En mathématiques, les fonctions de Debye, du nom de Peter Debye, sont des fonctions réelles utilisées en thermodynamique, comme dans les calculs analytiques des intégrales de radiation ou des capacités thermiques de ce qu'on appelle de nos jours le modèle de Debye.

Définitions modifier

La définition usuelle des fonctions de Debye est définie pour tout entier positif n :

 

Debye a utilisé la fonction D3 pour le calcul de capacités thermiques en 1912[1].

On utilise également la fonction complémentaire :

 

Une définition plus complète remplace l'entier n par un réel p strictement positif, de sorte que :

 

ou peut inclure un paramètre β positif[2] :

 

Propriétés modifier

Relations modifier

On a :

 

Relations aux autres fonctions modifier

Les fonctions de Debye sont fortement reliées aux fonctions polylogarithmes, les unes apparaissant dans les développements en série des autres (Abramowitz & Stegun, § 27.1) :

 

Développement en séries modifier

Les fonctions de Debye ont pour développement en série entière[3],[4]

 

Bn est le ne nombre de Bernoulli.

On a également[2]

 

γ désigne la fonction gamma incomplète.

Limites modifier

Toutes les fonctions de Debye tendent vers 1 en 0 :

 

Avec Γ la fonction Gamma d'Euler et ζ la fonction zêta de Riemann, on a[5],

 

Dérivée modifier

La dérivée vérifie l'équation fonctionnelle

 

avec  , la fonction de Bernoulli.

Applications en physique du solide modifier

Modèle de Debye modifier

Le modèle de Debye a une densité d'états vibrationnels

 

avec ωD la fréquence de Debye.

Énergie interne et capacité thermique modifier

En insérant la densité g dans l'énergie interne

 

avec la distribution de Bose-Einstein

 .

on obtient

 .

La capacité thermique est la dérivée vue au-dessus.

Déplacement quadratique moyen modifier

L'intensité de la diffraction des rayons X ou la diffraction des neutrons au nombre d'onde q est donnée par le facteur de Debye-Waller ou le facteur de Lamb-Mössbauer (en). Pour des systèmes isotropes, il prend la forme

 ).

Dans cette expression, le déplacement quadratique moyen renvoie à une seule composante cartésienne ux du vecteur u qui décrit le déplacement d'atome à partir de leurs positions d'équilibre. En supposant l'harmonicité en développant les modes normaux[6], on retrouve

 

En insérant les densités d'état depuis le modèle de Debye, on trouve

 .

Avec le développement en série entière de D1, on trouve le déplacement quadratique moyen à hautes températures, qui dépend linéairement de la température

 .

L'absence de   indique qu'il s'agit d'un résultat de physique classique. Puisque D1(x) tend vers 0 pour   on trouve pour T = 0 (énergie du point zéro).

 

Références modifier

  1. (de) Peter Debye, « Zur Theorie der spezifischen Wärmen », Annales der Physik, vol. 344, no 14,‎ , p. 789–839 (DOI 10.1002/andp.19123441404)
  2. a et b (en) Israfil Guseinov et B. Mamedov, « Calculation of Integer and Noninteger n-Dimensional Debye Functions Using Binomial Coefficients and Incomplete Gamma Functions », International Journal of Thermophysics, vol. 28,‎ , p. 1420-1426 (DOI 10.1007/s10765-007-0256-1).
  3. (en) Milton Abramowitz et Irene Stegun, Handbook of Mathematical Functions with Formulas, Graphs, and Mathematical Tables [détail de l’édition] (lire en ligne), §27, p.998
  4. (en) E. W. Ng et C. J. Devine, « On the Computation of Debye Functions of Integer Orders », Mathematics of Computation, vol. 24, no 110,‎ , p. 405–407 (DOI 10.2307/2004486)
  5. (en) Izrail Solomonovich Gradshteyn, Iosif Moiseevich Ryzhik, Yuri Veniaminovich Geronimus, Michail Yulyevich Tseytlin et Alan Jeffrey (trad. Scripta Technica, Inc.), Table of Integrals, Series, and Products, Academic Press, , 8e éd. (1re éd. October 2014) (ISBN 0-12-384933-0, LCCN 2014010276), chap. 3.411., p. 355ff.
  6. Ashcroft & Mermin 1976, App. L,

Liens externes modifier