Fenkam comme Souop Kouô Keloung, il comprit des enfants et, c'est en 1925 qu'il fut détrôné avec le complot de son Kuimou et Souop Kouô Keloung. Partie pour l'exile, Bandjoun prit un gros coup par plusieurs phénomènes qui se produisaient et, étant en exile, des délégations initiées par le conseil des Rois BAMILÉKÉ, du grand Nord et Nord'Ouest(aux vues des phénomènes que traversaient le royaume Djo et affectaient progressivement le grand Ouest-Littoral) poussa KAMGA Menewa à engager des médiations afin qu'il puisse revenir. Fô Mbouobda Magne, décida d'envoyer Nono Magne qui devient Kue Nono Magne de Fô Mbouobda. C'est ce dernier qui réglait tout problème au sein du palais jusqu'aux Nkem et, c'est ainsi que KAMGA Menewa pu vivre 50 ans mais, n'entrepre ait rien sans l'aval de Mbouobda Magne à travers Kue Nono Magnejusqu'à son retour d'exile et, même lorsqu'il était installé à Mbô à son arrivée en présences des Todjom, Rois BAMILÉKÉ et Sultanat Bamoun avec Délégation coutumière du Noun, les Rois Bamenda et Lamido du grand'Nord venu tour à tour l'accueillir. Les enfants conçu par Fo Mbouobda Magne étant tous nés pendant son absence fut reconnu par son frère... Par la suite il lui avait été ces droits coutumiers, reconnu de droit coutumier gérait le traditionnel et pour raison de paix, il demanda que KAMGA Menewa étant avec l'Administration représentait le Royaume Djô; un autre pacte fut tenu par les deux frères mais malheureusement, le clan de KAMGA Menewa ne respecta rien et du coup, l'assombrissement reprit peu à peu.

Le mandat français (1919-1945) modifier

À la fin de la Première Guerre mondiale, les Allemands sont vaincus en Europe et en Afrique. Le Cameroun passe sous mandat français avec l'avènement de la Société des Nations (SDN).