La formule de Kubo, du nom de Ryogo Kubo, qui est le premier à avoir écrit cette formule en 1957[1],[2], est une équation qui exprime la réponse linéaire d'une observable à une perturbation dépendante du temps.

Parmi les nombreuses applications de la formule de Kubo, on peut citer le calcul des probabilités de charge et de spin de systèmes d'électrons en réponse à l'application d'un champ électromagnétique, ou encore la réponse à des forces extérieures et des vibrations.

Formule de Kubo générale modifier

On considère un système quantique décrit par l'hamiltonien (dépendant du temps)  . La valeur moyenne d'une quantité physique observable, décrite elle-même par un opérateur  , se calcule par la formule suivante :

 

  est la fonction de partition. On suppose alors qu'on applique une perturbation extérieure au système juste après le temps  . La perturbation se traduit par un terme dépendant du temps supplémentaire dans l'hamiltonien :    est la fonction de Heaviside (valant 1 aux temps positifs, et 0 sinon) et   est hermitien et défini pour tout t, de sorte que le spectre de   soit composé de valeurs propres réelles   pour les temps   : ces valeurs propres dépendent également du temps.

On doit alors trouver l'évolution de la matrice densité   et de la fonction de partition   afin d'évaluer la valeur moyenne  

La dépendance temporelle des états   est décrite par l'équation de Schrödinger   qui permet donc de calculer toutes les quantités physiques, ce qui correspond à la représentation de Schrödinger. Mais puisque   est à comprendre comme une petite perturbation, il convient alors de se placer dans la représentation d'interaction,   au premier ordre non trivial. L'évolution du système dans cette représentation est donnée par   où on a par définition :  

Au premier ordre en  , il vient  . On obtient donc la valeur moyenne de   au premier ordre en la perturbation.

 

Les crochets   signifient que la valeur moyenne est prise à l'équilibre par rapport à l'hamiltonien  , c'est-à-dire en l'absence de perturbation. Ainsi, bien que le résultat soit calculé au premier ordre en la perturbation, les états propres ne sont évalués qu'à l'ordre zéro, ce qui est généralement le cas en théorie de la perturbation, et ce qui permet d'éviter toutes les complications dues aux termes pris en  .

L'expression ci-dessus est vraie pour n'importe quel opérateur   (voir aussi la seconde quantification)[3].

Voir aussi modifier

Références modifier

  1. Ryogo Kubo, « Statistical-Mechanical Theory of Irreversible Processes. I. General Theory and Simple Applications to Magnetic and Conduction Problems », J. Phys. Soc. Jpn., vol. 12, no 6,‎ , p. 570–586 (DOI 10.1143/JPSJ.12.570, lire en ligne)
  2. Ryogo Kubo, Mario Yokota et Sadao Nakajima, « Statistical-Mechanical Theory of Irreversible Processes. II. Response to Thermal Disturbance », J. Phys. Soc. Jpn., vol. 12, no 11,‎ , p. 1203–1211 (DOI 10.1143/JPSJ.12.1203)
  3. Gerald Mahan, Many-particle physics, New York, Springer, (ISBN 0306463385)