Français : Animation de la Polaire du navire Buckau à 2 rotors de Flettner, d'après le Technical Memorendum NACA TM N° 367, Application of the Magnus effect to the wind propulsion of ships, L. Prandtl
[1]. La lecture de cette courbe "polaire" se fait comme suit : Pour chaque cap du bateau par rapport à son vent apparent
[1], suivre son axe (devant lui) : l'interception de cet axe avec les deux courbes donne l'intensité de la force de propulsion produite par le vent (à mesurer depuis l'origine des axes à cette intersection). La zone hachurée de la courbe bleue (qui se place aux "allures portantes") représente la diversité des forces véliques qui peuvent exister selon l'adaptation des voiles à la force du vent (selon que l'équipage se donne le mal d'établir toute la voilure possible ou qu'il conserve une voilure réduite)...
La lecture du NACA TM 367 laisse penser que le modèle de voilier essayé en soufflerie était doté de seulement 2 mâts (et non 3 comme sur l'image), mais c'est sans importance car le rendement des différentes façons de gréer un navire sont du même ordre de grandeur.
À propos de l'expérience du Buckau, J. Ackeret écrit : "L'ancien voilier "Buckau" est désormais équipé de deux rotors et a effectué ses premiers voyages d'essais. Pour autant que nous puissions encore le dire, les résultats en soufflerie n'ont pas été contredits."[2]
À l'observation de ce graphe, on peut noter qu'aux allures proches du vent (près et près bon plein), rotors et gréement classique produisent des forces propulsives de même ordre de grandeur (avec un léger avantage pour le gréement à voile), mais qu'aux allures portantes (grand largue et au-delà) le gréement à rotors est un peu supérieur, sauf près du plein vent arrière où il manque de surface.
Le même Memorandum Technique N° 367 donnant la courbe polaire du rotor seul (en bleu ci-dessous)(voir le graphe file:Magnus effect, Rotating cylinder, NACA TM 323.png), on peut songer à comparer la courbe de la force propulsive construite avec cette courbe polaire du rotor seul avec la présente courbe. Cela donne la courbe rouge sur le graphe suivant :
On remarque que cette courbe rouge (calée d'après la hauteur de la courbe noire donnée pour le navire entier, c.-à-d. au vent de travers) est raisonnablement proche de cette dernière. Il n'y a que dans la zone du plein vent arrière (en bas à droite) qu'on note un écart de la courbe noire par rapport à la courbe rouge, cet écart pouvant être attribué à la traînée de la coque et des superstructures du navire.
En construisant point à point la courbe rouge (construction marron) on fait la preuve qu'elle n'est autre qu'un cercle (comme la courbe noire, du moins à l'écart du plein vent arrière) ce cercle ayant comme centre la marque en X rouge au centre du graphe. La construction bleue et jaune produit un autre point à partir de la tangente à la polaire qui donne une meilleur propulsion (à une vitesse de rotation du rotor plus faible) que l'abaissement de la marque la plus haute de la polaire bleue. Ceci étant ce nouveau point se situe presque sur la courbe rouge (courbe bleu clair difficile à remarquer). On peut juger qu'à ces allures
au plus près du vent la courbe noire du NACA TM (qui est très proche de la courbe rouge du rotor seul) ne tient pas suffisamment compte du fort
fardage du Buckau (lequel
fardage est toujours un frein à une bonne remontée au vent.